Cazeneuve à Jarnac: hommage au “précurseur” Mitterrand

Cazeneuve à Jarnac: hommage au “précurseur” Mitterrand

Bernard Cazeneuve, Premier ministre socialiste, a rendu dimanche à Jarnac (Charente) un hommage appuyé au "précurseur" François Mitterrand,...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Bernard Cazeneuve, Premier ministre socialiste, a rendu dimanche à Jarnac (Charente) un hommage appuyé au "précurseur" François Mitterrand, émaillé d'une mise en cause implicite d'Emmanuel Macron, à quatre mois de l'élection présidentielle.

Vingt-et-un ans jour pour jour après la mort de François Mitterrand, chef de l’État de 1981 à 1995, Bernard Cazeneuve a souligné que, pour cet ancien président "le clivage droite/gauche conservait toute sa force et toute sa pertinence et, ô combien, il avait raison".

Puis, dans une pique implicite contre la candidature à la présidentielle d'Emmanuel Macron, le Premier ministre a rappelé que François Mitterrand admettait en son temps "que les partis de gauche puissent évoluer", "mais pas au point de théoriser le +ni droite, ni gauche+ qu'il considérait comme un ailleurs improbable. À moins qu'il ne fût la manifestation d'un opportunisme cynique dans des circonstances particulières ou d'une confondante immaturité".

"C'est une belle valeur que la fidélité... comme la loyauté d'ailleurs", a-t-il souligné au passage, dans une nouvelle allusion à peine voilée à la défection de l'ancien ministre de l’Économie du président François Hollande.

Deux semaines avant le premier tour de la primaire d'une partie de la gauche à laquelle Emmanuel Macron -- candidat indépendant -- ne participera pas, le chef du gouvernement a également rappelé, devant la presse, le message légué par François Mitterrand: "Il n'y a pas de possibilité de gagner pour la gauche si elle ne se rassemble pas" et "elle ne peut se rassembler que dès lors qu'elle s'érige au-delà des contingences personnelles qui renvoient à tel ou tel destin".

François Mitterrand "savait mieux que personne qu’il ne suffit pas, en politique, de promettre, ni de dire. Encore faut-il tenir sa parole, car la politique ne pouvait se réduire à ses yeux à un exercice de séduction pure, fait de couvertures de magazine et de discours sans projet", a-t-il asséné.

En contrepoint, dans un hommage appuyé au premier président socialiste de la Ve République, né et enterré dans la petite commune charentaise, Bernard Cazeneuve a salué en François Mitterrand "un certain moment de l'histoire de notre pays", "une figure, un symbole, un précurseur qui aujourd'hui encore nous montre le chemin".

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve (c) devant le caveau familial de François Mitterrand, le 8 janvier 2017 à Jarnac, en Charente
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve (c) devant le caveau familial de François Mitterrand, le 8 janvier 2017 à Jarnac, en Charente
AFP

Entouré de deux des trois enfants Mitterrand, Gilbert Mitterrand et Mazarine Pingeot, de l'un des neveux, Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy, et de quelques fidèles comme les ex-ministres Pierre Joxe et Hubert Védrine, Bernard Cazeneuve a déposé deux couronnes de roses rouges devant le caveau familial, l'une au nom de son gouvernement, l'autre au nom du président Hollande qui fut dans sa jeunesse un proche collaborateur du président Mitterrand.

Parlementaire pendant 35 ans, onze fois ministre sous la IVe République, président de la Ve durant 14 ans, François Mitterrand avait laissé la place à Jacques Chirac, le 17 mai 1995. Il est décédé près de huit mois plus tard, épuisé par un cancer de la prostate diagnostiqué en 1981, mais tenu secret pendant de longues années.

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le

Objets
4min

Politique

Elections européennes : quelles sont les règles en matière de temps de parole ?

Alors que le président de la République prononce un discours sur l’Europe à La Sorbonne, cinq ans après celui prononcé au même endroit lors de la campagne présidentielle de 2017, les oppositions ont fait feu de tout bois, pour que le propos du chef de l’Etat soit décompté du temps de parole de la campagne de Renaissance. Mais au fait, quelles sont les règles qui régissent la campagne européenne, en la matière ?

Le