Elections départementales : ces départements qui pourraient changer de majorité

Elections départementales : ces départements qui pourraient changer de majorité

A deux jours du second tour des élections départementales, focus sur les départements où l’issue s’annonce particulièrement incertaine ou ouverte.
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Comme nous l’expliquions lundi, le premier tour des élections départementales a dans l’ensemble conforté les majorités sortantes et l’équilibre entre les majorités de droite et du centre, et celles de gauche ne semblait pas être en mesure de profondément changer. Localement, des bascules sont possibles. Tour d’horizon des départements où le premier tour était serré et où le second tour pourrait déboucher sur des alternances.

Les départements que pourrait prendre la droite

Dans la petite couronne parisienne, le département du Val-de-Marne pourrait être l’une des prises hautement symboliques de la droite, dans la foulée de ses victoires aux municipales à Choisy-le-Roi ou encore Champigny-sur-Marne. Il s’agit du dernier conseil départemental présidé par un élu communiste (Christian Favier). Le PCF détient le département depuis 1976, sans interruption. Au premier tour, si les binômes de gauche ont limité la casse, la droite est néanmoins en ballottage favorable, étant arrivée en tête dans une majorité de cantons. Même Christian Favier est en difficulté dans son fief de Champigny.

Autre conquête possible : le département des Alpes-de-Haute-Provence, à gauche depuis 1998. Ici, la droite est arrivée en tête dans 10 des 15 cantons. Si la droite emporte le département dimanche, ce pourrait être un carton plein en Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Le match est incertain en Loire-Atlantique, seul département de Loire-Atlantique à gauche. Président du conseil départemental depuis 2011, Philippe Grosvalet (PS) n’a pas voulu se représenter à sa succession. A 62 ans, il a décidé de quitter la vie politique à l’issue de la campagne. Gauche et droite ont terminé le premier tour au coude-à-coude. Actuellement au conseil départemental, la majorité sortante ne détient qu’un canton d’avance.

Dans le Finistère, où la présidente sortante Nathalie Sarrabezolles (PS) ne s’est pas représentée, le second tour s’annonce serré, comme en 2015. Il y a six ans, la gauche unie avait conservé d’un cheveu sa majorité. Tout s’était joué à un canton. Le leader local de la droite, Maël de Calan, entend bien faire revenir l’ouest breton dans le giron de la droite.

Une bascule est aussi espérée en Ardèche, à gauche depuis 1998. Comme d’autres départements à l’issue incertaine, la majorité du département devrait se jouer sur un canton, selon nos confrères de France Bleu Drôme Ardèche.

Les départements que pourrait reprendre la gauche

Les Côtes-d’Armor font partie des meilleurs espoirs de la gauche. Conquis par la droite il y a six ans après 39 années de règne socialiste, ce département a vu dimanche dernier une progression de la gauche, et ce, dans plusieurs cantons. La gauche unie est en tête dans 19 cantons sur 27 et pourrait reprendre l’un des 29 départements perdus en 2015.

La Seine-Maritime, actuellement présidée par Bertrand Bellanger (divers droite, proche de LREM), pourrait aussi partie des éventuelles reconquêtes de la gauche au second tour. Sur le papier, la gauche a ses chances, ayant réuni plus de 43 % des voix, contre 28 % pour la droite et 21 % pour le Rassemblement national. Mais comme d’autres départements, tout dépendra des reports de voix et de la mobilisation des électeurs, famille politique par famille politique.

En Charente, difficile aussi de prévoir si la droite va conserver ou non le département qu’elle avait conquis en 2015. La majorité actuelle dispose d’un canton d’avance. Dimanche, l’élection pourrait se jouer principalement dans deux cantons, anticipe La Charente Libre.

Et pour le Rassemblement national ?

Vu la démobilisation de ses électeurs au premier tour, les perspectives de conquête départementale apparaissent moins évidentes qu’en 2015. Au niveau national, le parti de Marine Le Pen s’est qualifié dans moitié moins de cantons en six ans. Le Gard pourrait être remporté par le Rassemblement national, présent dans des duels dans 17 des 23 cantons, contre 22 en 2015. Le match se jouera essentiellement contre l’union de la gauche. L’attitude des électeurs LR dans les cantons où la droite a été éliminée sera déterminante. Au soir du premier tour, le maire LR de Nîmes Jean-Paul Fournier n’a donné aucune consigne de vote, soulignant que personne n’était « propriétaire des intentions de vote ». Et de laisser une déclaration ambiguë dans un communiqué : « Notre seul adversaire, c’est la gauche. »

Un spécialiste de la carte de France à l’Assemblée des départements de France estime qu’il n’y a aucun risque de prise de présidence. Pour le Vaucluse et les Pyrénées-Orientales, « manifestement c’est totalement hors d’atteinte », estime-t-il. Dans le département du Premier ministre Jean Castex, le RN s’est qualifié au second tour dans 13 des 17 cantons. C’est beaucoup, mais c’est trois de moins qu’en 2015. La présidente socialiste sortante Hermeline Malherbe estime que ses binômes sont « les seuls à pouvoir obtenir une majorité claire ».

Mais le Rassemblement national pourrait jouer les troubles fêtes au moment du « troisième tour » et de l’élection du président. Le chef de file des Républicains, le sénateur Jean Sol, n’a pas exclu de travailler avec le RN à l’issue du second tour. « La démocratie fait qu’à un moment donné il faut être capables de travailler avec toutes les bonnes volontés, autour d’un projet, au service de notre département, sans exception, ni sectarisme », a-t-il déclaré au cours d’un débat organisé sur France Bleu jeudi. Il a été vite rappelé à l’ordre par le patron du parti, Christian Jacob. « Un principe intangible a toujours guidé notre famille politique : aucune alliance avec le Rassemblement national pour la gouvernance d’une collectivité n’est envisageable. » Dans un communiqué, Jean Sol a dénoncé « la mauvaise interprétation de (s) es propos », affirmant : « Ni moi, ni aucun candidat de mon équipe n’avons fait d’alliance avec le Rassemblement National ou la majorité sortante PS/PC ». Évoquant « une tentative d’intox », il rappelle sa volonté de « diriger le département au service de l’intérêt général. »

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