Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Couple franco-allemand : Ich liebe dich (nicht)
Par Public Sénat
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C’est le désamour entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, à moins de deux semaines du scrutin des élections européennes. Et les tensions franco-allemandes ne font que s’accentuer.
« Il n’y a pas d’hostilité » estime pourtant Marion Van Renterghem, grand reporter et auteure d’une biographie sur Angela Merkel. « Ce qui est nouveau c’est la manière et le moment (…) Le moment parce que c’est un moment politique important. On est quand même à une dizaine de jours des élections européennes, donc ce n’est pas anodin. Et la manière, parce que parler de confrontation en soi ça n’a rien de surprenant (…) Dans le couple franco-allemand, il y a toujours eu des confrontations, c’est normal, c’est fait pour ça. Ce qui est bizarre c’est que (…) Angela Merkel est quelqu’un d’extrêmement mesurée, pondérée, qui fait toujours attention à ne pas dire un mot plus haut que l’autre. Et là, c’est vrai que ça prend une petite notion d’agressivité. »
Pour la journaliste, l’affaire du Brexit n’a pas arrangé les choses. Au dernier conseil européen, Angela Merkel a montré publiquement son désaccord face à Emmanuel Macron, pour la première fois : « Ce Brexit qui avait toujours eu face à lui un couple franco-allemand extrêmement uni, une Europe très unie, avait réussi à introduire une fissure. »
Mais Marion Van Renterghem insiste sur le fait que le couple franco-allemand « est indispensable » : On a besoin de l’Allemagne autant que l’Allemagne a besoin de la France. À chaque fois qu’il y a une petite friction, on dit que c’est la fin du couple franco-allemand. À chaque fois qu’il y a quelque chose qui va bien, on dit « ça y est, c’est l’amour toujours ». Non, le couple franco-allemand va nécessairement, avec des distorsions, des frictions… et ça se répare. »
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