Clémentine Autain : « L’extrême droite se sent pousser des ailes et le gouvernement n’en prend pas la mesure »

Clémentine Autain : « L’extrême droite se sent pousser des ailes et le gouvernement n’en prend pas la mesure »

Invitée de la matinale de Public Sénat ce vendredi matin, la députée LFI de Seine-Saint-Denis a réagi à la gifle reçue par Emmanuel Macron mardi dans la Drôme. Pour la candidate aux élections régionales en Ile-de-France, le basculement vers ce climat de violences politiques est la cause de l’extrême droite dont « le gouvernement ne voit pas la banalisation et préfère focaliser les menaces potentielles sur d’autres sujets comme l’immigration ».
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« J’ai du mal à juger une peine, je ne suis pas juriste… Je n’ai pas vu le procès, mais je fais confiance à la justice », a réagi d’entrée Clémentine Autain à l’annonce hier de la condamnation de gifleur d’Emmanuel Macron à 18 mois de prison avec sursis dont 4 mois ferme.

Mais ce qui « inquiète surtout » la députée insoumise de Seine-Saint-Denis, « c’est la dimension politique, le climat social dans lequel nous nous trouvons avec cette colère sourde, et cette délégitimation des institutions jusqu’au président de la République qui peut ainsi se retrouver giflé publiquement, ce qui est quand même assez inouï ».

Selon la candidate aux élections régionales en Ile-de-France les 20 et 27 juin prochains, « il y a eu un moment de bascule avec les deux tribunes des militaires… On est dans un moment où la violence monte et où l’extrême droite monte ».  « Je rappelle que l’agresseur du président de la République a crié un slogan royaliste, on a trouvé Mein Kampf chez son complice, et puis il y a eu cette vidéo de Papacito, qui est un appel au meurtre d’une grande violence », explique Clémentine Autain.

 

« On déroule un tapis rouge à l’extrême droite »

Pour cette proche de Jean-Luc Mélenchon, « il y a une ambiance générale où une extrême droite violente se sent pousser des ailes et je ne crois pas que le gouvernement prenne la mesure de la défiance ». « D’ailleurs, Emmanuel Macron n’a pas solennisé, il n’a pas dit à quel point c’était un acte grave, et dès le lendemain, il décide qu’il faut porter le fer maintenant sur l’immigration. Il faut vraiment que ça s’arrête… De nombreux Français ont voté pour le président de la République pour être un rempart à l’extrême droite », explique l’élue francilienne en dénonçant « le tapis rouge qui fait à l’extrême droite et sa banalisation ».

Avant d’ajouter : « On focalise les menaces potentielles sur complètement autre chose comme l’immigration alors qu’il faudrait le faire sur la menace tangible représentée par l’extrême droite, et qui a fini par gangrener les thématiques qui sont mises en avant aujourd’hui dans le débat politique ».

 

« Cette vidéo est drôle et pas violente »

Concernant une vidéo datant de février 2020, sur laquelle on peut voir Clémentine Autain déguisée avec d’autres élus Insoumis en train de mimer en dansant le faux passage à tabac d’un faux Emmanuel Macron, l’intéressée botte en touche.

« J’ai vu que cette vidéo était mise sur le même pied que Papacito, c’est complètement délirant. Quand vous regardez la scène, on chante, c’est assez léger, c’est drôle et ce sont des femmes », confie-t-elle, en assurant que pour elle, « ce n’est pas une scène de violence ».

 

Union de la gauche : « Je le crois, je le veux »

La candidate aux élections régionales en Ile-de-France a également été interrogée sur son programme, ses adversaires et sur la future alliance à gauche qu’elle espère au second tour avec les listes socialistes et écologistes d’Audrey Pulvar et Julien Bayou.

« A l’évidence, nous allons vers une alliance. Je le crois, je le veux », a martelé Clémentine Autain, malgré les critiques de la maire de Paris et soutien d’Audrey Pulvar contre les récents propos de Jean-Luc Mélenchon.

 

« Je suis pour la gratuité des transports sur le long terme »

Sur le volet des transports et des lycées, compétences importantes des régions, la candidate insoumise ne s’est en revanche pas privée de tacler la présidente sortante Valérie Pécresse. « Elle fait toujours le choix des caméras de vidéosurveillance pour les transports et les lycées. Elle est connue pour son austérité budgétaire et pour avoir diminué partout la présence ders services publics et des humains », a critiqué la candidate LFI, en se montrant « favorable pour la gratuité des transports immédiate et à long terme pour les moins de 25 ans et tous les bénéficiaires des minima sociaux ».

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