Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
COP26 : « Emmanuel Macron est allé faire des beaux discours », dénonce Julien Bayou
Par Public Sénat
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Julien Bayou est très loin de partager la vision de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, qui estime que la COP26 « n’est pas un échec ». « C’est un échec, malheureusement », lui oppose le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), ce lundi soir dans Audition Publique (Public Sénat, LCP-AN, Le Figaro Live). « On est sur un scénario à 2,7 degrés, c’est extrêmement grave. Ça veut dire des inondations, des feux de forêts toujours plus grands, des sécheresses […] Ce scénario est déjà catastrophique. J’en veux pour preuve que le président de la COP pleurait », a expliqué l’écologiste.
Pour le numéro 1 d’EELV, « l’échec » de la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques, le 13 novembre, est « imputable à ces gouvernements qui ont choisi les profits de quelques-uns », parmi lesquels l’entreprise Total.
« ll faut bien encadrer Total »
Six ans après l’accord de Paris, à la COP21, la France n’a pas brillé dans les négociations, à en croire Julien Bayou. « Emmanuel Macron, comme d’habitude, est allé faire des beaux discours, il est allé donner des leçons », a-t-il dénoncé, rappelant la condamnation récente de l’Etat pour inaction climatique dans « l’Affaire du siècle ». « Yannick Jadot m’expliquait hier, lui qui va souvent dans ces COP, que jamais il n’avait vu à quel point la France avait joué un rôle destructeur dans la capacité de l’Europe à parler d’une seule voix. Vous aviez cinq ou six pays qui reprochaient à la France ce forcing sur le nucléaire », a-t-il affirmé.
Plus tard dans l’émission, au chapitre social, le patron des Verts est revenu à la charge sur la compagnie pétrolière Total, qu’il a rangée dans la catégorie des « profiteurs de la crise », en pleine période de flambée des cours des hydrocarbures. « Si vous êtes écologiste, à un moment, il faut bien encadrer Total. » Cette proposition choc consisterait en une interdiction « d’aller chercher ces hydrocarbures ». « C’est un choix politique, c’est un enjeu de 2022 », a-t-il insisté.