Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
«Ce gouvernement de droite pour la droite ne peut inspirer la confiance», selon Cambadélis
Par Public Sénat
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Le Premier secrétaire du PS a trouvé dans la liste du gouvernement hier après-midi plusieurs angles d’attaque pour la campagne des législatives. Il a dénoncé un « gouvernement de droite pour la droite », qui « ne peut inspirer la confiance à un moment où le pays a besoin de gauche ».
Pour le patron des socialistes, l’objectif d’Emmanuel Macron est clair : viser la majorité absolue en juin pour « bâillonner l’Assemblée nationale pour faire passer les lois de droite ». Quant à ses anciens camarades Richard Ferrand, Christophe Castaner ou encore Jean-Yves Le Drian, le cordon semble définitivement coupé :
« Il n’y a pas de ministres socialistes au gouvernement, il y a une colonne vertébrale de droite et des ministres d’En Marche qui ont quitté le Parti socialiste ou ont été exclus. »
Les deux ministres issus de LR ont essuyé les plus grandes critiques. Il a reproché à Bruno Le Maire d’avoir plaidé dans la primaire de la droite pour la fin du statut de la fonction publique territoriale. Quant à Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, Jean-Christophe Cambadélis le juge « en contradiction totale avec le président de la République » : « il s’est fortement opposé au mariage pour tous ».
« De droite et en même temps de droite »
« En choisissant de confier Bercy à Bruno Le Maire, et Gérald Darmanin, le Premier ministre Édouard Philippe aura l’assurance de pouvoir mener une politique économique de droite et en même temps de droite dont les priorités consisteront à augmenter la CSG, supprimer l’ISF, remettre en cause les protections des salariés, réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires et casser les services publics. »
Renouvellement « en trompe-l’œil », moyenne d’âge plus élevée par rapport au gouvernement Cazeneuve, absence de parité dans les ministères régaliens, absence de mention du Logement ou de la Jeunesse dans les intitulés des nouveaux ministères, le premier secrétaire s’inquiète également de l’Éducation, « reléguée au 11e rang protocolaire ».
« Un homme de purges »
« À l’Éducation nationale, il y a un homme de purges, Jean-Michel Blanquer », accuse le premier secrétaire, « il a beaucoup contribué à la suppression des 80 .000 postes dans le quinquennat Sarkozy ».
Le sénateur Jacques Mézard, nommé à l’Agriculture, en prend lui aussi pour son grade :
Il « s’est illustré au Sénat comme grand défenseur du cumul des mandats. »
L'intégralité de la conférence de presse :