Changer le nom des partis une passion française
Pour la première fois depuis sa création en 1972, le Front National s’est choisi un nouveau nom : le Rassemblement National. Changer le nom d'un parti, une habitude hexagonale. Comment expliquer cette stratégie ? Est-ce le signe d’une réelle volonté de changement ? Communication ou refondation ? De la création en avril 1947 du Rassemblement pour la France derrière la figure du Général de Gaulle, à la création du mouvement UMP en 2002, en passant par le RPR, retour sur ces changements de nom qui ont surtout marqué l’histoire de la  droite gaulliste.

Changer le nom des partis une passion française

Pour la première fois depuis sa création en 1972, le Front National s’est choisi un nouveau nom : le Rassemblement National. Changer le nom d'un parti, une habitude hexagonale. Comment expliquer cette stratégie ? Est-ce le signe d’une réelle volonté de changement ? Communication ou refondation ? De la création en avril 1947 du Rassemblement pour la France derrière la figure du Général de Gaulle, à la création du mouvement UMP en 2002, en passant par le RPR, retour sur ces changements de nom qui ont surtout marqué l’histoire de la  droite gaulliste.
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Par Adrien BAGET

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UMP, RPR, ces sigles vous disent quelque chose ? Mais qui se souvient du RPF ou encore de l’UNR ? En 70 ans la droite gaulliste a changé six fois d’appellation. Pour le politologue Pascal Perrineau, « ces histoires de changement de noms ce n’est pas l’exception c’est la règle tous les partis sans exception même le parti communiste, on est dans un pays où il y a un foisonnement identitaire et puis les leaders politiques cherche a adapter les formations aux défis de l’heure (…) En Allemagne, on la CDU et le SPD aux états unis on a les démocrates et les républicains ça ne pose pas de problèmes, en France le nom des partis change sans arrêt ».

Changer de nom pour rassembler

Si la création du RPF en 1947 n’est pas à proprement parler un changement de nom d’un parti existant elle est le point de départ de l’aventure politique du général de Gaulle au sortir de la guerre. Un parti qui se veut la synthèse de tous les partis , pour le politologue Pascal Perrineau ce n’est « pas tout à fait un parti, mais plutôt un rassemblement derrière un homme, le Rassemblement pour la France (RPF) cherche à incarner l’esprit de tous les Français (…) c’est le rassemblement de plusieurs partis politiques. Il s’agit de rassembler autour d’une Union des Républicains. À cette époque la France se fragmente et c’est donc la notion de rassemblement qui prime ».   

En octobre 1958, si le nom change lors de la création de l’Union pour la nouvelle république (UNR) c’est avant tout pour revendiquer la paternité de la V°  République. Pour Jean-François Copé, ancien ministre d’État, « il s’agit plutôt d’une volonté d’incarner cette droite au centre d’une V° République forte. Avant on composait des coalitions entre partis, à présent il y a un groupe parlementaire de droite rassemblé autour de la figure d’un chef ». Il s’agit donc pour la droite de s’imposer comme un véritable parti.

Changer de nom pour tourner la page

La nouvelle génération qui arrive en 1976 décide à son tour de changer de nom du parti gaulliste. Un changement qui ressemble à une reprise en mains, « au milieu des années 70 le mouvement gaulliste connaît des divisions, et Jacques Chirac va créer un mouvement à sa main le  Rassemblement pour la République (RPR) ». Un changement qui va profondément marquer le jeune Jean-François Copé « il y a des changements qui n’ont pas très bien marché parce qu’ils n’incarnaient pas une nouveauté comme entre l’UMP et les Républicains (…) a l’époque j’avais 12 ans et j’étais chiraquien…c’était le chef qui succédait… »

UMP ou Maison bleue ?

Plus récemment avant de devenir l'UMP en 2002, la famille gaullienne envisage de prendre pour nom la « Maison bleue ». Pour Jean-François Copé « Les jeunes dont j’étais, on voulait casser un peu de vaisselle (…) finalement l’UMP l’a emporté et a rassemblé tout le monde  était un vrai coup génial comme on dit aux échecs de la part de Chirac, on était dans l’entre-deux tours de la présidentielle et le Pen était en finale pour la première fois. C’était un choc terrible, et Jacques Chirac a senti qu’il fallait réunir le centre droit et le RPR, chacun dans son coin on ne faisait plus assez ».
 

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