La candidature de Christiane Taubira à la présidentielle vient jeter le trouble dans une gauche qui n’en avait pas besoin. Les soutiens d’Anne Hidalgo, qui cherchent à délégitimer la primaire populaire, comme ceux de Yannick Jadot, voient d’un mauvais œil la nouvelle, quand ceux de Jean-Luc Mélenchon raillent « les affaires des héritiers de Hollande ».
Candidature Taubira : « C’est la gauche qui va perdre des plumes dans cette histoire »
La candidature de Christiane Taubira à la présidentielle vient jeter le trouble dans une gauche qui n’en avait pas besoin. Les soutiens d’Anne Hidalgo, qui cherchent à délégitimer la primaire populaire, comme ceux de Yannick Jadot, voient d’un mauvais œil la nouvelle, quand ceux de Jean-Luc Mélenchon raillent « les affaires des héritiers de Hollande ».
Plus on est de fous… Avec la candidature de Christiane Taubira ce week-end, la gauche va bientôt avoir assez de candidats pour monter une équipe de football. L’ancienne ministre de la Justice se lance dans la bataille. Elle soumet cependant sa candidature à une victoire au sein de la primaire populaire et ses 250.000 inscrits.
Au Sénat, on ne trouve guère de soutien à la démarche de Christiane Taubira. Il faut aller les chercher du côté du groupe RDSE (Rassemblement démocratique social européen), qui rassemble les Radicaux, notamment ceux issus du Parti radical de gauche. C’est le cas de la sénatrice des Hautes-Pyrénées, Maryse Carrère, qui en est encore membre. Elle soutient Christiane Taubira « dans sa démarche d’union et de candidature unique à gauche ». Quid du président du groupe, Jean-Claude Requier ? Cet ancien du PRG, maintenant membre du nouveau parti Radical avec les radicaux de droite, est aujourd’hui macroniste.
« Eparpillement de la gauche façon puzzle »
Il y en a d’autres à qui cette candidature ne déplaît pas. C’est la majorité présidentielle, justement. Du moins, certains soutiens d’Emmanuel Macron veulent y voir leur intérêt. Un membre du gouvernement, issu de la gauche, ne cache pas d’abord son étonnement. « Je suis halluciné de la situation à gauche. Ils ont eu 5 ans pour se préparer à l’alternative. On est à 90 jours du premier tour et ils en sont là… Mais qu’est-ce qu’ils ont foutu pendant 5 ans ? » s’étonne ce ministre, qui ajoute :
D’un point de vue de citoyen, c’est dommageable que la gauche soit dans cet état. Mais tant mieux pour nous. (un ministre)
Face à cet « éparpillement de la gauche façon puzzle », selon l’expression de ce ministre, les macronistes espèrent bien en récupérer quelques miettes pour la présidentielle, alors que le Président a déçu une partie de son électorat de gauche de 2017.
Ça se bouscule sur la ligne sociale-démocrate
A gauche justement, cette candidature de plus n’enchante pas vraiment. Les regards se tournent évidemment du côté du Parti socialiste et d’Anne Hidalgo. Cette nouvelle candidature ne fait pas ses affaires. Ça se bouscule sur la ligne sociale-démocrate. Chez les socialistes, difficile d’attaquer trop frontalement celle qui a porté avec force l’une des principales réformes du quinquennat Hollande, le mariage pour tous.
« C’est une femme plus que respectable qui a fréquenté le PS depuis des années. Il y a beaucoup de propositions qui sont dans le programme du PS… Ça serait dommage d’ajouter une candidature de plus », dit Rémi Cardon, sénateur PS de la Somme, l’un des porte-parole d’Anne Hidalgo, qui élargit le problème : « Il va falloir quand même qu’à la fin du mois il y ait un peu moins de monde sur la ligne de départ. Sinon, ça va être compliqué pour la gauche. C’est la gauche qui va perdre des plumes dans cette histoire, car aucun ne dégage de dynamique ». Rémi Cardon ajoute :
Ça vient complexifier quelque chose qui est compliqué. On essaie de monter l’union de la gauche et à la fin, il y a une candidature de plus, ça paraît un peu illisible pour les électeurs de gauche. Ou décourageant.
