Élections régionales en PACA : Thierry Mariani grand favori du duel avec Renaud Muselier

Élections régionales en PACA : Thierry Mariani grand favori du duel avec Renaud Muselier

Le candidat du Rassemblement national est en tête des sondages sur les deux tours. Pour espérer l’emporter, le président sortant LR pourrait tendre la main à la gauche, qui pour l’heure refuse tout accord pour faire barrage au RN.
Public Sénat

Par Jérémy Heintzmann

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Dans le ciel bleu azur de Provence, quelques nuages sont venus assombrir l’avenir du président sortant. Mais Renaud Muselier, actuellement en difficulté dans les sondages, ne s’avoue pas encore vaincu. Dans le village de Roussillon (Vaucluse), il affiche même un grand sourire auprès des commerçants. « J’ai toujours eu le sourire », assure-t-il. « Le seul problème, c’est qu’il a longtemps été masqué. »

 

Renaud Muselier : « Je suis Républicain depuis toujours, je ne veux pas être ministre de Madame Le Pen »


Et il doit désormais jouer franc-jeu dans cette campagne. Le successeur de Christian Estrosi en 2017 mise donc sur son attachement à la région et compte sur son bilan. « Je suis pour la décentralisation, par rapport au pouvoir central, et bien sûr en s’appuyant sur les élus locaux », clame-t-il devant ses têtes de liste.
Vivement critiqué après son alliance avec la liste de Sophie Cluzel et La République en Marche, il veut surtout rappeler sa loyauté à la droite, dans une élection devenue selon lui trop nationale. « Quand vous avez un concurrent, que ce concurrent se retire et appelle à voter pour vous, on vous explique que ce n’est pas une bonne stratégie. Je n’ai jamais vu ça en politique. Moi je suis Républicain depuis toujours, j’ai été au RPR, et c’est ma région d’abord. Je ne veux pas être ministre de Madame Le Pen, moi… »

Dans sa ligne de mire, Thierry Mariani. Une nouvelle attaque, après une requête déposée récemment par des membres des Républicains pour demander la radiation du candidat RN des listes électorales. « Il ne paie pas d’impôts ici, il ne vit pas ici, il a abandonné le Vaucluse et la région Paca depuis près de dix ans », dénonce Renaud Muselier. « Et après il nous explique qu’il aime la région, alors qu’il l’a quittée depuis dix ans. On peut le rappeler quand même. »

 

Thierry Mariani en tête des sondages au premier comme au second tour



Dans ce duel, chacun se rend coup pour coup.
Près d’Aix-en-Provence, sur le massif de la Sainte Victoire, Thierry Mariani ne s’en prive pas. Opposé à un parc éolien construit dernièrement à cet endroit, il affirme devant les journalistes que Renaud Muselier a soutenu son installation : « Est-ce qu’il avait du pouvoir sur le projet ? S’il écrit une lettre pour appuyer ce projet à deux mois de la fin du permis de construire, ça veut dire qu’il pense qu’il en a ».

Une manière aussi pour l’ex-ministre des Transports d’afficher sa sérénité face aux accusations du président sortant. « C’est une opération de diversion pour semer le doute », déclare-t-il. « J’ai eu des mandats dans cette région : trois fois de maire, deux fois de conseiller général, quatre fois de député dans le Vaucluse. Après on peut essayer de voir si ma taxe d’habitation est en règle ou pas, mais je suis très tranquille. »

Et pour cause : il est en tête des intentions de vote au premier comme au second tour. L’ancien membre des Républicains, passé chez le Rassemblement national en 2019, sait qu’il a profité du cafouillage de son adversaire pour gagner des électeurs. « Cet électorat classique de droite a compris qu’il était trahi, que si Monsieur Muselier était élu le 27 juin, c’est à l’Élysée qu’on sabrerait le champagne en premier. Je pense que si on a de bons résultats, c’est parce que depuis le début on a joué franc-jeu et on n’a pas changé. »

 

La gauche ne croit plus au front républicain et n’envisage pas de se retirer


Quelques longueurs d’avance dans un match où un troisième homme s’invite.
Jean-Laurent Félizia a rallié socialistes et communistes derrière sa liste écologiste, qui devrait largement dépasser les 10 % au premier tour. Venu rencontrer des intermittents du spectacle d’Avignon, ce paysagiste assure qu’il ne croit plus au front républicain, vainqueur il y a six ans. (Christian Estrosi avait devancé Marion-Maréchal Le Pen au second tour, après le retrait de la liste de Christophe Castaner).

Pour l’instant, il n’envisage pas de se retirer, ni de s’allier avec Renaud Muselier pour faire barrage au Rassemblement national. « Alors que je conteste le bilan de Renaud Muselier, j’irais m’acoquiner avec lui ? Pour faire quoi ? Pour rester en dehors du paysage politique régional, comme nous l’avons fait en 2015 alors que Christian Estrosi nous avait promis un conseil consultatif régional qui n’a duré que trois mois ? » interroge-t-il. « Non, il faut arrêter cette mascarade. Je laisse Monsieur Muselier faire ses arrangements entre amis, vendre la peur et la haine à Monsieur Mariani, et moi j’apporte l’alternative par ce vote des solutions. »


Dans la région, l’abstention devrait également jouer un grand rôle. Selon un sondage récent (Ifop-Fiducial réalisé du 7 au 11 juin), 57 % des personnes interrogées déclarent qu’elles n’iront pas voter au premier tour.

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