Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Budget 2018 : « La diminution de la dépense publique n’est pas en marche », regrette Larcher
Par Public Sénat
Publié le
« On a encore une marge de progrès ». Invité de l’Épreuve de Vérité sur Public Sénat, en partenariat avec l’AFP, Les Échos et Radio Classique, le président du Sénat a pointé les faiblesses comme les « signaux intéressants » du budget 2018, que le Sénat examinera en novembre. Tout en accablant l’héritage du quinquennat de François Hollande, notamment l’annulation de la taxe sur les dividendes.
« On est encore loin d’un budget de transformation […] nous voyons que la diminution de la dépense publique n’est pas en marche, en même temps, il y a des signaux qui sont aussi des avancées », a-t-il expliqué. Et de citer le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, la baisse de l’impôt sur les sociétés ou encore la suppression partielle de l’ISF.
Mais, sur la maîtrise de la dépense publique, Gérard Larcher juge les débuts trop timides. « On avait un engagement sur moins 120.000 fonctionnaires sur cinq ans. On commence petitement : 1.600 », a-t-il souligné, annonçant ensuite que les sénateurs feront des « propositions » sur la réforme de la politique du Logement.
« Des taxes inventées sur un coin de table, c’est une mauvaise manière de faire de la politique »
Malgré cette déception, le président du Sénat considère une amélioration par rapport « au quinquennat pour rien » de François Hollande. Désormais, « on avance un peu ».
Gérard Larcher a également donné un avertissement sur les dix milliards d’euros à rembourser en urgence, après l’annulation de la taxe sur les dividendes. « Il faut qu’on apporte des réponses qui ne conduisent pas à un nouveau déséquilibre budgétaire », prévient-il.
Rappelant que le Sénat avait sonné l’alerte l’an dernier sur la « fragilité » de cette taxe, Gérard Larcher a pointé la responsabilité de l’ancien président de la République :
« Je retiens une seule chose : c’était dans le projet de François Hollande. Nous l’avions mis en garde, nous n’avons pas été écoutés et on en voit les conséquences […] Cela vous démontre que des taxes que l’on invente sur des coins de table ou des pulsions pour faire plaisir à une clientèle, c’est une mauvaise manière de faire de la politique. »