Droits de succession: “Arrêtez d’emmerder les retraités”, dit Macron

Droits de succession: “Arrêtez d’emmerder les retraités”, dit Macron

"Arrêtez d'emmerder les retraités", a dit Emmanuel Macron à des collaborateurs, excluant de modifier les droits de succession...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

"Arrêtez d'emmerder les retraités", a dit Emmanuel Macron à des collaborateurs, excluant de modifier les droits de succession durant le quinquennat, a fait savoir lundi l'Élysée après les déclarations de Christophe Castaner sur l'ouverture d'une "réflexion sans tabou sur la fiscalité des successions".

Le président "a formellement exclu toute modification des droits de succession sous sa présidence". "On n'y touchera pas tant que je serai là", a dit le président au cours d'une réunion de service, selon l'Élysée.

"On a demandé des efforts aux retraités. Mais maintenant, arrêtez de les emmerder", a-t-il tranché.

Ces propos veulent mettre fin aux interrogations soulevées par les propos de M. Castaner, délégué général de La République en marche (LREM), qui a déclaré vendredi vouloir "une réflexion sans tabou" sur la fiscalité des successions afin de lutter contre la "progression des inégalités de naissance".

Il avait alors précisé qu'il ne s'agissait pas "d'annonces" mais d'une piste de réflexion du parti majoritaire.

Une refonte de cette fiscalité "ne peut que signifier une augmentation", a expliqué vendredi une source LREM en l'expliquant par la volonté de libérer l'épargne pour la flécher vers l'investissement et de valoriser le travail plutôt que l'héritage.

"Cela avait été abordé pendant la campagne" mais finalement pas traité. "Il y a une cohérence mais un risque politique réel", selon cette source.

L'impôt sur la succession "est complexe, il est mal accepté, il n'a pas vraiment suivi l'évolution de la société et les nouvelles formes familiales", avait souligné M. Castaner, qui est par ailleurs secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, lors d'une conférence de presse à Paris.

- Castaner persiste -

Lundi soir, il a à nouveau estimé qu'il fallait "ouvrir ce débat-là", lors d'un échange avec des journalistes.

"C'est avec les marcheurs que l'on va discuter et on fera des propositions. On va discuter, et ces propositions seront reprises, ou pas", a-t-il poursuivi.

Début 2017, un rapport de l'organisme public France stratégie alors dirigé par l'économiste proche d'Emmanuel Macron, Jean Pisani-Ferry, avait appelé à "revoir en profondeur" cette fiscalité pour lutter contre "l'apparition d'une société à deux vitesses".

Cet impôt comprend des barèmes progressifs selon la somme héritée, avec des tranches allant jusqu'à 60% en cas de lien de parenté éloignée. Mais de nombreux abattements ont été mis en place, qui permettent aux transmissions d'être plus faiblement taxées.

Le débat sur cet impôt a été lancé alors que l'exécutif connaît une forte baisse dans les sondages, notamment auprès des retraités, mécontents de la hausse de la CSG et la décision de limiter la revalorisation des retraites à 0,3% en 2019 et 2020, soit bien en-deçà de l'inflation.

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le

Objets
4min

Politique

Elections européennes : quelles sont les règles en matière de temps de parole ?

Alors que le président de la République prononce un discours sur l’Europe à La Sorbonne, cinq ans après celui prononcé au même endroit lors de la campagne présidentielle de 2017, les oppositions ont fait feu de tout bois, pour que le propos du chef de l’Etat soit décompté du temps de parole de la campagne de Renaissance. Mais au fait, quelles sont les règles qui régissent la campagne européenne, en la matière ?

Le