Par Public Sénat
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A la Réunion et en Guadeloupe, les électeurs étaient appelés aux urnes pour élire leurs conseillers régionaux. En Martinique et en Guyane, les électeurs votaient pour leurs conseillers territoriaux, dotés de compétences de conseillers départementaux et régionaux. A Mayotte, ce sont les conseillers départementaux qui remettent leur siège en jeu. Ils assurent également les compétences régionales.
A la Réunion et en Guadeloupe, comme en métropole, les électeurs votent les 20 et 27 juin aux élections départementales et régionales.
Le président sortant de la Région Guadeloupe, Ary Chalus (LREM), a raté de peu, dimanche, une réélection dès le premier tour, avec 49,31 % des suffrages, loin devant la liste de la présidente socialiste du département Josette Borel Lincertin (17,38 %). Ronald Selbonne, porte-parole de l’Alyans Nasyonal Gwadloup (nationalistes), arrive en troisième position.
Le scrutin où 12 listes étaient en lice, dont 7 de la société civile, a été marqué par une très forte abstention avec un taux de participation de 30,85 % contre 47,21 % en 2015, après une campagne électorale émaillée d’enquêtes politico-financières avec plusieurs candidats placés en garde à vue ces dernières semaines, parmi lesquels Ary Chalus.
Dans le Pacifique, le président sortant (divers droite) de la région Réunion, Didier Robert arrive également en tête avec 31,09 %. Mais sa victoire est loin d’être acquise. Deux listes de gauche menée par deux anciennes députées le talonnent. La maire du Port Huguette Bello (divers gauche) obtient 21,7 % et la maire de Saint-Denis Ericka Bareigts (PS et alliés) 18,5 %. Elles pourraient s’allier au second tour.
En Martinique et en Guyane, les électeurs votent les membres de leurs assemblées territoriales dotées des compétences d’un conseil régional et d’un conseil départemental.
Le président sortant de Guyane Rodolphe Alexandre, soutien du président de la République, est arrivé largement en tête du premier tour des élections dimanche avec 43,72 % des suffrages exprimés, sans obtenir la victoire qu’il espérait dès cette première échéance. Rodolphe Alexandre, dont certains des colistiers sont de droite, dirige la CTG, collectivité territoriale de Guyane (fusion de la région et du département fin 2015).
Derrière, le député communiste Gabriel Serville (PEYI GUY) rassemble7,7 % des voix et Jean-Paul Fereira (Union Gauche) soutenu par l’ex-Garde des sceaux, la Guyanaise Christiane Taubira, 23,3 %.
Les adversaires de Rodolphe Alexandre ont critiqué le maintien de l’élection en raison d’un contexte sanitaire difficile sur ce territoire français d’Amérique du Sud où perdure une troisième vague de l’épidémie de covid-19 avec un taux d’incidence moyen autour de 300 cas sur 7 jours pour 100.000 habitants depuis au moins 2 semaines.
« Avoir maintenu ces élections dans ce contexte sanitaire a engendré ce taux exceptionnel d’abstention, un taux record pour des élections locales », a déploré Jean-Paul Fereira, sur Guyane la 1ère dimanche soir.
En Martinique, la liste conduite par le député Serge Letchimy (DVG) est arrivée en tête avec 31,66 % des suffrages devant celle du président sortant, l’indépendantiste Alfred Marie Jeanne qui a obtenu 25,80 %.
Jean Philippe Nilor, député du sud, dissident du mouvement indépendantiste termine à la troisième place avec 12,01 % des suffrages, soit 10.929 voix. La sénatrice PS Catherine Conconne peut également se maintenir au second tour avec 10,63 % des suffrages. La sénatrice s’est dite « très contente des résultats provisoires […] On réussit quand même à être quatrième », s’est-elle félicitée avant d’indiquer qu’une alliance pour le second tour était en réflexion.
À Mayotte, ce sont les conseillers départementaux qui remettent leurs sièges en jeu. Ils assurent les compétences régionales. Comme en métropole, ce sont Les Républicains qui ont tiré leur épingle du jeu. LR présentait des binômes dans neuf cantons sur 13 et est parvenu à se qualifier pour le second tour dans sept. A Sada, le député Mansour Kamardine (LR), qui vise la présidence du département, est arrivé en tête du 1er tour. Il fera face dimanche prochain à un binôme proche du sénateur LREM Thani Mohamed Soilihi.
Même configuration dans le canton de Mamoudzou 3 où le binôme LR formé par le sortant Debré Ali Combo et sa colistière Saoudat Abdou seront opposés au second tour à Hélène Pollozec et Nadjayedine Sidi, soutenus par LREM.
