Critiques de Steeve Briois contre Jordan Bardella : « Il y a une part d’inimitié personnelle », selon Laurent Jacobelli

Critiques de Steeve Briois contre Jordan Bardella : « Il y a une part d’inimitié personnelle », selon Laurent Jacobelli

Invité lundi matin de Public Sénat, le député RN a voulu balayer les quelques critiques qui se sont élevées en interne après la victoire de Jordan Bardella lors du congrès du parti, ce week-end. Notamment celles de Steeve Briois, qui craint que le positionnement du nouveau président ne porte un coup d’arrêt à la stratégie de dédiabolisation.
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L’élection de Jordan Bardella à la tête du Rassemblement national ne fait pas que des heureux en interne, malgré les 85 % récoltés par le protégé de Marine Le Pen lors du congrès qui s’est tenu samedi. Dans un communiqué, Steeve Briois, le maire RN d’Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, a voulu alerter contre un risque de « re-radicalisation » du parti. « Je regrette que des années de dédiabolisation soient en train d’être réduites à néant, avec comme seul but de plaire à une minorité électorale », écrit l’édile, estimant que « l’adoption de postures droitardes » marque une rupture avec la ligne, prétendument « sociale », de Marine Le Pen. « C’est Marine Le Pen qui a découvert le talent de Jordan Bardella, qui l’a aidé à obtenir cette aura. Clairement, cela veut bien dire qu’il y a une continuité dans la ligne politique : privilégier le social, faire attention aux valeurs républicaines et à la sécurité des Français », a voulu défendre ce lundi matin, au micro de « Bonjour chez » vous sur Public Sénat, le député RN Laurent Jacobelli.

« Je crois qu’il y a de la part de ces personnes une inimitié personnelle pour Jordan Bardella »

Jordan Bardella s’est engagé à nommer dans les instances dirigeantes certains proches de son challenger, Louis Aliot. Toutefois, deux figures historiques de l’ancien Front national ont été écartées, Steeve Briois et le député Bruno Bilde. Il y a deux ou trois personnes qui n’ont pas obtenu les postes voulus. Ils sont irrités pour ça, ils ont une forme d’aigreur, de rancœur, espérons que ce soit passager […] Pour être très clair, je crois qu’il y a de la part de ces personnes une inimitié personnelle pour Jordan Bardella », relève Laurent Jacobelli. Il n’y a pas de questions de fond, et ça n’est pas avec deux personnes que l’on fait une ligne politique », raille-t-il.

« Marine Le Pen garde une place prépondérante au RN », assure encore notre invité. « Il y a un duo Jordan-Marine, il fonctionne bien. L’un comme l’autre sont soutenus et aimés, reconnus comme des personnalités publiques efficaces. Continuons comme ça. »

Les propos de Grégoire de Fournas : « Une analyse politique », selon Laurent Jacobelli

L’élection de Jordan Bardella intervient quelques jours après une séquence compliquée pour le parti : la sortie à teneur raciste du député Grégoire de Fournas. Celui-ci a écopé de la plus lourde sanction que l’Assemblée nationale puisse infliger à l’un de ses membres (quinze jours de suspension et la privation de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois), pour avoir lancé jeudi, pendant la séance de questions au gouvernement, « qu’il retourne en Afrique » , alors que le député insoumis d’origine congolaise et angolaise Carlos Martens Bilongo évoquait le sort du navire de sauvetage de l’ONG « SOS Méditerranée ».

« Si quelqu’un avait dû s’abstenir se sont les membres du gouvernement et LFI. Il n’y a pas eu de propos racistes et d’injure à un autre député. Il y a eu une analyse politique d’une situation », a tenté de défendre Laurent Jacobelli ce lundi matin, rappelant que le RN plaide depuis des années pour un renvoi des migrants secourus en mer vers leur pays d’origine. « Le Bureau de l’Assemblée nationale, qui a pris la sanction contre Grégoire de Fournas, n’a pas retenu le motif de racisme que certains autres députés voulaient lui voir assener, il a juste retenu la création d’un tumulte », relève encore l’élu. « On a un député privé d’Assemblée nationale pendant 15 jours pour tumulte, or des tumultes il y en a tous les jours, surtout depuis que La France insoumise siège en nombre à l’Assemblée. […] On a un deux poids, deux mesures. »

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