« J’aime beaucoup Christiane Taubira », commence de son côté le sénateur Jean-Pierre Sueur, invité de la matinale de Public Sénat ce lundi, avant de pointer ses contradictions : « Mais je ne suis pas d’accord avec elle, puisqu’elle dit "je veux bien contribuer à l’union mais je ne veux pas ajouter une candidature de plus". Alors je lui dis, "chère Christiane, reste fidèle à ce que tu as dit" ». Regardez :
« Chacun est libre et prend ses responsabilités », constate le sénateur PS de Paris, Rémi Féraud, proche d’Anne Hidalgo. Mais il ne cache pas sa crainte : « Ça conduit la gauche, non pas à critiquer Macron, mais à s’entre déchirer davantage ». Pas très productif.
L’angle d’attaque est déjà trouvé : décrédibiliser la primaire populaire. « C’est une consultation sur internet, à mon avis largement organisée pour mettre en orbite la candidature Taubira. Ça ne viendra pas apporter une réponse au problème d’union, mais cela apportera une candidature de plus », soutient Rémi Féraud. « Je ne vais pas appeler ça une primaire. C’est un vote préférentiel », corrige aussi Rémi Cardon.
« Sa démarche est plutôt une démarche de division. Je ne vois ni collectif, ni projet »
Chez les autres, le cas Taubira inspire critique, interrogation ou désintérêt, c’est selon. Du côté des écologistes, « on a du mal à comprendre la démarche de Taubira », avoue Guillaume Gontard, président du groupe écologiste du Sénat. Pour lui, « sa démarche est plutôt une démarche de division. Je ne vois ni collectif, ni projet. J’ai du mal à saisir l’intérêt, si ce n’est celui d’un destin personnel », attaque le sénateur de l’Isère. Ce soutien de Yannick Jadot ajoute : « Il faudrait vraiment dépasser le cap des egos. A un moment, il faudrait être un peu sérieux ».
La présidente du groupe communiste de la Haute assemblée, Eliane Assassi, n’y voit qu’« une candidature de gauche de plus. Mais ça ne remet pas en cause le choix qu’ont fait les communistes. Fabien Roussel va continuer sa route ». Contrairement aux autres commentaires, la sénatrice PCF de Seine-Saint-Denis voit au moins une chose positive à cette candidature :
C’est quand même une démonstration que la gauche existe et est vivante, dans ce pays, malgré ce qu’on peut dire.
Tout est affaire de dynamique et de rapport de force en politique. A Christiane Taubira de montrer qu’elle peut faire basculer la présidentielle à gauche. Pas évident. « Si elle devient la candidate la mieux choisie par la primaire, c’est différent. Mais pour le moment, elle et Hidalgo sont empêtrées dans un truc où elles sont mises en concurrence. Taubira pose sa candidature dans l’enclos de la social-démocratie. Mais quelle est la différence, à part la personnalité et le charisme ? », demande un soutien d’Arnaud Montebourg.
« C’est l’instant Warhol de la présidentielle »
Dans le camp de Jean-Luc Mélenchon, on assure ne pas s’inquiéter de cette annonce. Et on fait cette analyse : ça ne les concerne pas. « Très franchement, ce sont les affaires des héritiers de Hollande. C’est cet espace politique là, dans toutes ses variantes, qui cherche une sortie de secours et qui du coup se percute un peu la tête sur le mur en la cherchant », lâche le député LFI Eric Coquerel. Selon ce fidèle soutien de Jean-Luc Mélenchon, « la seule chose positive, c’est que dans les mesures qu’annonce Taubira, il y a à plusieurs reprises de notre programme : les 1400 euros net, les 100.000 soignants embauchés, un revenu pour étudiant. Ça légitime notre programme ».
Il faudra quand même attendre de voir qui sera bien candidat – ou pas – au final. « On est dans la phase où tout le monde peut être candidat. C’est l’instant Warhol de la présidentielle. Mais entre aujourd’hui et le premier tour, il y a une petite étape des 500 signatures et des financements. On fera le compte des candidats après. Est-ce que Taubira ira au bout ? Est-ce qu’Hidalgo ira au bout ? » s’interroge un soutien d’Arnaud Montebourg, qui lui-même pourrait bien jeter l’éponge…
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« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.