Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Départ de X.Bertrand : « Ce n’est pas quand c’est difficile qu’il faut partir » affirme Retailleau
Par Thomas Leroy (Images : Cécile Sixou)
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L’électricité est de retour dans le groupe LR du Sénat. L’élection, sans surprise de Laurent Wauquiez à la tête du parti, et le départ, lundi soir, de Xavier Bertrand, ont rouvert les fractures internes. Au Palais du Luxembourg, ceux qui ne suivent pas forcément la ligne du nouveau chef serrent les dents. « La démocratie s’est exprimée. On va travailler avec la majorité » lâche, dans un sourire un peu crispé, le président de la commission des affaires sociales Alain Milon, ex-soutien de François Fillon. « Tout reste à faire et, au contraire, Laurent a tout à prouver » confirme sa collègue Sophie Primas, elle aussi proche de l’ancien candidat à l’élection présidentielle. « C’est lui qui a été choisi pour faire ce rassemblement. Maintenant, il ne faut pas des déclarations d’amour, il faut des actes. » De son côté, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, plaide aussi pour le rassemblement des différentes tendances. « On clôt une période qui a été difficile » rappelle-t-il. « Il faut maintenant reconstruire pour transformer cette victoire personnelle en victoire collective. »
Mais la porte claquée par Xavier Bertrand fait mauvais genre dans cette volonté d’unité. Pourtant, aucun sénateur ne soutient la démarche du président des Hauts-de-France. « On ne doit jamais quitter la famille et toujours se battre pour la famille, quelles que soient les conditions, quelles que soient les conséquences. Même si on n’est pas d’accord. A l’extérieur, on ne pèse pas gros » rappelle Alain Milon. « Ce n’est pas quand c’est difficile qu’il faut partir. Au contraire, il faut rester à bord et affronter l’adversité » confirme Bruno Retailleau qui critique les « querelles d’égos » dans son parti.
Plus sévère, Sophie Primas estime que ce départ est « le fruit, peut-être moins d’une pensée que d’une ambition sur 2022. C’est dommage car Xavier Bertrand, c’est quelqu’un qui compte dans notre mouvement. Il aurait pu participer au rééquilibrage et au rassemblement de forces différentes. On fera sans » tranche-t-elle.
Même son « ami personnel », le sénateur du Nord, Marc-Philippe Daubresse, regrette le départ de l’ancien ministre. « Je pense qu’il a fait une erreur et je lui ai dit » explique-t-il. « J’ai vu Laurent Wauquiez » explique celui qui « fait partie de l’aile centriste » des Républicains. « Il va me charger de l’élaboration de la nouvelle politique sociale. Il ne va pas charger quelqu’un de très à droite » assure-t-il. « Dans le discours, sur le côté régalien, c’est-à-dire l’immigration, l’identité nationale, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, je retrouve les accents et même les mots de ce que disait Nicolas Sarkozy lorsqu’il était président de la République. Et si mes souvenirs sont bons, Xavier Bertrand était secrétaire générale de l’UMP et défendait cette position. Je pense que c’est plus un problème d’homme que de ligne. » Au Sénat, le mot d’ordre est donc l’unité. Pour l’instant.