Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
David Rachline sur le Penelopegate : « On attend les explications de François Fillon »
Par Public Sénat
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« On attend surtout des explications de François Fillon. Il y a des déclarations de son épouse qui nous expliquent qu’elle n’a jamais joué de rôle politique, ni engagée dans ses campagnes. Donc si elle a touché jusqu’à 6.000 euros nets sans travailler, c’est assez étrange ». L’ancien premier ministre s’exprimera ce soir sur TF1, et son avocat a remis des documents à la justice.
Le FN était resté discret jusqu’ici sur cette affaire. Et pour cause : le parti fait l’objet d’une enquête sur des soupçons d’emplois fictifs de ses assistants au Parlement européen. « Le Parlement européen nous reproche d’avoir trop travaillé, et considère que parce qu’ils assistent des parlementaires, ils ne peuvent pas travailler à Paris. Ce que nous contestons. Mais il n’est pas question là d’emplois fictifs ». Certains de ces assistants avaient admis n’avoir jamais mis les pieds à Bruxelles.
« Si madame Fillon a été rémunérée pour un vrai travail, très bien, mais si ce n’est pas le cas, cela pose un vrai problème pour celui qui se répand comme le candidat de la transparence et de la probité ».
Sur le plateau de sénat 360, les sénatrices Frédérique Espagnac (PS) et Fabienne Keller (LR) ont réagi aux propos de leur collègue du Front national.
« Quand il dit que ses assistants parlementaires font leur travail à Bruxelles et Paris, c’est le Parlement européen qui montre qu’ils ne badgent pas et qu’ils sont absents. Donc chacun doit balayer devant sa porte. Je veux croire en l’honnêteté de François Fillon, mais si ce n’est pas le cas il y a un souci » explique Frédérique Espagnac.
« La procédure du Parlement européen est lourde contre le FN, il a beau jeu de l’éluder » confirme Fabienne Keller. « Le Parlement européen n’empêche jamais d’exercer des fonctions nationales ».