Carlos Ghosn : « Il faut agir de manière spectaculaire pour mettre fin à ce scandale » selon Eric Bocquet
Eric Bocquet, sénateur communiste du Nord, vice-président de la commission des finances et spécialiste de l’évasion fiscale, réagit à l’arrestation de Carlos Ghosn au Japon, soupçonné de fraude fiscale.

Carlos Ghosn : « Il faut agir de manière spectaculaire pour mettre fin à ce scandale » selon Eric Bocquet

Eric Bocquet, sénateur communiste du Nord, vice-président de la commission des finances et spécialiste de l’évasion fiscale, réagit à l’arrestation de Carlos Ghosn au Japon, soupçonné de fraude fiscale.
Public Sénat

Par Marion D'Hondt

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan et un des plus grands patrons d’industrie au monde, a été arrêté au Tokyo, accusé de malversations par la justice après une enquête interne. Le grand patron aurait « déclaré des revenus inférieurs au montant réel pendant des années » selon le rapport, ainsi que « de nombreuses autres malversations, telles que l’utilisation des biens de l’entreprise à des fins personnelles ». Le conseil d’administration prévoit de le démettre de ses fonctions.  

Eric Bocquet estime que « la question de la démission se pose ». Il considère que « les Japonais ont été hyper réactifs » et que, si l’affaire a éclaté, c’est qu’ils avaient « des éléments conséquents ». Pour revenir sur la formule d’Emmanuel Macron, qui s’était déclaré vigilant sur la situation de Renault, il conseille de « dépasser le stade de la vigilance et agir de manière spectaculaire ». Pour lui, il est clair que « les Japonais ont des éléments probants » qui doivent amener à une saisie de la justice française. Il n’est toutefois pas étonné, considérant cette affaire comme « un cas de plus ».

« C’est la goutte de carburant qui fait déborder le vase du mécontentement »

Il met en parallèle « deux mondes différents : celui des gilets jaunes, qui veulent un peu plus d’argent pour vivre un peu moins mal et celui des PDG, qui ont vu leur rémunération augmenter de 14 % ». Le sénateur communiste considère qu’il y a « un problème de répartition de la richesse » dans le pays, entre « des rémunérations stratosphériques à 34 000 € par jour pour Carlos Ghosn et, de l’autre côté, la pauvreté ». Pour lui, le malaise en France est « très profond » et les choses ne peuvent pas continuer ainsi. Il déclare que la hausse du prix du diesel est « la goutte de carburant qui fait déborder le vase du mécontentement ». Le gouvernement a mis du temps à réagir et « aurait tort de sous-estimer ce qu’il se passe ».

Il considère que « le gouvernement n’est pas sourd mais autiste » face aux problèmes des Français. Le pouvoir « communique beaucoup mais n’agit pas ». Il est dans « un tango du nouveau monde ; deux pas en avant et trois en arrière ». Il a l’impression que le gouvernement Philippe « donne d’une main pour reprendre de l’autre ». Les mesures annoncées sont des « mesurettes périphériques » qui « ne posent pas les questions de fond ». Par exemple, changer de voiture suppose d’« avoir un salaire pour pouvoir le faire, pour pouvoir emprunter à la banque », ce qui impose de « poser la question des salaires et du niveau des retraites dans ce pays ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Carlos Ghosn : « Il faut agir de manière spectaculaire pour mettre fin à ce scandale » selon Eric Bocquet
2min

Politique

Reconnaissance de la Palestine : « On aurait dû le faire plus tôt », estime Jacques Attali

Invité de notre matinale, Jacques Attali est revenu sur la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France lors de l’Assemblée générale de l’ONU ce lundi. L’ancien haut fonctionnaire et conseiller de François Mitterrand salue une étape « nécessaire », mais rappelle que sans défaite politique de Benyamin Netanyahou, la situation risque de ne pas s’améliorer.

Le

SIPA_01150538_000103
8min

Politique

Présidentielle 2027 : la marche est-elle trop haute pour un candidat du bloc central ?

Ce week-end à Arras, Gabriel Attal a posé les jalons d’une candidature à la présidentielle de 2027. Comme d’autres candidats potentiels au centre, le secrétaire général de Renaissance a pris ses distances avec le bilan du Président de la République. Pas de quoi le démarquer de ses concurrents, car l’espace politique du bloc central s’est restreint en 10 ans.

Le