Dans le canton de Pamandzi, le binôme sortant composé de Daniel Zaïdani, ancien président du conseil départemental, et de Soihirat El Hadad (Mouvement pour le développement de Mayotte, centre) a raté la réélection au 1er tour de 7 voix.
Le deuxième tour de scrutin à Mayotte verra donc 11 duels et une triangulaire.
Quand on lui demande si les résultats du premier tour des élections départementales et régionales s’apparentent pour le Rassemblement National à une « douche froide », le sénateur RN des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier temporise. « N’exagérons rien, il commence à faire chaud, mais pas à ce point-là ».
Et face à la première place remportée par Thierry Mariani en PACA, Stéphane Ravier juge « qu’il y a l’espoir de remporter cette région ». Avant de concéder, « pourvu que nos électeurs le veuillent bien. 72 % des électeurs du RN se sont abstenus » juge-t-il.
Car pour l’unique sénateur élu sous l’étiquette du parti lepéniste, « c’est l’abstention qui nous frappe désormais le plus ». D’où la nécessité pour Stéphane Ravier d’appeler activement les électeurs du RN à se mobiliser au second tour. « A un moment donné, on ne peut pas tout faire pour eux. On ne peut pas aller voter pour eux ».
Le président Les Républicains du Sénat a pris la parole dimanche soir, en réaction aux résultats du premier tour des élections régionales et départementales, mais aussi et surtout face à l’abstention record qui a marqué le scrutin.
Pour Gérard Larcher, « l’abstention très élevée démontre que notre pays est encore en souffrance. Deux tiers de nos compatriotes ne se sont pas rendus dans les bureaux de vote, et c’est pour moi le premier enseignement de ce scrutin » a-t-il déclaré.
Mais cette prise de parole a également été l’occasion pour le président de la Haute Assemblée de se féliciter de la « confiance renouvelée aux présidents de région de la droite et du centre, qui réalisent des scores plus élevés qu’en 2015 », étrillant au passage LREM, qui « n’atteint pas les 10 % dans certaines régions alors que beaucoup de ministres avaient été engagés ».
En dehors de l’abstention, Gérard Larcher a tenu à appeler à la vigilance concernant la distribution du matériel électoral. « J’appelle solennellement le ministre de l’Intérieur pour que la distribution des documents électoraux soit effectuée », tout en rappelant les candidats de droite à rester mobilisés. « Attention, c’est au second tour qu’on gagne une élection ».
Sur le plateau des chaînes parlementaires, le député LR de l’Yonne, Guillaume Larrivé a estimé que si son parti était le grand gagnant de ce premier tour des élections régionales, cela ne créait pas une tendance pour la prochaine présidentielle.
« Ce serait une erreur stratégique de nationaliser le scrutin. Une erreur qu’a commise à bien des égards la majorité présidentielle », a-t-il jugé. Au vu de la faible participation aux élections, Guillaume Larrivé pense « que ceux qui sont allés voter ont plutôt voulu marquer leur confiance à l’égard des présidents de région sortants qui avaient fait le job » comme Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou Laurent Wauquiez.
Néanmoins, le député se rappelle qu’en 2014, la droite était sortie vainqueur des municipales sans pour autant transformer l’essai en 2017. « Oui, Les Républicains sont une force territoriale très puissante, tant mieux […] Mais, je dis aux Républicains, un peu comme un avertissement, qu’il ne faudrait pas se reposer sur les lauriers territoriaux […] et puis on va gagner la Présidentielle. Ça n’a rien à voir », prévient-il.
22h30. Paca : Jean-Laurent Felizia annonce que sa liste d’union de la gauche se maintiendra au second tour
Le Rassemblement écologique et social, la liste d’union de la gauche en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), va se maintenir au second tour des élections régionales face aux listes Rassemblement national et Les Républicains, a annoncé son chef de file, l’écologiste Jean-Laurent Felizia. « Nous avons eu un débat collectif et nous avons décidé, si les résultats définitifs confirment les tendances, de maintenir la voix de la gauche », a annoncé, sous des applaudissements nourris, le conseiller municipal du Lavandou (Var). En 2015, la liste de gauche conduite par Christophe Castaner, alors au Parti socialiste, s’était retirée pour faire barrage à l’extrême droite.
