Djihadistes français en Syrie : « Il vaut mieux qu’ils soient incarcérés chez nous, qu’en liberté là-bas » estime Georges Malbrunot

Djihadistes français en Syrie : « Il vaut mieux qu’ils soient incarcérés chez nous, qu’en liberté là-bas » estime Georges Malbrunot

Les invités de l’émission « On va plus loin » débattent du possible retour des djihadistes français détenus en Syrie.
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La France a changé d’avis. Elle évoque aujourd’hui un possible retour des djihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie. Car la perspective d’un retrait américain des zones kurdes, qui entraînerait des risques de voir disparaître des radars ces djihadistes, a poussé le gouvernement à faire évoluer sa position. Une perspective qui a déclenché une forte opposition de la part de politiques de droite et d’extrême droite.  

« S’agissant de ceux qui ont commis des exactions, moi je ne suis pas favorable à leur retour » déclare l’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati, sur le plateau d’« On va plus loin » (…) « On doit aux victimes locales, la justice. Donc, je considère que ceux qui ont commis des exactions sur place doivent être jugés sur place. »

Laurent Hénart co-président du Mouvement Radical et maire de Nancy, maire de Nancy, n’est pas du même avis, sur ce qu’il considère comme « un cas particulier » : « On est sur un territoire relativement déliquescent (…) Et on est surtout avec des Kurdes qui n’ont pas d’État (…) Ce qui me paraît important c’est que [ces djihadistes français] soient jugés et condamnés (…) s’ils sont coupables. Et que la peine soit exécutée. C’est ça qu’attendent les Français. »

« Il vaut mieux qu’ils soient chez nous incarcérés qu’en liberté là-bas »

Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro revient, en détail, sur la situation exacte, sur le terrain : « [Les djihadistes français] qui sont en Irak, sont jugés et ont été condamnés (…) Le problème ce sont les 150 qui sont aux mains des Kurdes (…) Une des options - et je pense qu’elle a déjà été mise en place - c’est le transfert vers l’Irak. Je crois qu’il y en a déjà plus de 80 qui sont passés en Irak, dans un pays où il y a déjà une juridiction (…) En Syrie, vous avez les Kurdes qui sont sous la menace d’opérations turques. Les Kurdes ont 900 djihadistes étrangers. Ils disent aux pays concernés « prenez-les parce que nous, à un moment donné, on ne pourra plus les garder ».

Et de poursuivre : « Les Kurdes sont en train de négocier avec Damas, le retour dans le giron syrien et ils ont certainement (…) remis aux Syriens (…) un certain nombre de djihadistes étrangers. Par conséquent, il n’est pas exclu que demain Damas, ait des djihadistes français. Nous sommes en guerre avec Damas. Qu’est-ce que vont faire les services de renseignement syrien ? Ils vont dire aux Français « vous venez les récupérer mais ça veut dire, vous rouvrez votre ambassade ». Emmanuel Macron, au Caire (…) a dit « pas question ». »

Pour le grand reporter spécialiste du Moyen-Orient, le risque est que les services de renseignement syrien renvoient les djihadistes français qu’ils détiennent et que ces derniers commettent des attentats. « D’un point de vue de lutte antiterroriste, il vaut mieux qu’ils soient chez nous incarcérés qu’en liberté là-bas et capables de nuire. »

« Maintenant, les difficultés sont à venir » prévient Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense. « Parce que comment allez-vous constituer des dossiers sur des gens dont on a très peu d’informations ?(…) Au bout de quelque temps, la justice française fonctionnant, on va être obligé de les relâcher. »

 

Vous pouvez voir et revoir le débat sur les djihadistes français (en intégralité) :

OVPL. Débat sur le retour possible des djihadistes français retenus en Syrie
25:25

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