Code du travail: Mélenchon promet de poursuivre la “bataille” dans “la rue”

Code du travail: Mélenchon promet de poursuivre la “bataille” dans “la rue”

Devant des dizaines de milliers de partisans réunis place de la République à Paris, Jean-Luc Mélenchon a appelé à poursuivre la mobilisation...
Public Sénat

Par Lucile MALANDAIN et Fabrice RANDOUX

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Devant des dizaines de milliers de partisans réunis place de la République à Paris, Jean-Luc Mélenchon a appelé à poursuivre la mobilisation contre les ordonnances réformant le Code du travail, promettant à Emmanuel Macron et aux "oligarques" que "la bataille n'est pas finie" mais "commence".

Si les ordonnances ont été publiées samedi au Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate, elles n'auront pas "force de loi" tant que le Parlement ne les aura pas ratifiées, a rappelé le chef de file de La France insoumise dans un discours de 45 minutes devant une foule de 30.000 personnes selon la police, 150.000 selon les organisateurs.

D'ici ce passage à l'Assemblée, en novembre, M. Mélenchon "souhaite, avec les organisations syndicales, et nous sommes prêts à nous ranger derrière elles, une action forte et dense". Il a évoqué la possibilité de "déferler à un million sur les Champs-Élysées".

"Quel courage a le peuple d'entrer dans l'action comme il le fait", a-t-il lancé, rappelant que les jours de grève ne sont pas payés. En marge de la manifestation, La France insoumise a précisé qu'aucun rendez-vous n'était encore fixé avec les syndicats: "Nous faisons une proposition".

Jean-Luc Mélenchon (C) Place de la République à Paris, le 23 septembre 2017
Jean-Luc Mélenchon (C) Place de la République à Paris, le 23 septembre 2017
AFP

A Lyon, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui n'avait pas entendu l'appel de M. Mélenchon, a estimé qu'il fallait "faire attention qu'il n'y ait pas de quiproquo". "La CGT est très attachée à son indépendance, chacun est maître chez lui pour organiser ce qu'il a à organiser", a-t-il ajouté.

Face à la foule scandant "résistance" et "dégagez", M. Mélenchon a appelé "à une +casserolade+, faire le plus de bruit possible avec des casseroles" samedi prochain, en référence aux actions menées par le mouvement des Indignés.

Pour faire pression sur le gouvernement, il a incité lycéens et étudiants "à se mettre en mouvement". "Soyez dignes de votre âge et de ceux qui vous ont précédé sans lesquels vous ne seriez pas protégés par le droit du travail", a-t-il lancé.

Un manifestant Place de la Bastille à Paris, le 23 septembre 2017
Un manifestant Place de la Bastille à Paris, le 23 septembre 2017
AFP

- 'Macron fait déborder le vase' -

M. Mélenchon a consacré une bonne part de son discours à de virulentes attaques contre Emmanuel Macron, l'accusant de "parler du peuple comme de la racaille". "Jamais auparavant personne n'avait parlé au peuple français de cette façon", a-t-il martelé.

"C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE...", a-t-il répliqué au président de la République pour qui "la démocratie, ce n'est pas la rue".

Des manifestants marchent derrière une banderole
Des manifestants marchent derrière une banderole "contre le coup d'Etat social", répondant à la mobilisation lancée par Jean-Luc Mélenchon contre la réforme du code du travail, le 23 septembre 2017 à Paris.
AFP

Évoquant également l'éducation nationale, les fleurons industriels français "donnés" à des pays étrangers, le Ceta (traité de libre-échange avec le Canada) ou encore la future réforme du logement, M. Mélenchon a lancé: "Je crois que je porte votre parole en disant: ça suffit!"

Depuis la place de la Bastille, les manifestants, avec pancartes ("Y'a rien de bon dans le Macron" ou encore "Les fainéants dans la rue") et banderoles, avaient auparavant marché vers la place de la République, à moins de deux kilomètres de là.

Un manifestant s'interpose face à un groupe de personnes cagoulées qui perturbent la manifestation de la France Insoumise contre les réformes du travail, Place de la République à Paris, le 23 septembre 2017
Un manifestant s'interpose face à un groupe de personnes cagoulées qui perturbent la manifestation de la France Insoumise contre les réformes du travail, Place de la République à Paris, le 23 septembre 2017
AFP

Dans le carré de tête, derrière une banderole "Non au coup d’État social", figuraient notamment aux côtés de M. Mélenchon l'ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon ou encore plusieurs responsables et députés LFI comme Clémentine Autain. Les militants CGT étaient venus en nombre. Le patron du PCF, Pierre Laurent, a passé une tête mais sans défiler.

Venu des Vosges, Patrick, 64 ans, employé de banque à la retraite et encarté LFI, juge que "Macron fait déborder le vase".

En marge de la manifestation, des militants radicaux du "black bloc" scandaient des slogans contre la police ou encore "Ni Dieu, ni maître... ni Mélenchon". De brefs incidents ont éclaté entre eux et des "Insoumis" près de la scène juste avant que le leader de LFI prenne la parole.

Code du travail : les prochaines étapes
Chronologie des prochaines étapes concernant la réforme du code du travail
AFP

Après une mobilisation syndicale en retrait jeudi, cette manifestation constituait un test pour le mouvement social et pour les Insoumis, qui remettent en cause la légitimité politique de l'exécutif et cherchent à se positionner en "principale force d'opposition à Emmanuel Macron".

lum-far-sac-awa-sva/frd/sd

Dans la même thématique

Code du travail: Mélenchon promet de poursuivre la “bataille” dans “la rue”
2min

Politique

Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel : « Dans un monde normal, celle qui aurait dû partir, c’est l’élève », dénonce Bruno Retailleau

Menacé de mort après une altercation avec une élève à qui il avait demandé de retirer son voile, le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel a quitté ses fonctions. Une situation inacceptable pour le président des Républicains au Sénat, qui demande à la ministre de l’Éducation nationale d’« appliquer la loi jusqu’au bout ».

Le

PARIS: UNEDIC, prevision financieres de l assurance chomage
7min

Politique

Réforme des règles de l’assurance chômage : les pistes du gouvernement

Après un séminaire gouvernemental sur le travail, où il sera question de l’assurance chômage, le premier ministre va s’exprimer ce soir lors du 20 heures du TF1. La piste principale est celle d’une réduction de la durée d’indemnisation des chômeurs, actuellement de 18 mois maximum. Les règles de l’assurance chômage ont déjà été durcies deux fois, depuis qu’Emmanuel Macron est Président.

Le