Invitée à s’exprimer sur les résultats décevants du candidat issu de la majorité présidentielle Laurent Pietraszewski lors du premier tour des élections régionales dans les Hauts-de-France, Marie Lebec, députée LREM des Yvelines, a tenu à saluer « l’engagement » de l’actuel secrétaire d’Etat chargé des Retraites, tout en évoquant une « région difficile à gagner ».
« Nous prenons acte de ce résultat » a déclaré Marie Lebec, rejetant au passage l’idée que la volonté affichée par le parti présidentiel de venir affaiblir Xavier Bertrand, grand vainqueur du scrutin dans la région avec 42 % des voix, serait responsable du résultat décevant de la majorité présidentielle, qui affiche 9,1 %.
Pour la députée, « ceux qui nationalisent le débat, ce sont nos oppositions ». « C’est à Xavier Bertrand de clarifier ses intentions. Quand un président de région dit que quelques mois après il se projette vers une élection présidentielle… ».
Outre l’abstention « qui n’épargne aucun territoire », le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau se félicite des bons scores de sa famille politique. « Pour les nombreux élus locaux, dévoués et enracinés […] c’est une reconnaissance », se félicite-t-il avant d’entrer dans l’analyse du scrutin.
« Ces élections régionales et départementales viennent confirmer ce que les élections municipales et sénatoriales avaient déjà montré : LREM et le RN sont des partis hors sol qui suscitent la défiance sur nos territoires ». […] « A moins d’un an de l’élection présidentielle, le constat est sans appel : les Français, dans leur majorité, ne veulent pas de ce faux duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ils sont les deux grands perdants de ce premier tour ».
Pour Bruno Retailleau, les résultats de ce premier tour sont de bon augure pour LR à un an de l’élection présidentielle à condition que sa famille politique « ne transige pas sur ses valeurs ». « Les idées de LR sont majoritaires dans le pays, nos élus sont plébiscités sur les territoires : plus que jamais, nous devons nous mobiliser », appelle-t-il.
Dans un communiqué de presse, le Président du Sénat Gérard Larcher, tout en rappelant le contexte particulier dans lequel se sont déroulées les élections régionales et départementales, s’est ému du taux élevé d’abstention, qui démontre selon lui que « la France est encore en souffrance ». L’absence de deux tiers des Français dans les bureaux de vote est non seulement « le premier enseignement de ce scrutin », mais également « la première source d’inquiétude ».
Il a mis en avant la confiance renouvelée des Français aux Présidents sortants de la droite et du centre, confiance renouvelée, selon lui, en ce que ces derniers ont su « être présents » face aux « insuffisances de l’État décentralisé ».
Appelant La République En Marche à tirer les conséquences de ce scrutin, un « échec », et se réjouissant de la capacité des Français à « rester lucides » quant au Rassemblement National, il a rappelé qu’une élection ne se gagne toutefois qu’au second tour.
Arrivée largement en tête au premier tour, la présidente sortante de la région Île-de-France voit dans son score « la reconnaissance du travail de toute mon équipe au service des Franciliens depuis 6 ans, nous avons fait prendre à la région le cap de la sécurité ».
Avec près de 20 points d’avance sur le Rassemblement national, Valérie Pécresse juge qu’elle a « fait reculer l’extrême droite par (sa) fermeté et (son) engagement envers les territoires ruraux ».
Les résultats cumulés des trois principales listes de gauche égalent cependant son score. Avant même que des accords entre ces listes, la présidente sortante les qualifie de « coalition de gauche radicale ». Ils auraient, selon elle, perdu « leur boussole républicaine ». Cette coalition « défend les réunions racisées, l’écologie punitive et antisociale qui s’en prend à toutes les voitures au lieu de s’attaquer à la pollution », envoie encore Valérie Pécresse.
La tête de liste LREM dans les Hauts-de-France, Laurent Pietraszewski, a appelé dimanche à voter au second tour pour le président sortant Xavier Bertrand (ex-LR) face au RN, reconnaissant son élimination à l’issue du premier tour.
Concédant « un score trop faible » pour « se maintenir au second tour », le secrétaire d’Etat chargé des retraites a lancé cet appel car « les Hauts-de-France ont besoin de tout sauf de l’extrême incompétence, de l’extrême indécence, de l’extrême droite ».
La déception est de mise pour le RN en PACA. Au coude-à-coude avec le président LR sortant Renaud Muselier, Thierry Mariani a rejeté la faute sur l’abstention record du premier tour. « Bien sur l’abstention massive est le fait majeur de cette élection dans notre région comme toutes les autres. Il apparaît que c’est notre liste qui en est la première victime », a soutenu l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy face à ses soutiens. « Vous êtes des centaines de milliers à vouloir que ça change. Mais le changement c’est aussi votre responsabilité. Si vous n’allez pas voter, c’est le candidat d’Emmanuel Macron qui sera élu », a-t-il martelé. « Tout ne dépend que de vous au second tour ! », a-t-il encore lancé en direction des abstentionnistes.
