Charnier de Gossi au Mali : Cambon dénonce la « manœuvre grossière » des milices Wagner pour faire accuser la France

Charnier de Gossi au Mali : Cambon dénonce la « manœuvre grossière » des milices Wagner pour faire accuser la France

La France dénonce une opération des milices russes Wagner, après la découverte fin avril d’un charnier à proximité d’une base malienne occupée par les forces tricolores. Invité de notre matinale, Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères, évoque « le risque de conflit » dans la région.
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Les relations entre Bamako et Paris continuent de se tendre, sur fond d’intervention des milices Wagner. S’appuyant sur une vidéo filmée par un drone, l’armée française a accusé le 21 avril les mercenaires russes qui collaborent avec la junte malienne au pouvoir d’avoir constitué un charnier, afin de faire accuser Paris de crime de guerre. Deux jours plus tard, l’armée malienne indiquait avoir découvert des « dépouilles en état de putréfaction avancée », à proximité de la base de Gossi, précédemment occupée par l’armée française. « Les milices Wagner, pilotées par la Russie, ont tenté un coup en essayant de monter un faux charnier. Des malheureux sont morts, et ils ont tenté d’enterrer ces gens comme si les forces françaises les avaient exécutés », a dénoncé lundi, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, le sénateur Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. « Par chance, nous avons un certain nombre de satellites qui circulent dans le coin et qui ont pu démonter cette manœuvre grossière. »

« La rupture des accords militaires avec le Mali repose sur des raisons stupides »

« Cela montre à quel niveau nous en sommes », poursuit ce spécialiste des relations internationales qui évoque « les risques de conflit et de déstabilisation » dans cette partie du continent africain. « Il n’y a plus de respect des règles internationales, on voit des milices qui agissent pour le compte d’un certain nombre de gouvernements. C’est absolument dramatique ».

La France a annoncé en février dernier une réduction de sa présence au Sahel et de la task force Takuba, constituée de plusieurs unités de forces spéciales européennes placées sous commandement français. « La junte issue du coup d’Etat a dénoncé la totalité des accords militaires qui unissaient le Mali à la France », rappelle Christian Cambon. « Cette rupture des accords repose sur des raisons stupides. La France aurait utilisé l’espace aérien du Mali sans prévenir… », rapporte, non sans agacement, notre invité. « Je pense que le Mali payera très cher le fait de s’être séparé de manière aussi violente des forces françaises qui, pendant huit ans, ont assuré la souveraineté du pays », conclut le sénateur.

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