Ce jeudi 25 avril, le président de la République prononcera un discours sur l’Europe à la Sorbonne, sept ans après une première prise de parole. Une façon de relancer la liste de Valérie Hayer, qui décroche dans les sondages ? L’Élysée dément, affirmant que ce discours n’aura « rien à voir avec un meeting politique ».
Corse dans la Constitution : Coquerel redoute un « cas d’école »
Par Public Sénat
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Emmanuel Macron a fait part, mercredi, de son intention de voir la Corse inscrite dans la Constitution. Mais à quel article la révision constitutionnelle devra-t-elle toucher ? Pour le président de la République, cette référence pourrait se faire dans le cadre d’une refonte de l’article 72, celui qui régit les collectivités territoriales de métropole.
Mais cette option fait débat. Pour le député (la France insoumise) Éric Coquerel, invité de Parlement Hebdo sur les chaînes parlementaires, elle aurait un « défaut ». « L’idée d’Emmanuel Macron, c’est d’en faire pratiquement un droit commun, possiblement pour toutes les régions. Nous ne sommes pas d’accord ».
Pas de « détricotage d’une République une et indivisible »
Pensant qu’il y a « peut-être » une « exception corse », du fait de son insularité et du résultat des élections territoriales, Éric Coquerel se dit « plus favorable à l’intégrer dans l’article 74 », qui régit l’organisation des collectivités d’outre-mer, comme Wallis-et-Futuna ou la Polynésie Français (la Nouvelle-Calédonie fait, elle, l’objet d’un titre à part dans la Constitution).
Attaché au principe d’une République une et invisible, Éric Coquerel déclare que son groupe s’inquiète d’un précédent qui ferait « cas d’école ». « Nous pensons que ça doit être des exceptions, et non pas le détricotage d’une République une et indivisible », insiste-t-il.
Sur notre antenne, Benjamin Morel, docteur en sciences politiques à l’ENS Paris-Saclay, s’inquiétait hier d’un « engrenage dangereux » en cas de choix de l’article 72, qui constituerait un appel d’air pour d’autres territoires :
« La vraie évolution, et peut-être révolution, de cette révision constitutionnelle, si elle a lieu, c’est ce droit à la différenciation […] Pourquoi les Bretons ou les Auvergnats […] auraient une identité moins forte et moins réelle ? S’ils ont une identité aussi forte, pourquoi avoir moins de compétences ? »