Comme ils l’avaient annoncé avant le premier tour, les écologistes vont se tourner vers les autres listes de gauche en Île-de-France pour tenter de réaliser l’union. « Nous entamerons dès ce soir les discussions pour former Clémentine Autain et Audrey Pulvar le grand rassemblement des écologistes, de la gauche, et des forces qui souhaitent mettre en œuvre la transition écologique et sociale », a annoncé Julien Bayou, tête de liste écologiste. Le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts avec 13,7 % est arrivé en tête des listes de gauche, devant Audrey Pulvar (11,2 %), candidate soutenue par le Parti socialiste, et Clémentine Autain (10,1 %), candidate soutenue par La France insoumise et le Parti communiste. A eux trois, les listes pèsent aussi lourd que Valérie Pécresse (34,2 %), la présidente sortante (Libres ! / LR / UDI / dissidents MoDem).
Pour Julien Bayou, « le changement est à portée de main » et ce « grand rassemblement » sera le « meilleur atout pour tourner la page du système Pécresse et battre sa coalition composée de Sens commun, de défenseurs de la chasse et des pollueurs ».
« Je ne vais pas dire qu’on va sabrer le champagne », assume le candidat du Rassemblement national en Île-de-France. Selon les premières estimations, Jordan Bardella récolte seulement 14.6 % des voix quand la présidente sortante creuse l’écart avec 34.2 % des suffrages. 5 points de plus qu’en 2015.
« En Île-de-France, comme ailleurs, nos électeurs ne se sont pas déplacés », constate Jordan Bardella avant de tirer à boulets rouges sur le gouvernement et les failles dans l’organisation de la campagne. Les dysfonctionnements dans la distribution des professions de foi dus à la privatisation de cette mission, lui sont inadmissibles. « Le parti au pouvoir enregistre probablement l’un des pires résultats », lance-t-il aussi. Jordan Bardella appelle son électorat « à aller voter pour le second tour ».
« En PACA, nous pouvons l’emporter alors j’en appelle à nos électeurs ! », insiste-t-il.
La présidente du Rassemblement National s’exprimait dimanche soir en direct d’Hénin Beaumont (Pas-de-Calais), en réaction aux résultats du premier tour des élections régionales et départementales. L’intervention de la députée du Pas-de-Calais s’est focalisée sur l’abstention record du scrutin, 66,1 %, n’hésitant pas à qualifier ce premier tour de « désastre civique ».
Les résultats du Rassemblement National, en dessous de ce qu’avaient prévu les sondages, ont amené Marine Le Pen à un constat clair, « nos électeurs ne se sont pas déplacés ». Elle a donc appelé ces derniers au « sursaut » pour le second tour. « Si vous voulez que les choses changent, vous devez voter » a-t-elle enjoint.
« Je vous appelle à déconfiner vos idées, pour redresser les résultats de ce premier tour. Aux urnes patriotes » a appelé Marine Le Pen.
Renaud Muselier assure « n’avoir jamais cru aux sondages ». Tous donnaient perdant le président LR sortant de la région PACA face à son frère-ennemi du RN, Thierry Mariani. Mais voilà les deux hommes au coude-à-coude. « Nous avons déjoué la totalité des sondages », s’est-il félicité à l’annonce des résultats du premier tour. « Nous sommes une région indivisible, que rien ne peut fracturer », a renchéri Renaud Muselier, rassuré après le psychodrame qui a divisé Les Républicains dans la région.
Résultat, pour tenter de conforter son fauteuil, Renaud Muselier en appelle à celui qui a terminé troisième et obtenu son ticket pour le second tour : l’écologiste Jean-Laurent Felizia. « Nous allons rester fidèles à notre logique de rassemblement et j’appelle chacun à ses responsabilités face à l’extrême droite », a déclaré le président sortant, espérant un geste de l’écolo. Ce dernier ne s’est pas encore exprimé.
« Si M. Mariani peut l’emporter, nous ferons notre devoir », a déjà assuré Olivier Faure, le patron des socialistes qui font partie de la liste de Jean-Laurent Felizia.
