Cinémas et spectacles fermés à 21H : « Une douche froide pour le monde de la culture »

Cinémas et spectacles fermés à 21H : « Une douche froide pour le monde de la culture »

La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a annoncé que les séances de cinéma et de spectacles pourront se tenir, à partir du 15 décembre, mais « devront se terminer à 21H ». La vice-présidente PS de la commission de la Culture du Sénat, Sylvie Robert, fait part de sa grande déception de voir ainsi écarter le système d’horodatage qui aurait permis de conserver les séances de 20H.
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« En quelques heures, quelques jours, nous assistons à un retour en arrière, un stop and go, c’est une douche froide pour les artistes et le monde de la culture » se désole Sylvie Robert, la vice-présidente PS de la commission de la Culture du Sénat.

Mardi soir, en annonçant la réouverture des salles de cinéma et des théâtres à partir du 15 décembre, Emmanuel Macron avait précisé : « Un système d’horodatage pourra permettre l’organisation des représentations en fin de journée »

Deux jours plus tard, la ministre de la Culture a donc pris le contre-pied de ce qu’avait esquissé le chef de l’Etat. « Les projections [de cinéma] et spectacles devront se terminer à 21H, les gens pourront rentrer sereinement chez eux avec leur billet, servant de sauf-conduit ou preuve [justificatif en temps de couvre-feu] mais il n’y aura pas de souplesse sur l’heure de fin du spectacle ; opéra, théâtre ou cinéma » a indiqué Roselyne Bachelot, lors d’une conférence de presse commune avec Jean Castex.

Le système d’horodatage (un ticket donnant l’heure d’entrée du spectateur avant 21H qui sert d’attestation en cas de contrôle) était pourtant perçu comme une bouffée d’air pour les professionnels du secteur. « La séance de 20 heures est sauvée dans nos cinémas », se félicitait dans les colonnes du Figaro, Marc-Olivier Sebbag, le secrétaire général de la FNCF, la fédération nationale des cinémas français, quelques minutes après l’allocution du président de la République.

« Economiquement, c’est dramatique. Ce choix va entraîner des problèmes pour la programmation des salles et obliger une impossible coordination entre la journée de travail qui finit rarement à 18H et la vie culturelle » appuie Sylvie Robert qui rappelle que le gouvernement avait déjà refusé le système de l’horodatage lors de la courte période de couvre-feu d’octobre. « A l’époque, les professionnels avaient adapté la programmation mais là ils sont fatigués ».

Roselyne Bachelot est par ailleurs restée silencieuse au sujet des concerts de musiques actuelles. Ce secteur est l’un des plus durement frappés par la crise sanitaire, puisque les concerts debout et les grandes jauges, comme Bercy ou Zenith, sont toujours interdits. « Dans ma région en Bretagne, le directeur du festival des Vieilles Charrues ne sait toujours pas si l’été sera silencieux. Ils ont la volonté de s’adapter à cette situation, mais il faut leur donner une visibilité d’ici le mois de février. S’il le faut j’interpellerai de nouveau la ministre sur ce sujet » prévient la sénatrice d’Ille-et-Vilaine.

 

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