Crise sanitaire : « Emmanuel Macron instrumentalise le sujet, on est dans l’improvisation complète » tacle Julien Bayou

Crise sanitaire : « Emmanuel Macron instrumentalise le sujet, on est dans l’improvisation complète » tacle Julien Bayou

Invité de notre matinale, Julien Bayou est revenu sur l’entrée en vigueur du passe vaccinal. Il s’est inquiété de la pérennisation des mesures d’urgence, comme le contrôle d’identité par les restaurateurs, et a dénoncé la stratégie de contrainte du gouvernement, qui « ne peut emporter la conviction intime. »
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Après la décision du Conseil constitutionnel vendredi, le passe vaccinal rentre finalement en vigueur ce lundi 24 janvier. Julien Bayou regrette cette décision et craint une pérennisation dans le droit commun de mesures d’urgence : « Quand vous êtes dans l’état d’urgence, il y a des situations qui sont transcrites dans l’Etat de droit. La crainte c’est qu’on laisse un système où des mesures exorbitantes vont perdurer. » Le secrétaire national d’EELV voit notamment dans la « vérification de la concordance d’identité » entre le passe sanitaire et un document officiel, la « source de situations très problématiques » : « On ne peut pas déléguer au privé les questions régaliennes. Soit personne ne va vérifier, et la loi est bavarde et inutile. Soit la personne va s’autoriser à vous contrôler, mais sur la base de quel motif ? Votre couleur de peau ? Quand c’est la police, la gendarmerie, nous avons des voies de recours. »

« Un relâchement à l’approche de la présidentielle, c’est gonflé »

Plus généralement, Julien Bayou et EELV ne souscrivent pas à la stratégie de « contrainte à la vaccination » que constitue passe vaccinal : « Les autorités scientifiques ne le recommandent pas. Ni l’OMS ni le Conseil scientifique ne recommandent cette contrainte à la vaccination. Ce n’est certainement pas via la contrainte que l’on peut convaincre. » Le secrétaire national d’EELV regrette qu’Emmanuel Macron ait politisé les sujets sanitaires et que le passe vaccinal soit ainsi devenu un outil plus politique que sanitaire : « Le Président Macron a assumé de vouloir ‘emmerder’les Françaises et les Français. Il instrumentalise le sujet, il est en campagne. » Il en veut pour preuve les annonces récentes de Jean Castex : « Le jour même où rentre en vigueur une contrainte comme le passe vaccinal, on vous annonce un relâchement à l’approche de la présidentielle. C’est gonflé. On a une improvisation complète et une forme d’instrumentalisation. »

Pour convaincre les non-vaccinés de faire le premier pas, Julien Bayou préfère la conviction à la contrainte. Mais, un an après le début de la campagne de vaccination, comment convaincre les Français encore hésitants ? « Allez voir votre médecin, lisez, écoutez des médias reconnus » enjoint le secrétaire national d’EELV, qui compte sur ces « médias reconnus » pour « débusquer les fake news » : « Ce n’est pas mon rôle de le faire, mais il y a des fake news qui circulent, avec des chiffres erronés ou mal interprétés par des personnes malintentionnées. » D’après lui, la stratégie vaccinale d’Emmanuel Macron va dans le mur : « Quand Emmanuel Macron joue sur la contrainte, il est le moins bon ambassadeur de la vaccination. Ce n’est pas un argument d’autorité qui peut emporter la conviction intime. »

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le