« Où êtes-vous ce soir pour faire gagner nos idées ? ». Julien Odoul, tête de liste RN en Bourgogne-France-Comté, s’est tourné vers les 530 000 personnes qui ont voté pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle et dont une partie non négligeable a boudé les urnes ce dimanche. « La victoire est possible si vous vous bougez », a-t-il encouragé pour le second tour du 27 juin. Au niveau national, le conseiller régional a estimé que la « désertion démocratique » avait « inévitablement » favorisé les sortants et que le gouvernement en était « en partie responsable ».
Largement en tête au premier tour avec près de 44 % des voix, le président sortant de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez est l’un des grands gagnants de la soirée avec Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France. Un score que l’ancien patron de LR estime être le résultat de son bilan à la tête « d’une région bien gérée, sans augmentation d’impôts ni de dette ».
Laurent Wauquiez a axé son action sur la sécurité rappelant son travail passé pour la « sécurisation des lycées et le doublement des effectifs de police ferroviaires et promettant à l’avenir la mise en place d’un système de reconnaissance faciale pour lutter contre l’insécurité ».
Le président sortant n’a pas manqué de rappeler les valeurs qu’il porte, « le travail plutôt que l’assistanat, la fermeté plutôt que le laxisme, notre mode de vie plutôt que le communautarisme, des valeurs qui se résument en deux mots : le bon sens », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Ce soir, c’est un choix net pour un cap clair »
En cette soirée marquée par une très forte abstention, Laurent Wauquiez a appelé les électeurs aux urnes pour dimanche prochain. « J’ai besoin de votre soutien ».
Xavier Bertrand s’est adressé à ses électeurs, peu après 20 heures, pour les remercier. « Ici, le RN a reculé car nous avons montré que par le travail, l’engagement et la cohérence, la politique n’était pas morte, qu’elle avait encore eu sens », a-t-il lancé, « ici, nous avons desserré, pour les briser, les mâchoires du RN, leur démagogie, leur opposition stérile, leur intolérance ».
« Chacun est face à ses responsabilités. J’ai pris les miennes, en faisant du RN mon seul et unique ennemi », soutient Xavier Bertrand. Il entend continuer le « renouveau » des Hauts-de-France « dans la cohérence, la transparence, la fidélité à ses idées, ses convictions, ses valeurs ». Comme il l’avait dit, il déposera pour le second tour la même liste. Et de conclure : « Une fois encore, nous ferons rempart contre le RN ».
Dans les Hauts-de-France, le sortant Xavier Bertrand arrive largement en tête du premier tour, avec 42,1 % des voix, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/LCP-AN - Public Sénat.
Le candidat de la droite (ex-LR) devance largement la liste Rassemblement national de Sébastien Chenu, donnée à 24,5 % des voix. Un coup dur pour le RN, que les sondages donnaient plus proche de Xavier Bertrand.
La liste d’union de la gauche (PS, EELV, PCF, LFI) de Karima Delli n’a pas réussi son pari. Elle ne réalise que 18,3 % des voix. L’addition des voix de gauche aurait pu théoriquement donner un score plus élevé, mais l’union n’a pas été payante, comme espéré à gauche. Karima Delli a aussi pâti d’un manque de notoriété.
Laurent Pietraszewski, candidat LREM/Modem, réalise un faible score, avec 9,1 % des voix, malgré le soutien de cinq ministres, dont celui de la Justice, Eric Dupond-Moretti. Ces renforts n’ont visiblement eu aucun effet. Pire, avec moins de 10 % des suffrages exprimés, sa liste n’est pas en position de se maintenir pour le second tour.
Dans ces conditions, Xavier Bertrand est le grand favori pour le second tour. Sauf énorme surprise et sursaut de participation, il devrait conserver la région.
Sans surprise et comme le prédisaient tous les sondages, le candidat du RN Thierry Mariani arrive en tête du premier tour en Provence-Alpes-Côte d’Azur avec 35,9 % des voix. L’écart est toutefois plus serré que prévu avec le président LR sortant, Renaud Muselier, qui termine deuxième (32,5 % des votes). Il va devoir nouer des alliances s’il veut garder son fauteuil.
En troisième position, le candidat d’une liste d’union écologiste (EELV, PS, PCF, PRG), Jean-Laurent Felizia, recueille 15,9 % des votes. Les résultats ouvrent donc la voie à une triangulaire, à moins que Jean-Laurent Felizia ne fasse le choix d’un retrait ou d’une fusion avec la liste de Renaud Muselier pour lui donner un espoir de conserver la région.
