Censure: Philippe dénonce “une instrumentalisation politique” et promet de ne pas “ralentir”

Censure: Philippe dénonce “une instrumentalisation politique” et promet de ne pas “ralentir”

Edouard Philippe a dénoncé mardi "l'instrumentalisation politique" faite de l'affaire Benalla par les oppositions et a assuré que...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Edouard Philippe a dénoncé mardi "l'instrumentalisation politique" faite de l'affaire Benalla par les oppositions et a assuré que son gouvernement n'entendait pas "ralentir le rythme" des réformes malgré les deux motions de censure débattues à l'Assemblée nationale.

"Vos motions de censure ne sont rien d’autre que des motions de blocage", a tempêté le Premier ministre devant les députés, en fustigeant une "volonté d'atteindre" Emmanuel Macron.

L'affaire Benalla n'est que "l’affaire de fautes individuelles, de compromissions insidieuses et de petits arrangements entre un chargé de mission et des policiers affectés à la Préfecture de police de Paris", a balayé M. Philippe, après avoir écouté le patron du groupe Les Républicains Christian Jacob puis le chef de file des députés communistes André Chassaigne (pour le compte du PCF, LFI et PS) défendre chacun une motion de censure.

"C’est, je l’ai dit, inacceptable", a-t-il poursuivi, mais "ce qui devait être fait a été fait" et "la démocratie a fonctionné", a estimé le chef du gouvernement en évoquant l'ouverture d'enquêtes judiciaire, parlementaires et administrative.

Le Premier ministre a au passage appelé à la "modération" les commissions d'enquête du Sénat et de l'Assemblée en estimant qu'elles débordaient de leurs champs initiaux et entretenaient la "confusion avec le pouvoir judiciaire".

M. Philippe en a également profité pour railler des "oppositions de rencontre" prêtes à voter des motions communes animées de "l'espoir" supposé "de ralentir le rythme de la transformation du pays".

"Nous ne ralentirons pas, nous ne lâcherons rien, nous irons jusqu'au bout de notre projet", leur a répondu le Premier ministre, avant de défendre l'action de son gouvernement depuis un an.

"Car enfin, que voulez-vous censurer", leur a-t-il également lancé avant d'évoquer, en s'adressant tantôt aux bancs de droite, tantôt aux bancs de gauche, les ordonnances réformant le code du travail, la réforme de la SNCF, "le redressement de nos finances publiques", "le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les zones défavorisées" ou encore "l’accord sur le zéro reste à charge" sur les soins optiques, dentaires et auditifs.

"S'il s’agit aujourd'hui de motions de censure contre tout cela, je vous avoue que je ne crains pas le jugement de notre Assemblée, pas plus que je ne crains le jugement des Français", a-t-il cinglé.

"A la rentrée, nous n’avons nullement l’intention de ralentir", a-t-il conclu en affirmant que "beaucoup reste à faire", et en citant notamment "la stratégie de lutte contre la pauvreté" ou encore "la rénovation de nos institutions".

"Peut-être est-ce précisément ce qui vous inquiète", a-t-il enfin ironisé.

Dans la même thématique

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le

Operation Wuambushu a Mayotte : Demolition en cours d’un vaste bidonville – Operation Wuambushu in Mayotte: Ongoing demolition of a vast slum
8min

Politique

« Mayotte place nette » : « La première opération était de la communication et la deuxième sera de la communication », dénonce le sénateur Saïd Omar Oili

Le gouvernement a annoncé ce mardi 16 avril le lancement du dispositif « Mayotte place nette », un an après le maigre bilan de l’opération baptisée « Wuambushu ». Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte, regrette le manque de communication du gouvernement avec les élus du département et met en doute l’efficacité de ce « Wuambushu 2 ».

Le

Paris : Question time to the Prime Minister Gabriel Attal
6min

Politique

100 jours à Matignon : « La stratégie Attal n’a pas tenu toutes ses promesses », analyse Benjamin Morel

Le Premier ministre marquera jeudi le passage de ces cent premiers jours au poste de chef du gouvernement. Si Gabriel Attal devait donner un nouveau souffle au deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, sa stratégie n’est néanmoins pas payante car il « veut en faire trop sans s’investir fortement sur un sujet », selon Benjamin Morel, maître de conférences en droit public.

Le