Les arbitrages comptables du budget 2019, et notamment l'augmentation très modérée de certaines prestations sociales, vont pénaliser les plus précaires, et seront inefficaces pour lutter contre le chômage et raviver la croissance, ont dénoncé lundi la CFDT et la CGT.
"Les mesures sur les APL et les retraites", qui suivront une évolution bien en deça de l'inflation, "vont surtout impacter les plus pauvres", a jugé la CFDT.
La "sous-indexation" des pensions de retraites qui, comme les allocations familiales et l'aide personnalisée au logement, ne seront revalorisées que de 0,3% en 2019 et 2020, soit bien en-deçà de l'inflation, relève "d'une logique budgétaire injuste et inquiétante pour les retraités", qui pénalise "une fois de plus" ces derniers après la hausse de la CSG de 1,7%, selon la confédération dirigée par Laurent Berger.
Le pouvoir d'achat des retraités, "déjà largement entamé, sera encore réduit. Cette succession de mesures anti-retraités vise à diviser encore un peu plus les générations de travailleurs", a critiqué de son côté la CGT dans un communiqué.
Le patron de la CGT Philippe Martinez lors d'une manifestation le 28 juin 2018 à Paris
AFP/Archives
Quant à la suppression des cotisations des salariés sur leurs heures supplémentaires, c'est un "tue l'emploi", affirme la centrale de Philippe Martinez.
Cette mesure "va à contre-courant de la lutte contre le chômage et fragilise le financement de la protection sociale", a également fustigé la CFDT.
"La CFDT attend du gouvernement, notamment autour des discussions budgétaires ou des concertations du plan pauvreté, que se dévoilent enfin les ambitions sociales exprimées par le Président de la République", poursuit le syndicat qui se dit également "inquiet" des suppressions de postes prévues dans la fonction publique.
Pour la CGT, le gouvernement a annoncé "un ensemble de mesures violentes contre les plus modestes, les familles, les retraités, les agents de la fonction publique et au final contre l'ensemble du monde du travail".
En outre, "la croissance ne sera pas au rendez-vous, ce qui prouve bien l'inefficacité des mesures prises. Pire, les orientations assumées de ce gouvernement vont aggraver la situation du pays", a ajouté la centrale de Philippe Martinez.
La CGT mercredi, la CFDT la semaine prochaine doivent être reçues à Matignon pour faire le point sur les réformes à venir, en particulier celle de l'assurance chômage. Les autres syndicats seront également reçus à partir de ce mercredi par Edouard Philippe.
Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».
Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.