L’écolo-centriste Jean-Marc Governatori n’accède pas au second tour avec ses 5,4 % des bulletins recueillis mais peut négocier une fusion de listes. L’abstention dans la région s’élevait à 66,3 % à 18h40 selon les estimations d’Ipsos/Sopra Steria.
Favorite du scrutin, la présidente sortante de la région Île-de-France confirme son avance en recueillant 34.2 % des suffrages exprimés, 5 points de plus qu’en 2015. Loin derrière Valérie Pécresse, le candidat du Rassemblement national récolte seulement 13.9 % des voix, en deçà de ce que prédisaient les sondages. L’écologiste Julien Bayou parvient à rassembler 13.7 % et se place ainsi en troisième position devant la candidate de la France insoumise, Clémentine Autain (LFI-PCF) qui glane, elle, 10.1 % des suffrages exprimés.
Plus bas qu’attendu, la liste de la majorité présidentielle LREM/Modem, menée par Laurent Saint-Martin, obtient 11.8 %. A un cheveu, Audrey Pulvar (PS-PRG) arrive derrière avec 11.2 %. Des tractations devraient démarrer dès ce soir entre les listes de gauche.
Reste la grande gagnante de ce scrutin, l’abstention atteint les 67,5 %, contre 54,1 % en 2015.
En Corse, la grande particularité de cette élection – après son mode de scrutin spécifique – résidait dans la division des partis nationalistes. L’autonomiste et président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, donné favori et à la tête de la liste populu inseme (LREG), affiche un score de 29,6 %.
Face à lui, trois autres listes nationalistes : l’une menée par le maire de Porto-Vecchio, Jean-Christophe Angelini (Avanzemu, LREG), qui obtient 13,1 %, une autre emmenée par Paul-Félix Benedetti (Core in fronte, LREG), qui récolte 8,4 %, et enfin, celle du président sortant de l’Assemblée de Corse et indépendantiste Jean-Guy Talamoni, pour la liste Corsica libera (LREG), obtient 6,9 %.
Face à cet éparpillement, la liste de droite unie, Un soffiu novu – un nouveau souffle (LDVD), emmenée par Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio, y trouve son compte et se retrouve au coude-à-coude avec Gilles Simeoni avec un score de 25,6 %.
Soutenu par la République en marche, le maire de Bonifacio Jean-Charles Orsucci (Corse, terre de progrès, LDVG) affiche quant à lui 5 %.
François Filoni, chef de file de la liste Les nôtres avant les autres – liste soutenue par le Rassemblement National – obtient 4,1 %.
À gauche, la liste Ecologica sulidaria, soutenue par Europe Écologie – Les Verts, et menée par Agnès Simonpietri, récolte 3,5 %, quand Michel Stefani et sa liste Campà megliu in Corsica – Vivre mieux en Corse (LCOM), obtient 3,1 %.
Enfin, le chef de file de la liste Corsica fiera (LEXD), Jean-Antoine Giacomi, récolte 0,7 %.
En Bourgogne-Franche-Comté, les électeurs ont décidé de faire mentir les sondages. La présidente PS sortante, Marie-Guite Dufay, arrive en tête du premier tour, avec 26,2 % des voix, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/LCP-AN - Public Sénat.
Le candidat du RN, Julien Odoul, est second avec 23,8 %, suivi du candidat LR/UDI/DLF, Gilles Platret, à 20,9 %. Denis Thuriot, candidat LREM, est à 12,7 %, suivi de Stéphanie Modde (EELV) à 9,9 %, de Bastien Faudot (LFO, GRS) à 4,1 % et enfin de Claire Rocher (LO) à 2,4 %.
Les sondages se sont trompés. Ils donnaient le RN en tête, suivi de Gilles Platret et de Marie-Guide Dufay, seulement en troisième position. Pour le RN, c’est une déception. Marine Le Pen avait fait de la Bourgogne-Franche-Comté l’une des régions gagnables par l’extrême droite. Avec des réserves de voix à gauche, et aidée sûrement par des voix LREM, la présidente sortante Marie-Guite Dufay pourrait dans ces conditions l’emporter.
Dans les Pays de la Loire, où le débat se focalisait largement autour de la question de la transition écologique, c’est la présidente sortante LR Christelle Morançais, pour l’Union de la droite et du centre (LUCD), qui figure en tête, avec 34,1 % des suffrages.
