Covid-19 : l’état des lieux du confinement en France et chez nos voisins européens
Rassemblé mardi, le Conseil scientifique, composé de 11 experts et présidé par le professeur Jean-François Delfraissy, a jugé que le confinement devait durer au moins 6 semaines à partir de sa mise en place. « Étant donné les incertitudes scientifiques (…) sur la dynamique de l’épidémie » dont « il n’est pas encore possible d’anticiper précisément l’évolution », il leur paraît impossible de « proposer une date de sortie de confinement ».

Covid-19 : l’état des lieux du confinement en France et chez nos voisins européens

Rassemblé mardi, le Conseil scientifique, composé de 11 experts et présidé par le professeur Jean-François Delfraissy, a jugé que le confinement devait durer au moins 6 semaines à partir de sa mise en place. « Étant donné les incertitudes scientifiques (…) sur la dynamique de l’épidémie » dont « il n’est pas encore possible d’anticiper précisément l’évolution », il leur paraît impossible de « proposer une date de sortie de confinement ».
Public Sénat

Par Tâm Tran Huy

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Après l’adoption des lois d’urgence face au Coronavirus, la France est officiellement en état d’urgence sanitaire pour 2 mois depuis mardi 24 mars. Précisées la veille par le Premier ministre, les mesures de confinement prévoient désormais :

  • La possibilité de sortir pour promener ses enfants ou faire du sport dans un rayon de 1 km de chez soi, au maximum pour une heure, tout seul et une fois par jour. La dérogation doit donc comporter l’heure de sortie.
     
  • Les autres motifs de déplacement dérogatoires restent valables : déplacements pour motifs professionnels et sur des métiers ne pouvant s’effectuer en télétravail, achats de première nécessité dans des établissements autorisés, motifs de santé, motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables ou la garde d’enfants.
     
  • Le durcissement des sanctions en cas de non-respect du confinement : les 135 euros d’amende forfaitaire passent à 1 500 euros en cas de récidive « dans les quinze jours » et peuvent atteindre 3 700 euros et maximum 6 mois de prison si sont repérées « quatre violations dans les trente jours » (Loi d’urgence face au COVID-19)
     
  • Les marchés ouverts sont interdits sauf si le maire demande au préfet de pouvoir déroger à cette interdiction.

Un confinement en Europe à géométrie variable

Aujourd’hui, depuis que l’Inde est passée au confinement, 2,6miliards de personnes sur terre sont confinées. Parmi nos voisins européens, les règles ne sont pas toutes les mêmes :

 

  • Royaume-Uni : lundi soir, Boris Johnson a finalement décrété un confinement national d’au moins 3 semaines. Les Britanniques doivent suivre des règles proches de celles suivies par les Français :  ils peuvent sortir pour faire leurs courses, aller travailler, se faire soigner ou faire de l’exercice une fois par jour. En revanche, pas besoin d’attestation dérogatoire pour sortir. Les amendes peuvent aller de 30 à 1000 livres.
     
  • Italie : après deux semaines de confinement, l’Italie a durci les règles pour réduire les déplacements : fermeture de toute activité jugée non nécessaire (seuls les services publics et les secteurs économiques jugés essentiels sont maintenus -pharmacies, magasins d'alimentation, services postaux, financiers et d'assurance et transports), fermeture des parcs, de tous les bars, restriction du périmètre pour faire du sport et de déplacement en voiture autour de son domicile. Pour prouver qu'ils ont bien le droit de circuler, les Italiens doivent eux aussi fournir une attestation sur l’honneur expliquant le motif de leur déplacement. En théorie, les personnes qui se déplacent sans raison valable risquent trois mois de détention ou une amende qui peut aller jusqu'à 206 euros.
     
  • Espagne : les restrictions sont encore plus sévères qu’en Italie et en France, puisque l’on ne peut pas sortir pour faire un peu d’exercice. L’amende peut aller jusqu’à 600 euros et 1 an de prison en cas de manquements répétés.

  • Belgique : le confinement est encore assez souple, le télétravail doit être la norme et tout déplacement non essentiel est proscrit. Depuis mi-mars, les écoles, cafés, restaurants, discothèques sont fermés. En revanche, les autorités n’imposent pas de justification écrite pour sortir de son domicile. Un contrevenant est passible d’un emprisonnement de 8 jours à 3 mois. Le we dernier, beaucoup de Belges ont cédé à l’appel du soleil et la police belge a donc multiplié les PV : elle a notamment ciblé les rassemblements trop conséquents et les promeneurs trop éloignés de chez eux.

Pas de confinement en Allemagne

Après la fermeture des bars, discothèques, salles de sports, les restaurants sont désormais porte close, tout comme les coiffeurs, salons de tatouages et de massage. Les commerces non essentiels sont fermés pour au moins 15 jours. Mais l’Allemagne n’a pas instauré un réel confinement : on peut encore se retrouver à 2, ou plus si l’on appartient à la même famille. Pas d’attestation prévue pour l’heure non plus : le gouvernement mise sur la responsabilité individuelle et le sens civique de chacun.

Partager cet article

Dans la même thématique

Covid-19 : l’état des lieux du confinement en France et chez nos voisins européens
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Covid-19 : l’état des lieux du confinement en France et chez nos voisins européens
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le