Budget de l’UE: feu vert de l’Assemblée à la contribution française malgré de vifs débats

Budget de l’UE: feu vert de l’Assemblée à la contribution française malgré de vifs débats

L'Assemblée nationale a donné lundi soir son feu vert à la contribution, en augmentation, de la France au budget de l'UE 2018, que la majorité,...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée nationale a donné lundi soir son feu vert à la contribution, en augmentation, de la France au budget de l'UE 2018, que la majorité, LR et les Constructifs ont défendue malgré des bémols, face aux vives critiques des députés Insoumis, communistes mais aussi FN.

Après trois heures de débats dans un hémicycle dégarni, 80 députés, contre 8, ont voté l'article 27 du projet de loi de finances qui acte le passage de la contribution française à 20,2 milliards d'euros, après 18,7 milliards pour 2017.

Pour la France, ce montant est l'un des plus élevés en discussion dans le cadre du projet de budget. Son augmentation "significative" s’explique notamment par "la montée en charge, très tardive, de la politique de cohésion" européenne, selon le rapporteur pour avis, Maurice Leroy (Les Constructifs, UDI).

En 2017, la France était deuxième contributeur net en volume au budget de l'UE, après l'Allemagne, mais elle était troisième bénéficiaire net en dépenses, après l'Espagne et l'Italie, a observé la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau.

Mais ces indicateurs "par nature réducteurs" ne permettent pas de mesurer combien le budget européen est "un instrument précieux" pour la politique agricole commune, le soutien aux investissements stratégiques (transition énergétique, très haut débit...) ou l'aide aux plus démunis, a-t-elle défendu.

Le "feu vert" français pour le budget européen est "avant tout un oui à l'Europe", a déclaré la présidente de la commission des Affaires étrangères, Marielle de Sarnez (MoDem), ex-titulaire du portefeuille ministériel. Mais elle a prévenu qu'il serait aussi "exigeant pour l'avenir".

Comme d'autres orateurs de la majorité mais aussi Constructifs, elle a plaidé pour "transformer le budget de l'UE", loin des "marchandages" et "ristournes" actuels, et jugé que "le Brexit sera peut-être une chance" pour y parvenir. Plusieurs ont aussi insisté sur le besoin accru de "ressources propres" pour l'Union européenne.

Le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a réitéré ses critiques contre "l'excédent que paie la France" pour l'Union européenne, à hauteur de 6 milliards d'euros, jugeant que le bond du prélèvement "depuis 1982" est "cher payé pour ce que nous avons". "Entre les traités budgétaires et les peuples, nous choisissons les peuples", a-t-il clamé.

Il a aussi épinglé un budget de l'Europe qui "dépend de plus en plus des contributions des Nations", vu le recul des ressources propres, comme les "recettes de douanes décroissantes" sous l'effet des traités de libre-échange.

Chef de file PCF et "pas dans une opposition à l'Europe", André Chassaigne a dénoncé l'"orientation suicidaire" de l'Europe actuelle "au service de la grande finance". "Un jour ou l'autre ça pètera", a-t-il averti à l'adresse de la majorité.

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le

Objets
4min

Politique

Elections européennes : quelles sont les règles en matière de temps de parole ?

Alors que le président de la République prononce un discours sur l’Europe à La Sorbonne, cinq ans après celui prononcé au même endroit lors de la campagne présidentielle de 2017, les oppositions ont fait feu de tout bois, pour que le propos du chef de l’Etat soit décompté du temps de parole de la campagne de Renaissance. Mais au fait, quelles sont les règles qui régissent la campagne européenne, en la matière ?

Le