La présidente sortante qui caracole en tête des suffrages avec 34,1 %, est suivie, à gauche, par Matthieu Orphelin (ancien député LREM), dont la liste L’Écologie ensemble, solidaire et citoyenne (LUGE) a notamment été ralliée par la France insoumise et Europe – Écologie Les Verts, et qui obtient 18,4 %, au coude-à-coude avec le socialiste Guillaume Garot, chef de file de la liste Printemps des Pays de la Loire (LUG), qui a également rassemblé 18,4 % des votes. Il avait annoncé faire liste commune avec Matthieu Orphelin en cas de qualification pour le second tour.
C’est l’eurodéputé Hervé Juvin, conseiller environnement de Marine Le Pen et à la tête de la liste Pour une région qui vous protège (liste soutenue par le Rassemblement National), qui vient ensuite, avec un résultat de 11,9 %.
Il était au coude-à-coude avec le candidat LREM François de Rugy (La région de tous les progrès - LUC), qui figure en cinquième position et récolte 11,1 %.
Enfin, Cécile Bayle de Jessé (Debout les Pays de la Loire – LDSV), Eddy Le Beller (Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs - LEXG), et Linda Rigaudeau (Un nôtre monde Pays de la Loire - LDIV) affichent respectivement des scores de 3,0 %, 2,5 % et 0,6 %.
L’affrontement entre les deux héritiers bretons de Jean-Yves Le Drian aura bien lieu. Le candidat de la majorité présidentielle et des centristes Thierry Burlot (16,2 % des voix) accède au second tour, à la deuxième place, face au président socialiste sortant Loïg Chesnais-Girard (20,8 % des voix), premier. La LR Isabelle Le Callenec complète le podium avec 15,7 % des voix. Les têtes de listes du RN et d’EELV sont au coude-à-coude.
Gilles Pennelle pour le parti à la flamme est quatrième avec 14,4 % des votes, alors que l’écologiste Claire Desmares-Poirier est cinquième (14,2 % des votes). Place désormais à une quinquangulaire. Le dissident écolo, Daniel Cueff, et l’Insoumis Pierre-Yves Cadalen, n’accèdent pas au second tour, récoltant respectivement 6,6 % et 5,5 % des votes. L’abstention s’élevait quant à elle, selon les estimations Ipsos/Sopra Steria, à 64 %.
Selon les premières estimations Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions / Radio France / LCP-AN Public Sénat Hervé Morin arrive largement en tête. Le centriste et président sortant qui a fait la course en tête glâne 35.1 % des voix. Sa liste « Vivre la Normandie » est soutenue par Les Républicains, les centristes, l’UDI et le Modem. Tête de liste du Rassemblement national, Nicolas Bay arrive loin derrière le président sortant avec 20.4 % des suffrages exprimés.
La liste « La Normandie nous rassemble » soutenue par le parti socialiste, EELV et Générations et menée par Mélanie Boulanger agrège 18.3 % des voix devant la liste LREM menée par Laurent Bonnaterre qui obtient 11.6 % des suffrages. Sébastien Jumel, tête liste portée par le PCF et La France insoumise arrive en cinquième position avec 9.8 % des voix.
L’abstention atteint un record de 67 %. 17 points de plus qu’en 2015.
Le président du conseil régional sortant Jean Rottner (LR-UDI) obtient 30,2 % des voix au premier tour des élections régionales dans le Grand Est, selon l’estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, LCP-AN et Public Sénat. Dans cette région, le scrutin a été dominé par une abstention massive de 70,8 % (18 points de plus qu’en 2015). Il fait mieux que Philippe Richert en 2015 (25,8 %). Il dispose d’une grosse avance sur le candidat du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, arrivé deuxième avec 20,6 % (15 points de moins en six ans). La gauche arrive derrière. Eliane Romani (EELV-PS-PCF) recueille 14,9 % des voix. La candidate de la majorité présidentielle Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion, recueille 11,5 % des voix, juste au-dessus du seuil de 10 %, nécessaire pour qualification au second tour.
Aurélie Filippetti (Génération. s / La France insoumise) a obtenu 8,5 %. Florian Philippot (Les Patriotes), l’ancien vice-président du Front national, totalise 6,9 % des voix. Ces deux listes, au-dessus de 5 %, sont en mesure de fusionner avec une liste qualifiée. Le candidat du parti alsacien Unser Land Martin Meyer recueille 4,2 % des voix, Louise Fève (Lutte ouvrière) 2,6 %, et Adil Tyane (Union des démocrates musulmans français) 0,6 % des voix.
Selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/LCP-AN Public Sénat, le président sortant socialiste, Alain Rousset arrive largement en tête des votes à l’issue du premier tour avec 28,6 %.
