Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Discours d’Emmanuel Macron : « Rien ne sera concédé à la facilité, ni au compromis »
Par Public Sénat
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« Tourner le dos aux lumières » ou au contraire « embrasser l’avenir », c’est par ces mots qu’Emmanuel Macron, nouveau président de la République, a résumé l’alternative proposée aux Français, dimanche dernier. « Le 7 mai, les Français ont choisi, qu’ils en soient ainsi remerciés ». Emmanuel Macron a fait part du besoin « du monde et de l’Europe » de retrouver « une France forte », « d’une France qui sache inventer l’avenir ».
« Deux exigences » guideront le mandat d’Emmanuel Macron. « La première sera de rendre aux Français cette confiance en eux depuis trop longtemps affaiblie (…) ce sera un travail lent, exigeant mais indispensable (…) « Je convaincrai nos compatriotes que la puissance de France n’est pas déclinante mais que nous sommes à l’orée d’une extraordinaire renaissance ». « Je ne céderai sur rien des engagements pris vis-à-vis des Français » a-t-il annoncé. « Le travail sera libéré. Les entreprises seront soutenues. L’initiative sera encouragée. La culture et l’éducation, la création et l’innovation seront au cœur de mon action » a-t-il développé, sans oublier ceux qui se « sentent oubliés par ce vaste mouvement du monde », et qui « devront se voir mieux protéger ». « La laïcité républicaine sera défendue (…) L’Europe dont nous avons besoin sera refondée et relancée car elle nous protège et nous permet de porter dans le monde nos valeurs ».
Sa seconde exigence : « donner l’exemple d’un peuple sachant affirmer ses valeurs et ses principes qui sont ceux de la démocratie et de la République ». L’occasion pour Emmanuel Macron de rendre hommage à ses prédécesseurs dans une deuxième partie de son allocution : « Le général De Gaulle qui œuvra pour redresser la France et lui rendre dans le concert des nations ». Georges Pompidou « qui fit de notre pays une puissance industrielle majeure ». Valéry Giscard d’Estaing « qui su faire entrer la France et sa société dans la modernité. François Mitterrand « qui accompagna la réconciliation du rêve Français et du rêve Européen ». Jacques Chirac « nous donnant le rang d’une nation sachant dire non aux prétentions des va-en- guerre ». Nicolas Sarkozy « ne comptant pas son énergie pour résoudre la crise financière ». François Hollande qui a fait œuvre de précurseur avec l’accord de Paris sur le climat et protégeant les Français dans un monde frappé par le terrorisme ».
« Le temps est venu pour la France de se hisser à la hauteur du moment » (…) Car le monde attend de nous que nous soyons forts, solides et clairvoyants. La mission de la France dans le monde est éminente » a-t-il affirmé citant « la crise migratoire », « le défi climatique », « les dérives autoritaires », « des excès du capitalisme mondial et bien sûr le terrorisme ».
« Je sais que les Françaises et les Français, à cette heure, attendent beaucoup de moi. Ils ont raison car le mandat qu’ils ont sur moi leur donne le droit d’une exigence absolue. J’en suis pleinement conscient » a, par ailleurs souligné, le nouveau Président avant d’ajouter que : « rien ne sera concédé à la facilité, ni au compromis ».