Elections régionales : ces 5 régions où le basculement politique est possible

Elections régionales : ces 5 régions où le basculement politique est possible

Après le premier tour, la physionomie des élections régionales du 27 juin laisse augurer des présidents sortants réélus au second, quand d’autres font face à des listes d’unions de la gauche, dans un contexte d’immense abstention. Quelques-unes pourraient basculer. Tour d’horizon dans 5 régions où le changement de couleur politique est possible.
Public Sénat

Par Pierre Maurer

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Dernier round pour les candidats. Le second tour des élections régionales et départementales a lieu dimanche 27 juin, après une courte semaine de campagne. Le point sur les régions à enjeux, quelques jours avant le son de cloche final.

● En Paca : un front républicain formé dans la douleur face au « risque » RN

Pendant quelques heures, le feuilleton de la gauche aura presque volé la vedette au psychodrame de la droite. Après une nuit d’intenses discussions, sous la pression médiatique et politique, le chef de file écologiste de l’union de la gauche, le conseiller municipal Jean-Laurent Félizia, a retiré sa liste la « mort dans l’âme ».

Arrivé troisième le soir du premier tour (16,9 %), il avait refusé de saborder sa liste en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, région où le candidat du RN, Thierry Mariani a terminé en tête au premier tour (36,4 %), devant le LR Renaud Muselier (31,9 %).

Mariani et Muselier, les deux frères ennemis qui ont frayé côte à côte dans leurs jeunes années au RPR s’affronteront donc dans une lutte incertaine. « On a été fabriqué dans le même moule. C’est trente ans de vie commune. Aujourd’hui, le retrouver contre moi, ça fait un petit choc », confiait Renaud Muselier au Figaro. Selon le dernier sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI, le président LR sortant serait donné vainqueur (51 %) d’une très courte tête face à son concurrent du RN (49 %).

Ile-de-France : à la tête de la gauche, Julien Bayou espère battre Valérie Pécresse

Après la division du premier tour, les trois listes de gauche, toutes qualifiées pour le second tour, ont rapidement trouvé un accord d’union derrière le patron d’EELV, Julien Bayou. L’écologiste avait réalisé le meilleur score des trois au premier tour (12,95 % des voix, contre 11,07 % pour Audrey Pulvar et 10,24 % pour Clémentine Autain).

Face à eux, Valérie Pécresse (35,94 %) conserve une avance confortable mais pourrait pâtir du maintien du candidat LREM, Laurent Saint-Martin (11,79 %), et de la tête de liste du RN, Jordan Bardella (13 %). La campagne de second tour a surtout donné lieu à un concours Lépine du soutien le plus polémique. Pour Pécresse : rien de moins que l’ancien président socialiste de la région, et ennemi de toujours, Jean-Paul Huchon, tout comme Manuel Valls. Face à la polémique naissante, la liste de gauche a récolté des soutiens de poids : Christiane Taubira, Lionel Jospin, François Hollande et Anne Hidalgo. « La victoire est à portée de main », a lancé Julien Bayou lors d’un meeting jeudi soir, quand dans le même temps Valérie Pécresse concentrait ses critiques sur l’extrême-gauche « qui a perdu sa boussole républicaine ».

Selon un sondage Opinionway jeudi, la présidente sortante l’emporterait dimanche avec 43 % des voix, 12 points devant la liste de la gauche (31 %).

● En Bretagne, deux frères ennemis dans l'une des deux quinquangulaires du scrutin

Depuis le début de la campagne, l’élection bretonne est largement résumée à l’affrontement des « deux héritiers de Jean-Yves Le Drian » : le président socialiste sortant Loïg Chesnais-Girard (20,95 %) et son ancien vice-président passé à LREM, Thierry Burlot (15,53 %). Le duel se poursuit au second tour « sans accord secret » selon les mots du socialiste. Loïg Chesnais-Girard et l’ancien maire antipesticides de Langouët Daniel Cueff et sa liste apartisane « Bretagne ma vie » (6,52 %) ont toutefois choisi de fusionner leurs listes.

Mais reste tout de même les candidatures de la liste LR arrivée troisième et menée par Isabelle Le Callennec (16,27 %), disposant d’une faible réserve de voix, et celle de l’écologiste Claire Desmares-Poirrier (14,84 %) qui n’a pas réussi à s’allier au socialiste sortant. Le RN complète le tableau avec Gilles Pennelle et son score de 14,27 %.

● Union de la gauche face au RN pour conserver la Bourgogne Franche-Comté

Socialiste depuis des années, la Bourgogne Franche-Comté devrait le rester. Alors que Marine Le Pen ciblait la région comme l’une de ses meilleures chances de victoires, le RN a peu à peu déchanté entre les frasques de son candidat, Julien Odoul, et un score élevé mais moins bon que prévu (23,19 %).

Résultat : la présidente socialiste sortante Marie-Guite Dufay, arrivée en tête (26,52 %) avec sa liste PS-PCF-PRG, s’est félicitée d’avoir réussi à rassembler la gauche pour le second tour. Elle a convaincu l’écologiste Stéphanie Modde (10,34 % au premier tour) de fusionner. Le candidat de LR, Gilles Platret (21 %), et celui de LREM, Denis Thuriot (11 %), se sont tout deux maintenus même si ce dernier a longtemps laissé planer le doute.

● Dans les Pays de la Loire, la gauche unie veut déloger la droite

C’est le plus grand espoir de bascule pour la gauche. Dans les Pays de la Loire, la présidente LR sortante, Christelle Morançais (LR, 34,29 % au premier tour), arrivée en cours de mandat, paraît à la portée du candidat écologiste Matthieu Orphelin (18,7 %), qui s’est allié entre les deux tours au socialiste Guillaume Garot (16,31 %). Jeudi à Nantes, l’eurodéputé EELV Yannick Jadot et le chef du PS Olivier Faure, ont apporté leur soutien à Matthieu Orphelin qui a dit compter sur la mobilisation des jeunes pour battre la droite.

La gauche a d’autant plus ses chances que le second tour est une quadrangulaire, divisant toujours un peu plus les voix. Deux autres candidats ont annoncé leur maintien : l’ancien ministre François de Rugy (LREM) qui a terminé bon dernier (11,97 %), derrière le candidat du Rassemblement National, Hervé Juvin et ses 12,53 %. La campagne de second tour a été émaillée par une altercation verbale entre Matthieu Orphelin et Christelle Morançais, présidente sortante LR, sur fond d’accusations d’homophobie envers Matthieu Orphelin de la part de l’équipe de campagne ou des militants de l’actuelle présidente de la région (une enquête est en cours). « J’ai toujours combattu la haine contre les homosexuels », a répondu sur Twitter Christelle Morançais.

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