La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».
Budget : « Nous ne faisons pas de rigueur » assure Gérald Darmanin
Par Public Sénat
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Ils étaient très attendus. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des finances, et Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics étaient auditionnés, ce mercredi, par la commission des finances du Sénat. La Haute assemblée est secouée depuis plusieurs semaines par le projet de suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages, une des rares ressources des collectivités locales. Les ministres ont donc tenté de clarifier les positions du gouvernement sur les budgets à venir.
Dans son allocution, Bruno le Maire a d’abord rappelé les 11 milliards d’euros de baisses d’impôts, annoncés par Edouard Philippe, ce mercredi, dans les Echos. Cette annonce mettait fin à un imbroglio politique qui voyait une série de réformes reportée par Matignon. Emmanuel Macron a finalement décidé d’accélérer la baisse des prélèvements. « Cette décision est une décision que je soutiens totalement » avance Bruno Le Maire. « Le sens, c’est de soutenir les entreprises. On ne fait de cadeaux à personne, on fait en sorte que nos entreprises soient plus compétitives » explique le ministre qui ajoute, sur les prélèvements aux particuliers que « les ménages n’en peuvent plus. »
« Nous ne faisons pas de rigueur » a assuré de son côté le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin. « Le budget sera en augmentation de 2,5 milliards d’euros par rapport à la loi de finances qui a été votée par le parlement » souligne-t-il.
Mais la tâche s’annonce ardue pour le quinquennat. « Nous devons trouver 20 milliards d’euros d’économies pour 2018 » a prévenu Gérald Darmanin. « Il y a déjà un engagement du président de la République sur le budget des armées puisqu’on doit atteindre les 2% du PIB en 2025. Je suis en mesure de vous dire que ce budget des armées va connaitre une augmentation de crédits l’année prochaine », le montant étant en discussion a-t-il précisé. « Nous devons donc faire des économies extrêmement importantes. »
Interrogé sur la recapitalisation d’Areva, Bruno Le Maire s’en est violemment pris à l’ancienne direction du groupe, avant que Philippe Varin ne devienne président du conseil de surveillance du groupe en 2015. La gestion d’Areva était alors « un véritable scandale républicain. Ce n’est même pas de la mauvaise gestion, c’est de la dissimulation systématique et je trouve cela propre révoltant (…) je me permets de taper du poing sur la table car je n’accepterai pas que les deniers publics soient aussi mal gérés (…) ce qu’il s’est passé sur Areva et proprement scandaleux »
Concernant la taxe d’habitation, les ministres se sont montrés discrets. « En mettant fin à ces 80% de la taxe d’habitation, il faut que nous discutions avec les élus locaux pour reposer la question de la fiscalité locale, de ce que font les élus locaux » souligne Gérald Darmanin. Les modalités devraient être précisées lundi, lors de la conférence des territoires.