Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Dans la tête du pouvoir
Par Amélia Morghadi
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Et si la cinquième république et son système présidentiel fort, transformaient le cerveau des hommes politiques ? Ces dernières années, les présidences ultra-médiatisées ont été riches en dérapages successifs, à l’image du « Casse toi pauvre con » de Nicolas Sarkozy, ou « des fainéants » d’Emmanuel Macron. Entre décisions solitaires et hyperactivité présidentielle, se pose la question de la gestion de soi lorsque l’on est à la tête de l’État. Les présidents de la République acquièrent-ils en même temps que le pouvoir, des comportements différents du commun des mortels ?
Dans un documentaire riche en témoignages à la fois scientifiques et politiques, les réalisatrices tentent de comprendre l’effet du pouvoir sur le cerveau. Sur un ton décalé, elles nous offrent une véritable plongée dans le cerveau de nos dirigeants.
Des présidents pareils à des singes mâles alpha
Le film nous emmène, à travers une comparaison amusante et édifiante, au milieu des singes japonais, au chef unique, qui nous rappelleraient presque le système de la 5e république...
« Quand un singe devient mâle dominant il peut avoir son poids qui augmente, et sa couleur qui va changer, il adopte certains comportements de dominance, par exemple lever sa queue, se montrer très fort. Les autres individus se soumettent par rapport à lui en s’abaissant comme une prosternation (...)
De même, « les autres mâles veulent tous s’allier à ce mâle alpha ». Une image familière pour Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, qui nous dévoile les coulisses des pratiques dans l’entourage du pouvoir des présidents : « une fois au pouvoir, il y a plus de courtisans que de gens qui disent sincèrement ce qu’ils pensent » nous explique-t-il.
Des jeux d’influence
On comprend aussi vite l’importance de la psychologie dans le processus du pouvoir. Pour tenter d'en savoir plus, les réalisatrices sont allées chercher du côté de la psychologie sociale, à l’Université de Grenoble avec Laurent Bègues, chercheur au CNRS. Par exemple, lorsqu’un individu a confiance en lui il a tendance à ne plus tenir compte de l'avis d'autrui, la preuve par l'expérience.