Bouteilles à oxygène: des élus appellent à nationaliser Luxfer

Bouteilles à oxygène: des élus appellent à nationaliser Luxfer

Plusieurs élus, dont les députés Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, ont réclamé la nationalisation de l'usine Luxfer à Gerzat ...
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Plusieurs élus, dont les députés Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, ont réclamé la nationalisation de l'usine Luxfer à Gerzat (Puy-de-Dôme) qui, avant sa fermeture, était la seule en Europe à fabriquer des bouteilles à oxygène médical.

La CGT avait fait la même demande jeudi afin de répondre aux besoins face à la pandémie de coronavirus.

"Depuis le début, je demande: +est-ce que, oui ou non, vous allez nationaliser cette entreprise?+, car les travailleurs sont prêts à y retourner maintenant même et à travailler", a assuré le chef de file des députés LFI sur France 2.

"Luxfer (bouteilles d'oxygène), Famar (chloroquine): ces deux entreprises françaises sont en grande difficulté. Renouer avec l'Etat-stratège et la souveraineté sanitaire, c'est maintenant: que l'Etat nationalise et relance ces deux fabricants ! Agissons", a réclamé de son côté sur Twitter la présidente du Rassemblement national.

Le maire de Clermont, Olivier Bianchi, et celui de Gerzat, Jean Albisetti, se sont associés à la députée PS du Puy-de-Dôme, Christine Pirès Beaune, pour écrire au sujet de Luxfer au ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Selon elle, le délégué interministériel aux restructurations lui a répondu qu'il "étudiait le dossier".

Le sénateur PS du Doubs Martial Bourquin a aussi demandé, dans un courrier à Bruno Le Maire daté de mardi, la "réquisition et nationalisation de l’entreprise Luxfer afin d’assurer la souveraineté française et européenne en matière de fabrication de bouteilles à oxygène".

Le député européen Emmanuel Maurel, de la Gauche républicaine et socialiste, a lancé une pétition en ligne en ce sens.

Dès samedi, le patron des députés PCF André Chassaigne, élu du Puy-de-Dôme, avait réclamé, dans un courrier à M. Le Maire, la "nationalisation immédiate" de l'entreprise.

La CGT avait demandé dans un communiqué de nationaliser l'usine, fermée en 2019, afin d'éviter "une pénurie similaire à l'Italie, l'Iran ou la Chine". Elle reproche au groupe britannique Luxfer d'avoir, en fermant l'usine de Gerzat, mis "en danger la sécurité de l'approvisionnement des systèmes de santé mondiaux".

Ces bouteilles sont utilisées notamment pour atténuer les symptômes de détresse respiratoire et éviter la réanimation ou lorsque les malades doivent être déplacés, comme dans le cas de Mulhouse.

L'usine de Gerzat fabriquait 220.000 bouteilles par an, dont la moitié pour l'oxygène médical, 40% pour équiper les pompiers et 10% pour l'industrie, selon le syndicat.

Les salariés, qui occupaient leur usine depuis le mois de janvier, ont mis fin à leur action jeudi pour respecter le confinement.

Basé à Nottingham en Angleterre, Luxfer avait annoncé fin novembre 2018 la fermeture définitive de l'usine auvergnate, qu'il avait rachetée en 2001 à une filiale de Pechiney-Rhenalu.

La société Famar, à Saint-Genis-Laval près de Lyon, fabrique de la chloroquine, l'un de ces traitements testés qui fait polémique, et elle est en redressement judiciaire depuis juin.

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