Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Budget de l’UE: feu vert de l’Assemblée à la contribution française malgré de vifs débats
Par Public Sénat
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L'Assemblée nationale a donné lundi soir son feu vert à la contribution, en augmentation, de la France au budget de l'UE 2018, que la majorité, LR et les Constructifs ont défendue malgré des bémols, face aux vives critiques des députés Insoumis, communistes mais aussi FN.
Après trois heures de débats dans un hémicycle dégarni, 80 députés, contre 8, ont voté l'article 27 du projet de loi de finances qui acte le passage de la contribution française à 20,2 milliards d'euros, après 18,7 milliards pour 2017.
Pour la France, ce montant est l'un des plus élevés en discussion dans le cadre du projet de budget. Son augmentation "significative" s’explique notamment par "la montée en charge, très tardive, de la politique de cohésion" européenne, selon le rapporteur pour avis, Maurice Leroy (Les Constructifs, UDI).
En 2017, la France était deuxième contributeur net en volume au budget de l'UE, après l'Allemagne, mais elle était troisième bénéficiaire net en dépenses, après l'Espagne et l'Italie, a observé la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau.
Mais ces indicateurs "par nature réducteurs" ne permettent pas de mesurer combien le budget européen est "un instrument précieux" pour la politique agricole commune, le soutien aux investissements stratégiques (transition énergétique, très haut débit...) ou l'aide aux plus démunis, a-t-elle défendu.
Le "feu vert" français pour le budget européen est "avant tout un oui à l'Europe", a déclaré la présidente de la commission des Affaires étrangères, Marielle de Sarnez (MoDem), ex-titulaire du portefeuille ministériel. Mais elle a prévenu qu'il serait aussi "exigeant pour l'avenir".
Comme d'autres orateurs de la majorité mais aussi Constructifs, elle a plaidé pour "transformer le budget de l'UE", loin des "marchandages" et "ristournes" actuels, et jugé que "le Brexit sera peut-être une chance" pour y parvenir. Plusieurs ont aussi insisté sur le besoin accru de "ressources propres" pour l'Union européenne.
Le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a réitéré ses critiques contre "l'excédent que paie la France" pour l'Union européenne, à hauteur de 6 milliards d'euros, jugeant que le bond du prélèvement "depuis 1982" est "cher payé pour ce que nous avons". "Entre les traités budgétaires et les peuples, nous choisissons les peuples", a-t-il clamé.
Il a aussi épinglé un budget de l'Europe qui "dépend de plus en plus des contributions des Nations", vu le recul des ressources propres, comme les "recettes de douanes décroissantes" sous l'effet des traités de libre-échange.
Chef de file PCF et "pas dans une opposition à l'Europe", André Chassaigne a dénoncé l'"orientation suicidaire" de l'Europe actuelle "au service de la grande finance". "Un jour ou l'autre ça pètera", a-t-il averti à l'adresse de la majorité.