Carole Delga demande à l’Etat de ne pas réduire les dotations des régions
Invitée de la matinale de Public Sénat en direct du congrès des régions de France, Carole Delga est revenue sur la politique de décentralisation du gouvernement. La présidente des régions de France appelle Jean Castex à ne pas baisser les dotations des régions, dont les finances ont déjà été mises à mal par la crise sanitaire.
Le 17ème congrès des régions de France s’ouvrait ce matin à Montpellier, sur les terres de la nouvelle présidente des régions de France, Carole Delga. La présidente de la région Occitanie l’a répété, elle veut un « dialogue constructif » et « objectif » avec l’Etat pour que les régions puissent prendre leur part de l’action publique au niveau local. L’ancienne secrétaire d’Etat au Commerce entend ainsi « faire de la politique autrement » et redonner confiance en l’action publique pour « recréer du lien et lutter contre l’abstention. »
« Emmanuel Macron n’a pas cette culture-là d’élu local »
Carole Delga reconnaît une amélioration dans « l’écoute » accordée par le gouvernement aux régions de France : « Jean Castex a permis d’avoir une meilleure écoute que son prédécesseur. Avec Édouard Philippe on a eu du mal à avoir des avancées. Nous sommes dans une volonté de travailler ensemble, dans une position d’ouverture constructive. » Sans surprise, le courant passe donc mieux avec le maire pyrénéen qu’avec l’édile du Havre.
Mais sur le fond, la présidente de la région Occitanie dresse un bilan mitigé de l’action du gouvernement en matière de décentralisation : « Sur le quinquennat, on a un bilan assez faible sur la décentralisation avec beaucoup de recentralisations, de ruptures de confiance avec les collectivités et d’annonces pas tenues. » Carole Delga reconnaît « toutes les qualités du Président de la République », mais estime qu’Emmanuel Macron « a un parcours qui fait qu’il n’a pas cette culture-là d’élu local, il ne connaît pas le fonctionnement d’une mairie, d’un conseil départemental ou régional. »
Crise sanitaire : « Gérer d’une main de fer les dépenses de fonctionnement »
Dans ce contexte, les régions de France attendent donc des « annonces fortes » du gouvernement, notamment sur la dotation des collectivités locales et des régions, c’est-à-dire les fonds que l’Etat donne aux collectivités pour qu’elles prennent en charge les compétences qui leur sont déléguées. Pour tout comprendre au fonctionnement de ce financement des régions et des collectivités locales, on vous explique.
« Nous attendons qu’il n’y ait pas de baisse de dotation pour les régions » dans le budget pour 2022 affirme ainsi clairement Carole Delga, qui dit attendre une réponse de Jean Castex dans l’après-midi. La crise sanitaire a en effet mis à mal les finances des régions, d’abord en augmentant rapidement les dépenses et l’endettement des régions : « En moyenne nous avions un budget de 250 millions d’euros d’aide aux entreprises, nous sommes passés à 400 millions. Les régions avaient un niveau d’endettement plus faible que les autres collectivités, mais la Cour des Comptes a montré que ce sont les régions qui ont vu leur situation financière se dégrader le plus rapidement. »
Cette explosion des dépenses de crise est d’autant plus inquiétante pour la présidente de la région Occitanie, qu’elle s’est accompagnée d’une chute des recettes : « Nous avons eu une chute massive des revenus liés à la TVA et aux transports, dont la fréquentation a massivement chuté. Sur la TVA nous retrouverons en 2022 nos recettes de 2019, ce ne sera donc pas suffisant pour compenser l’augmentation des dépenses. »
Pour faire face à cela, Carole Delga compte bien « gérer d’une main de fer les dépenses de fonctionnement » mais veut aussi être transparente : « La TVA va réaugmenter, nous avons besoin de cette dynamique pour compenser les dépenses significatives avec la crise de 2020. » Tout cela dépendra bien sûr de l’effort que l’Etat, lui aussi aux prises avec les équilibres budgétaires au moment de présenter les lois de finances, sera prêt à faire. Réponse cet après-midi.
Auditionné par la commission d’enquête sénatoriale, Aurélien Rousseau est revenu sur sa connaissance du scandale de Nestlé Waters et l’implication des pouvoirs publics. S’il reconnaît avoir pris la décision autorisant la filtration en dessous de 0,8 micron, l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne écarte tout conflit d’intérêts.
Interrogée par les sénateurs sur sa position au sujet de proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux dans les compétitions sportives et dans les piscines municipales, la ministre des Sports, Marie Barsacq a indiqué que « le gouvernement dans son ensemble soutenait » le texte. Le mois dernier, elle avait affirmé « que le port du voile n’était pas de l’entrisme ».
Le président du groupe LR du Sénat prend ses distances avec la proposition du ministre François Rebsamen de recréer une « contribution modeste » pour les communes. Pour les sénateurs LR, « il faut donner un peu plus d’autonomie » aux collectivités, mais sans nouvel impôt local.
« La position du PS, c’est de dire que nous sommes favorables au principe de la proportionnelle, mais nous voulons savoir quelle sera la sauce à laquelle les électeurs seront associés », affirme Patrick Kanner, patron du groupe PS du Sénat.
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