Devant la CEDH : Macron défend sa loi antiterroriste et les peines alternatives

Devant la CEDH : Macron défend sa loi antiterroriste et les peines alternatives

Respect des droits des réfugiés, création d’une agence  chargée « d'encadrer le travail d'intérêt général » et défense de sa loi antiterroriste, Emmanuel Macron a présenté aux magistrats de la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg, une France respectueuse de l’État droit mais active face à la menace terroriste.
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Pour la première fois, un président de la République française s’exprimait devant la cour Européenne des droits de l’Homme. Le jour de l’application de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, Emmanuel Macron a donc pris la parole pendant une heure devant les magistrats de Strasbourg. « La défense des droits de l’Homme appartient à l’Histoire et au patrimoine des Européens » a-t-il commencé. Par cette allocution, le chef de l’État a donc essayé de mettre un point final aux critiques qui ont accompagné depuis juillet, l’examen du projet de loi antiterroriste, considéré comme attentatoire aux libertés individuelles par plusieurs associations et responsables politiques. Le contrôle du juge de la détention et de la liberté, notamment en matière de perquisitions administratives était considéré comme pur « formalisme » par certains (voir notre article).

« Confondre la sûreté avec la passion sécuritaire serait faire fausse route »

Cette loi a fait l’objet d’une bonne partie du discours d’Emmanuel Macron. « Nous luttons contre le terrorisme islamiste avec détermination et nous demeurons dans le cadre de l’État de droit et notamment avec le contrôle du juge »  (…) « Confondre la sûreté avec la passion sécuritaire serait faire fausse route » a-t-il expliqué. « L’État d’urgence a été utile en particulier les premiers mois qui sont suivis les attentats de 2015 mais son utilité s’est réduite au fur et à mesure ». « À ceux qui pensent que seul l’état d’urgence pourrait nous protéger, je réponds qu’ils se trompent. Je sais que je ne les convaincrai pas et que dès demain les polémiques seront nombreuses sur ce sujet en France » (…) A ceux qui pensent que nous devrions sortir de l’état d’urgence sans autre changement, je réponds qu’ils se trompent de la même manière »

« On ne sert pas la cause des réfugiés (...) en se refusant au renvoi »

Se félicitant de la préservation « de la vigueur démocratique » française pendant l’état d’urgence, Emmanuel Macron a ensuite évoqué le défi migratoire. « On ne sert pas la cause des réfugiés en refusant de discerner les mérites de chaque demande, en se refusant au renvoi ». Si le chef de l’État a souhaité « que la France accueille mieux les personnes en besoin manifeste de protection internationale », il a également reconnu « que ce n’était pas toujours le cas ». « Je traquerai chacun de ces excès, chacun de ces irrespects » a-t-il prévenu.

Macron devant la CEDH: « On ne sert pas la cause des réfugiés (...) en se refusant au renvoi »
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Création d'une agence chargée  « d'encadrer le travail d'intérêt général »

Enfin, Emmanuel Macron a annoncé avoir pour « projet de créer une Agence » chargée de développer et « d'encadrer le travail d'intérêt général » afin de lutter contre la surpopulation dans les prisons. « Je souhaite développer le travail d'intérêt général, qui ne constitue que 7% des peines prononcées, mais nécessite la mobilisation coordonnée de tous les acteurs » a-t-il expliqué .

Macron devant la CEDH souhaite la création d'une agence agence chargée « d'encadrer le travail d'intérêt général »
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Pour le chef de l’État, ne pas vouloir développer les peines alternatives, « c’est se condamner à n’autoriser personne à retrouver sa place dans notre société. Ce qui est le sens même de la peine, le sens même de notre combat civilisationnel partagé : la fin de la peine de mort » a-t-il justifié.

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