La candidate RN, Edwige Diaz se place en seconde position avec 17,9 %. La centriste landaise Geneviève Darrieussecq, qui porte les couleurs de la majorité présidentielle se qualifie pour le second tour avec 15,6 %, comme la liste EELV de Nicolas Thierry (12,2 %) et l’ex-maire LR de Bordeaux, Nicolas Florian (11,4 %).
Plus bel espoir de LREM, la région Centre Val-de-Loire voit le président socialiste sortant, François Bonneau, arriver en tête (25,6 % des voix) selon les estimations Ipsos/Sopra Steria, au nez et à la barbe des derniers sondages. Derrière lui, le candidat du RN, Aleksandar Nikolic, est deuxième avec 21,7 % des votes.
Le chef de file LR/UDI, Nicolas Forissier, creuse l’écart avec et celui de la majorité présidentielle, le ministre Marc Fesneau. Ils sont troisième et quatrième avec respectivement 18,7 % et 15,5 % des voix. L’écologiste (EELV) et vice-président de la région à la Transition écologique, Charles Fournier, termine cinquième (11,4 % des voix) et accède au second tour. L’abstention atteint 67 % selon les estimations Ipsos/Sopra Steria de 18h40.
La présidente sortante Carole Delga (PS-PCF) sort très confortée du premier tour en Occitanie, avec 39,5 % des voix, selon l’estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, LCP-AN et Public Sénat. C’est 15 points de plus que son niveau atteint au premier tour en 2015. L’ancien magistrat Jean-Paul Garraud, le candidat soutenu par le Rassemblement national et issu de la droite, ne recueille que 22,9 % des voix, soit neuf points de moins que le score de Louis Aliot en 2015. Aurélien Pradié, le candidat LR-UDI, est troisième avec 11,9 % des voix (près de sept points de moins par rapport au score de Dominique Reynié en 2015).
Antoine Maurice (EELV / Génération. s) obtient 8,9 % des voix exprimés, un léger recul pour les écologistes par rapport au précédent scrutin. L’ex-LR Vincent Terrail-Novès, le candidat soutenu par la République en marche et le MoDem, serait au coude-à-coude avec le précédent, avec 8,3 %. Myriam Martin (La France insoumise) a recueilli 5,1 % des voix.
Viennent ensuite Malena Adrada (Lutte ouvrière) avec 2,2 %, le régionaliste Jean-Luc Davezac, avec 0,8 % et Anthony Le Boursicaud (Essentielle) avec 0,4 %.
Au plan national, la droite est largement en tête des votes, au soir du premier tour des régionales et départementales. Selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/LCP-AN - Public Sénat, LR est donnée à 28,7 % des voix. Le RN est en chute, avec 19,4 %, contre 27 % en 2015.
Le PS est estimé à 15,6 %, lui aussi en fort recul, comparé aux 36 % de 2015. Les écologistes d’EELV, qui voulaient compter dans ce scrutin, en partant sous leurs propres couleurs dans la majorité des cas, sont donnés à 12,9 % en moyenne nationale, soit derrière les socialistes. La France Insoumise est à seulement 5,3 %.
La République en Marche et ses alliés ne sont qu’à 10,4 %. De nouveau, les élections intermédiaires sont difficiles pour le parti présidentiel, qui manque d’implantation locale.
Dans ces élections régionales marquées par une abstention record, voici notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/LCP-AN Public Sénat, de la participation par régions.
C’est le Grand Est qui fait figure de plus mauvais élève avec 70,8 % d’abstention contre 52,1 % en 2015.
Les Pays de la Loire (69,8 %), la Normandie (67 %), le Centre-Val de Loire (67 %) et les Hauts-de-France (67 % contre 45,2 % en 2015) figurent également parmi les régions les plus marquées par l’abstention.
Suivent les régions avec plus de 60 % d’abstention : la Provence-Alpes-Côte d’Azur (66,3 %) la Bourgogne-Franche-Comté 65,8 %, l’Auvergne-Rhône-Alpes (65,1 %), la Bretagne (64 %), la Nouvelle-Aquitaine (62,9 %), l’Occitanie (61,4 %).
La Corse fait figure d’exception avec 44,1 % d’abstention, un taux relativement stable comparé à 2015 (40,3).
Selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions/Radio France/LCP-AN Public Sénat, le taux d’abstention au premier tour des élections régionales et départementales s’élève à 66,1 %. Un record. Une estimation qui confirme la tendance des chiffres de la participation à midi et à 17 heures, où le taux de participation s’établit à 26,72 %.
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