« Contrôle journalier » des chômeurs : les réactions politiques

« Contrôle journalier » des chômeurs : les réactions politiques

Lors d’une conférence de presse mardi, le président du MEDEF a suggéré l’instauration d’un « contrôle journalier » des chômeurs pour mieux encadrer leur recherche d’emploi. Une proposition polémique qui a ému une partie de la classe politique. 
Public Sénat

Par Helena Berkaoui

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Le numéro un du patronat a évoqué la mise en place d’un « contrôle journalier ou hebdomadaire » des chômeurs, ce mardi, alors la réforme de l’assurance-chômage a été discutée à Matignon. La réforme annoncée par le président de la République prévoit notamment l’extension des indemnités chômages aux démissionnaires et aux indépendants. Le président du MEDEF avait déjà déclaré que cette mesure posait un « problème économique » dû à son financement. La proposition qu’il avance quant au contrôle des chômeurs a ému certains responsables politiques. Sur Twitter, les internautes réagissent aussi, le hashtag #FaistonGattaz donnant lieu à des détournements caustiques. 

À l'issue du Conseil des ministres, Christophe Castaner a fait part de ses doutes quant au « succès » de cette proposition. Le porte-parole du gouvernement a déclaré que Pierre Gattaz était « légitime à le poser (le débat NDLR), mais on peut imaginer assez facilement qu'il risque de ne pas avoir le succès qu'il escompte. »

« Les propositions de Gattaz et les propos de Macron participent de la brutalisation de la société »

« C’est une terrible idée » juge Yannick Jadot, ce matin sur Sud Radio. L’eurodéputé écologiste fustige la capacité de Pierre Gattaz « d’envoyer dans la société des messages qui sont toujours d’un cynisme et d’une arrogance qui disqualifient, je trouve, les entreprises. » Yannick Jadot considère que « les propositions de Gattaz et les propos de Macron participent de la brutalisation de la société. »

La déclaration de l’ancien candidat PS à la présidentielle, Benoît Hamon, est du même tonneau. Sur Twitter, il emploie l’expression utilisée par Emmanuel Macron, dimanche soir sur TF1, pour faire montre de son mécontentement. « Voilà comment le "premier de cordée" entend nouer la corde autour du cou des suiveurs. » Le président de la République avait en effet comparé « les riches » à des premiers de cordée pour justifier la réforme controversée de l’ISF.

Le député de la France Insoumise Adrien Quatennens, lui, ironise sur son compte Twitter : « Pourquoi pas un bracelet électronique ? » Il s’est par ailleurs fendu d’un billet sur son blog. Adrien Quatennens rappelle la promesse du MEDEF de créer 1 million d’emplois en échange du Crédit d’impôt compétitivité emploi (OctobreIl s’agace de ce qu’il qualifie de « marronnier du chômage volontaire » et s’appuie sur les chiffres de Pôle emploi – « les emplois non pourvus représentent 1 emploi pour 300 chômeurs » - pour invalider ce dit « marronnier. »

Sur Twitter, les internautes aussi réagissent à la proposition de Pierre Gattaz. Le hashtag #FaistonGattaz donne lieu à des détournements humoristiques : 


 

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