La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».
Chlordécone : « Ce pesticide va rester dans nos sols pendant plusieurs centaines d’années » déclare Catherine Conconne
Par Maud Larivière
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Le Monde a révélé que le chlordécone a été utilisé dans les bananeraies en Martinique et en Guadeloupe, entre 1972 et 1993. La quasi-totalité des Guadeloupéens et Martiniquais sont aujourd’hui contaminés par ce pesticide.
Catherine Conconne, sénatrice PS de la Martinique, est furieuse : « Ce sont les mêmes arguments qu’on nous donnait dans les années 70, 80 et 90, jusqu’aux dérogations qui ont été accordées de trois années supplémentaires. On nous donnait les mêmes arguments : qu’il n’y avait pas d’alternatives, que le produit était soupçonné mais pas dangereux, et puis on se rend compte aujourd’hui qu’on a empoisonné la Martinique et la Guadeloupe, et ce n’est qu’aujourd’hui qu’on découvre l’étendue des dégâts » martèle-t-elle.
« Ce n’est qu’aujourd’hui qu’on se rend compte que ce pesticide va rester dans nos sols pendant plusieurs centaines d’années. Et que dans le sang de tous les Martiniquais et de tous les Guadeloupéens, il y a des limites parfois extrêmement élevées de chlordécone, qui se transmettent de la mère à l’enfant, et qui sont aujourd’hui potentiellement accusées de maladies graves, de dysfonctionnement thyroïdiens, jusqu’aux cancers de la prostate que l’on trouve dans des proportions extrêmement considérables » explique-t-elle.
Le scandale sanitaire de l’utilisation de ce pesticide a de lourdes retombées sur les territoires ultra-marins visés : « La dangerosité supplémentaire du chlordécone, c’est que la rémanence dans les sols s’évalue en centaines d’années. Ce produit a non seulement contaminé les terres, les rivières, et pire, deux tiers des eaux du littoral marin sont aujourd’hui interdites de pêche ».