Devant le Sénat, le président de la Rada appelle la France à être « la première à donner des avions modernes » à l’Ukraine
Devant le Sénat, le président de la Rada, le parlement ukrainien, a longuement remercié la France pour son soutien dans la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie, tout en demandant aux Français de franchir de nouvelles étapes dans la livraison d’armements et les sanctions internationales.

Devant le Sénat, le président de la Rada appelle la France à être « la première à donner des avions modernes » à l’Ukraine

Devant le Sénat, le président de la Rada, le parlement ukrainien, a longuement remercié la France pour son soutien dans la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie, tout en demandant aux Français de franchir de nouvelles étapes dans la livraison d’armements et les sanctions internationales.
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« De cette tribune parleront des millions d’Ukrainiens qui vivent une agression la plus insensée et la plus terrible depuis la Seconde Guerre mondiale », a prévenu Rouslan Stefantchouk. Le président de la Rada, le Parlement ukrainien, a aussi tenu à inscrire son intervention dans l’histoire de France, en dressant un parallèle avec la Révolution : « Nous avons entendu l’esprit invaincu de la France, l’esprit des Parisiens libres qui sont allés à l’assaut de la Bastille il y a 230 ans. Aujourd’hui, nous, les Ukrainiens, nous penons notre Bastille, aujourd’hui est en train de se créer la grande Nation ukrainienne. Je suis ravi de constater que dans cette confrontation civilisationnelle, le peuple français est à nos côtés. »

« Déposer les armes n’est pas notre voie »

Faisant de l’Ukraine le poste avancé et armé de l’Occident, Rouslan Stefantchouk, a dépeint l’Ukraine comme un « bouclier qui protège l’Europe et le monde civilisé » face à l’envahisseur russe : « Sous couvert de l’opération militaire spéciale, celui qui rêve de restaurer l’empire russe ou l’Union soviétique, fait fi du droit international. Déposer les armes n’est pas notre voie : notre voie est de riposter et de défendre notre terre. »

À ce titre, le président de la Rada a donc demandé à la France de nouvelles sanctions internationales contre la Fédération de Russie, en la reconnaissant notamment comme organisation terroriste, ou bien en l’excluant d’organisations et de manifestations internationales. « Tant que la Russie ne quitte pas le territoire ukrainien, elle n’a pas sa place dans les pays du G7, ni parmi le G20, ni aux JO de 2024 à Paris », a-t-il martelé.

« Nous devons fermer le ciel au-dessus de l’Ukraine »

Rentrant un peu plus dans le dur du sujet, Rouslan Stefantchouk a salué « le leadership de la France dans l’octroi des armes à l’Ukraine », mais a demandé à aller plus loin : « Beaucoup d’autres pays du monde nous aident. Nous obtiendrons des chars si nécessaires. Nous espérons que la France sera la première à donner à l’Ukraine des avions modernes. Nous devons fermer le ciel au-dessus de l’Ukraine. »

De même, le président de la Rada a salué le rôle de la France dans l’attribution à l’Ukraine du statut d’Etat-candidat à l’entrée dans l’UE : « Nous sommes reconnaissants à la France de nous avoir octroyé le statut de candidat. Nous sommes conscients que ce n’est pas un processus simple. Nous voulons remplir le plus rapidement possible les sept recommandations de la Commission et entamer les pourparlers. L’Ukraine peut et doit avoir le statut de membre à part entière de l’UE. » De même sur l’appartenance de l’Ukraine à l’OTAN, où Rouslan Stefantchouk « compte sur le soutien de la France », car l’Ukraine « ne peut pas rester en dehors du contexte transatlantique. »

Enfin, le président de la Rada a appelé à la reconnaissance des famines de 1932-1933 en Ukraine (l’épisode dit de « l’Holodomor ») comme génocide, suite aux « agissements criminels de Staline. » Un geste « extrêmement important » dans le contexte actuel, selon lui.

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