Selon un sondage Ifop, seuls 44 % des électeurs français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin. Dans un scrutin européen marqué par l’abstention, le vote des jeunes sera particulièrement scruté. En 2019, leur mobilisation tardive avait fait grimper le vote écologiste. Feront-ils mentir les sondages en 2024 ?
Ces maires qui refusent de se rendre à l’Élysée à l’invitation de Macron
Par Marion D'Hondt
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« Le Président va dans le mur, car ne pas écouter les élus, c’est dangereux »
Olivier Gacquerre, maire de Béthune, est très dur envers Emmanuel Macron. Il considère que c’est le président qui devrait se déplacer et non pas l’inverse. Il ne se rendra donc pas à l’Élysée ce soir. Il considère qu’« Emmanuel Macron a promis le changement, mais c’est la question de la conduite du changement qui se pose. » Pour lui, le Président « va dans le mur, car ne pas écouter les élus, c’est dangereux. » Les élus sont en première ligne, « à portée de baffes », tandis que les parlementaires sont « enfermés à Paris ». « Tous ces nouveaux élus n’ont jamais eu de mandat local » et « on les voit très peu sur le terrain ». L’édile considère qu’« il y a un décalage entre ce que les élus vivent et ce qui arrive du haut ». Il constate « une rupture dans le pays, avec des gilets jaunes qui s’inscrivent dans le paysage » et à qui « il ne faudra pas faire un bras d’honneur. »
« Il ne faut pas mépriser les élus locaux qui sont les filets de la République »
Alexandre Vincendet, maire de Rillieux-la-Pape, ne se rendra pas à l’Élysée ce soir, à l’invitation du président Macron. Il considère que le président « doit respecter ses engagements ». « La moindre des choses, quand on fait une promesse, c’est de s’y tenir. » Il met la situation du Président en parallèle avec celle des élus : « En tant qu’élus, on prend des engagements et on doit les tenir, sous peine de retour de bâton en 2020. » L’édile considère qu’« Emmanuel Macron a été élu sur un renouvellement des pratiques politiques, qui passe par tenir ses promesses. » « Il ne faut pas mépriser les élus locaux qui sont les filets de la République » ajoute-t-il, « il y a un vrai malaise à entendre et auquel il faut proposer des solutions. »