Défense: l’Assemblée vote un budget 2019 en nette hausse
L'Assemblée nationale a voté vendredi le budget 2019 de la Défense, en hausse de 5% sur un an, conformément à la Loi de...

Défense: l’Assemblée vote un budget 2019 en nette hausse

L'Assemblée nationale a voté vendredi le budget 2019 de la Défense, en hausse de 5% sur un an, conformément à la Loi de...
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L'Assemblée nationale a voté vendredi le budget 2019 de la Défense, en hausse de 5% sur un an, conformément à la Loi de programmation militaire 2019-2025 (LPM) qui prévoit près de 300 milliards d’euros de crédits cumulés sur sept ans pour les armées.

Avec un budget de 35,9 milliards d'euros, le ministère des Armées connaît en 2019 une nouvelle progression de ses crédits (+1,7 milliard d'euros) après une augmentation de 1,8 milliard en 2018.

La LPM, votée en juin par le Parlement, prévoit que le budget défense bénéficie d'une hausse de 1,7 milliard d'euros par an jusqu'en 2022, avant des "marches" de 3 milliards par an à partir de 2023.

"Le PLF 2019 envoie un message fort, un signal clair: la remontée en puissance commence et elle commence maintenant", a commenté la ministre des Armées Florence Parly, en vantant un "budget de reconquête, qui nous place parfaitement sur la trajectoire prévue de consacrer 2% de notre PIB à la défense d'ici 2025" contre 1,82% l'an prochain.

En 2019, 19,5 mds seront consacrés aux équipements et à leur renouvellement. Les armées recevront notamment l'an prochain 89 blindés Griffon, une nouvelle frégate multimissions (FREMM) ou encore un deuxième avion ravitailleur A330 Phénix.

Un effort sera par ailleurs fait pour "améliorer les conditions de vie de nos militaires", notamment par le biais du Plan famille (57 millions l'an prochain) et pour "améliorer la protection des combattants, avec 25.000 nouveaux gilets pare-balles", a fait valoir la ministre.

Quelque 450 postes supplémentaires sont prévus dans les armées en 2019, dont 199 dédiés au renseignement, 129 cyber-défense.

La provision pour financer les opérations extérieures sera augmentée à 850 millions d'euros l'an prochain dans un souci de "sincérité", a également rappelé Mme Parly.

L'Assemblée devait également voter vendredi le budget 2019 des Anciens combattants et du lien armées-Nation (2,2 milliards d'euros).

François Cornut-Gentille (Les Républicains), rapporteur spécial des crédits défense à la commission des Finances, a appelé à la "vigilance" quant à l'exécution de ces crédits.

"Nul ne peut nier que l'effort est significatif, mais le passé nous apprend que toutes les premières annuités budgétaires de LPM respectaient les lois de programmation, les difficultés n'intervenant que plus tard", a-t-il commenté.

Charles de la Verpillière (LR) a lui regretté qu'"un certain flou continue à régner sur le périmètre des dépenses qui seront financées", en évoquant le futur service national universel (SNU) voulu par le président Emmanuel Macron, qui doit être expérimenté l'an prochain.

Selon le ministère, la LPM ne prévoit pas de financer le SNU.

Bastien Lachaud (La France insoumise) a de son côté déploré que le renouvellement et la modernisation de la dissuasion nucléaire aient été décidés "sans aucun débat démocratique".

Le député Insoumis a par ailleurs vertement critiqué les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, engagés au Yémen dans un conflit qui a fait plus de 100.000 morts. Ces exportations "doivent cesser immédiatement", a-t-il lancé.

"J'ai une forme de honte à penser que des armes françaises peuvent servir, comme c'est le cas (...) aujourd'hui au Yémen, à massacrer un peuple et des enfants", a renchéri André Chassaigne (Gauche démocrate et républicaine,GDR).

Mme Parly a rejeté ces allégations en vantant le "dispositif extrêmement rigoureux et contrôlé sur les exportations d'armement" français, et souligné qu'elle avait "appelé aussi récemment à ce que cette guerre (au Yémen) cesse le plus rapidement possible".

"Pour avoir des systèmes d'armes autonomes français, nous savons que l'armée ne peut pas être la seule cliente de cette industrie, on n'a pas la taille suffisante, il faut donc exporter", a commenté Laurent Furst (LR). "Mécaniquement nous nous trouvons coincés par des problèmes de dimension éthique, morale. Il y a là un choix à faire, celui de l'intérêt de la Nation".

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