Bouclier tarifaire : Bruno Le Maire « promet » qu’il n’y aura « aucun rattrapage » des prix de l’électricité en 2023

Bouclier tarifaire : Bruno Le Maire « promet » qu’il n’y aura « aucun rattrapage » des prix de l’électricité en 2023

Alors qu’une association de consommateurs mettait en garde le gouvernement contre un éventuel rattrapage du blocage des prix de l’énergie en 2023, Bruno Le Maire a clairement annoncé ce matin que malgré un besoin de financement supplémentaire de 2 milliards d’euros, ce ne serait pas le consommateur qui « paierait la facture », et que l’Etat prendrait en charge ces coûts dans le prochain budget de l’Etat.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Une incompréhension », c’est le moins que l’on puisse dire. Bruno Le Maire a pris la parole en début d’après-midi pour « lever l’ambiguïté » autour d’un éventuel rattrapage des prix de l’énergie. Le gouvernement avait en effet mis en place un « bouclier tarifaire » dans le dernier projet de loi de finances à l’automne dernier, qui prévoyait un gel complet des prix du gaz, et une limitation de la hausse des prix de l’électricité à 4 %. Des mesures relativement claires, mais ce qui « fait débat », selon les mots du ministre de l’Economie, c’est un éventuel rattrapage de ce blocage des prix en 2023, notamment pour l’électricité. La commission de régulation de l’énergie (CRE), une autorité indépendante, a en effet rendu une délibération en mars dernier, que l’association de consommateurs Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) a interprété comme « demand[ant] un rattrapage tarifaire de l’ordre de 8 % » des tarifs réglementés de l’électricité, dont la hausse a été bloquée à 4 %. L’association de consommateurs « s’insurge » ainsi « du fait que les pouvoirs publics entretiennent une opacité » sur un rattrapage qui pourrait « induire une hausse stratosphérique du prix de l’électricité début 2023 », et a demandé des précisions au gouvernement.

« Les promesses prises avec le Président de la République seront tenues »

C’est donc ce qu’a fait Bruno Le Maire depuis Bercy, en expliquant que la délibération de la CRE met bien en évidence un « besoin de financement » de 2 milliards d’euros. À cause d’une évolution à la hausse des prix, les mesures prises par le gouvernement pour financer le bouclier tarifaire – une réduction de la TICFE et une augmentation de l’ARENH – « ne suffisent plus », d’après le ministre de l’Economie. C’est pourquoi la commission de régulation de l’énergie (CRE) aurait proposé un rattrapage des tarifs, mais Bruno Le Maire garantit que « les promesses prises avec le Président de la République seront tenues. » Le ministre de l’Economie réitère donc cette « promesse » d’un gel complet des prix du gaz et d’un plafonnement de l’augmentation des prix des prix de l’électricité en 2022, tout en écartant une possibilité de rattrapage en 2023.

« Nous prenons acte de ces besoins de financement supplémentaire, mais nous voulons être très clairs : ce ne sont pas les consommateurs qui paieront la facture, et il n’y aura pas de rattrapage en 2023. […] Lorsque nous examinerons le projet de loi de finances à la rentrée, nous regarderons les meilleures dispositions à prendre en 2023 pour continuer à protéger les Français » Pour le moment, Bruno Le Maire ne « veut pas anticiper sur les débats avec Agnès Pannier-Runacher et la Première ministre » concernant les modalités de financement de ces 2 milliards d’euros. « Ce n’est pas la peine de tirer des plans sur la comète », a-t-il ajouté.

Dans la même thématique

European Parliament in Strasbourg
7min

Politique

Européennes 2024 : les sondages peuvent-ils encore bouger ?

Les rapports de force vont-ils rester globalement stables jusqu’au scrutin du 9 juin ? La liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann peut-elle dépasser celle de la majorité présidentielle de Valérie Hayer ? Marion Maréchal va-t-elle devancer la liste LR de François-Xavier Bellamy ? Les Français vont-ils se décider au dernier moment ? Eléments de réponses avec quatre sondeurs.

Le

France Migration
6min

Politique

Convocation de Mathilde Panot : pourquoi les poursuites pour « apologie du terrorisme » sont en hausse ?

La présidente des députés LFI, Mathilde Panot a annoncé, mardi, sa convocation par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » en raison d’un communiqué de son groupe parlementaire après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre. Depuis la loi du 13 novembre 2014, les parquets poursuivent plus régulièrement au motif de cette infraction. Explications.

Le