Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».
Résultats des élections régionales : les 5 enseignements du scrutin
Par Public Sénat
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Abstention record
Malgré les appels au vote répétés des responsables politiques de tous bords, entre les deux tours, la participation des quelque 48 millions d’électeurs appelés aux urnes s’établit à environ 34 % pour le deuxième tour en France métropolitaine. Soit le même niveau qu’au premier tour où l’abstention avait atteint 66,7 %, marquant une envolée vertigineuse par rapport à 2015 (41,59 %).
Les ténors de droite confortés
Le scrutin a été marqué par une prime aux sortants parfaitement respectée puisque tous les présidents de régions, à gauche comme à droite, ont été réélus en métropole.
Candidat à la présidentielle, Xavier Bertrand est largement réélu président des Hauts-de-France. Le candidat de la droite (ex-LR) l’emporte avec 53 % des voix. En prenant la parole dimanche soir, Xavier Bertrand s’est clairement tourné vers 2022. « Ce chemin de l’espoir démarre maintenant, il démarre ici » […] Ce résultat me donne la force d’aller à la rencontre de tous les Français », a-t-il lancé.
Très confortablement réélu avec 55,9 % des suffrages exprimés, le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes a lui aussi donné un discours aux accents nationaux. Il attribue sa victoire à la « constance des convictions, la défense des classes moyenne, le refus de tout compromis avec le communautarisme et la sécurité dont (il a) fait (sa) priorité ». Laurent Wauquiez est arrivé devant la coalition de la gauche menée par l’écologiste Fabienne Grébert (32,7 %) et le Rassemblement national (11,4 %).
En Ile-de-France, Valérie Pécresse devance de 10 points la coalition de gauche menée par l’écologiste, Julien Bayou (34,6 %). Le RN n’engrange que 11,8 % des voix. Quant au candidat de la majorité présidentielle, Laurent Saint-Martin, il parvient seulement à obtenir 9,5 % des suffrages.
Si Valérie Pécresse est élue moins confortablement que Xavier Bertrand ou Laurent Wauquiez, elle souligne que « nous avons fait gagner les forces de la droite et du centre, dans une région où la majorité présidentielle avait décidé d’engager cinq ministres ».
La gauche conserve ses régions et en remporte en Outre-mer
Dans la lignée du premier tour, la gauche sort aussi requinquée de ce scrutin et maintient ainsi son ancrage local. De quoi faire dire au numéro un du PS Olivier Faure que son parti avait la « responsabilité de rassembler l’ensemble de la gauche et des écologistes » pour 2022.
Alain Rousset (PS), président de région depuis 1998, a décroché un cinquième mandat en Nouvelle-Aquitaine, avec près de 40 % des voix et sans s’allier avec EELV. En Occitanie, la socialiste Carole Delga a également été très confortablement reconduite par les électeurs, tout comme François Bonneau en Centre-Val de Loire, et Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté, au terme d’une campagne qui s’annonçait pourtant difficile. En Bretagne, le président socialiste sortant Loïg Chesnais-Girard vire en tête avec près de 30 % des voix. Mais, après avoir fait cavalier seul en refusant tout accord avec EELV comme LREM, il n’aura qu’une majorité relative.
La gauche peut aussi se targuer de voir deux région basculer dans son escarcelle. A La Réunion, Huguette Bello, à la tête d’une liste d’union, a revendiqué sa victoire face au sortant Didier Robert (DVD). Elle remporte également la Guyane où le président sortant, Rodolphe Alexandre, soutien du président de la République, a été battu par la liste d’union de la gauche du député Gabriel Serville (54,83 % des suffrages exprimés contre 45,17 %).
Le député apparenté PS, Serge Letchimi a quant à lui remporté, dans une quadrangulaire, les élections territoriales en Martinique avec 37,72 % des voix et retrouve son siège à la présidence de la collectivité territoriale de Martinique qu’il avait perdu en 2015 face à l’indépendantiste, Alfred Marie Jeanne.
Le RN rate une marche avant 2022
Certains sondages prédisaient, au début de la campagne, des lendemains qui chantent au RN avec deux voire trois régions pouvant tomber dans l’escarcelle du Rassemblement national. Ce sera zéro région au compteur, les régionales devaient être une rampe de lancement pour avril 2022, elles se sont transformées en faux départ.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, Thierry Mariani (ex-LR devenu RN) voit la victoire filer à Renaud Muselier (LR), qui a notamment bénéficié du retrait du candidat de gauche pour faire barrage au RN, engrange autour de 57 % des suffrages contre 43 % pour Thierry Mariani. Le barrage républicain a fonctionné.
Marine Le Pen, a cependant donné « rendez-vous aux Français, dès demain, pour construire tous ensemble l’alternance dont la France a besoin ».
LREM ne s’implante toujours pas dans les territoires
Quant à la majorité présidentielle, absente au premier tour en Paca et éliminée dans les Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes ou en Occitanie, elle confirme ses faibles étiages là où elle a pu concourir. Les ministres Brigitte Klinkert (Grand Est), Geneviève Darrieussecq (Nouvelle-Aquitaine), Marc Fesneau (Centre-Val de Loire), ou encore le député Laurent Saint-Martin (Ile-de-France) stagnent ou régressent par rapport au premier tour. « Un coup de semonce très important pour la majorité », prévient le patron du MoDem François Bayrou.
Pour autant, un grand remaniement n’est pas à l’ordre du jour. Des ajustements techniques, sur le périmètre de certains ministres, sont évoqués du côté de l’exécutif.