Emmanuel Macron tient jeudi à la Sorbonne un discours sur l’Europe. Si c’est le chef de l’Etat qui s’exprime officiellement pour « donner une vision », il s’agit aussi de pousser son camp, alors que la liste de la majorité patine dans les sondages. Mais il n’y a « pas un chevalier blanc qui va porter la campagne. Ce n’est pas Valérie Hayer toute seule et ce ne sera même pas Emmanuel Macron tout seul », prévient la porte-parole de la liste, Nathalie Loiseau, qui défend l’idée d’« un collectif ».
« Ce que Macron fait sur les migrants est comparable à la déchéance de nationalité », selon Hamon
Par Public Sénat
Publié le
L’ancien socialiste Benoît Hamon, aujourd’hui à la tête de son propre mouvement « Génération•s », ne décolère pas sur la politique de l’immigration et de l’asile menée par le gouvernement, « indigne de la République », selon lui. L’ancien candidat à la présidentielle estime, dans l’Épreuve de vérité, que la circulaire du ministère de l’Intérieur sur le recensement des migrants dans les centres d’hébergement d’urgence « remet en cause un principe sacré de la République », celui de « l’accueil inconditionnel de celui qui est le plus miséreux et qui a besoin d’un toit ».
Benoît Hamon, qui accuse l’État de « dissuader » certaines personnes de demander l’asile à cause des délais imposés, compare même la circulaire Collomb à une proposition de François Hollande qui avait fracturé la gauche après les attentats du 13 novembre 2015. « Ce que Macron fait sur les migrants est comparable à la déchéance de nationalité », résume Benoît Hamon.
« Arrêtez de piétiner leurs droits »
Soulignant que cette circulaire était une façon d’avoir le soutien de l’opinion publique, l’ancien député des Yvelines va même jusqu’à apostropher le chef de l’État :
« Avant de faire des grands discours sur la mondialisation, et les laissés-pour-compte du monde, arrêtez M. Macron de piétiner les droits des laissés-pour-compte ici en France, quelle que soit leur origine, qu’ils soient français ou étrangers. Arrêtez de piétiner leurs droits, et en piétinant leurs droits, leur dignité. »
Interrogé sur les « questions centrales » sur lesquelles « Génération•s » entendait faire campagne, Benoît Hamon a indiqué que sur la question des migrants, il n’entendait « pas beaucoup de voix à gauche ».