Elections sénatoriales: dernier scrutin 2017 et test pour Macron

Elections sénatoriales: dernier scrutin 2017 et test pour Macron

Le renouvellement le 24 septembre de la moitié du Sénat, qui clôt la séquence électorale 2017, constitue un premier test pour...
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Par Dominique CHABROL

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Le renouvellement le 24 septembre de la moitié du Sénat, qui clôt la séquence électorale 2017, constitue un premier test pour Emmanuel Macron et La République en marche, qui a révisé à la baisse son ambition de peser à la Haute assemblée.

Dans tout juste un mois, 171 des 348 sièges de sénateurs seront à pouvoir dans les 38 départements métropolitains (150), les 6 départements et collectivités d'outremer (14) concernés, auxquels s'ajouteront 6 sièges des Français hors de France et un siège vacant qui sera pourvu au terme d'une élection partielle.

Un scrutin au suffrage indirect, avec un collège électoral de 76.359 grands électeurs (parlementaires, maires, élus locaux...), dont les ressorts sont très différents de ceux des élections législatives.

Principaux enjeux du vote : l'arrivée de La République en Marche! peut modifier les équilibres droite-gauche traditionnels au Sénat, la droite ambitionne quant à elle de maintenir au moins ses positions et la gauche tentera comme à l'Assemblée nationale de limiter les dégâts. Pas de basculement attendu en revanche : à droite depuis 2014, le Sénat devrait le rester.

Après l'euphorie de la présidentielle, l'objectif de la REM est de renforcer son implantation à la Haute assemblée. Mais les décisions des quatre premiers mois du quinquennat pèseront sur le scrutin.

"Le climat est profondément différent de celui de juin. La France est en train de sortir de l'hypnose macronienne", analyse Bruno Retailleau, qui préside le groupe Les Républicains au Sénat. En ligne de mire : les récentes annonces du gouvernement (annulation de crédits, exonérations de la taxe d'habitation, baisse des emplois aidés...) qui touchent les collectivités locales.

Considéré comme le représentant des collectivités, le Sénat attache une importance particulière à ce qui les concerne. "Elles sont ulcérées de cette manie du pouvoir parisien de se défausser sur elles", affirme l'élu LR de Vendée. Un mécontentement qui pourrait s'exprimer le 24 septembre.

"La réduction des emplois aidés crée des difficultés immédiates pour les collectivités et associations", a mis en garde jeudi le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), sur Twitter.

- L'enjeu des 3/5e au Parlement -

Argument écarté par François Patriat, l'un des premiers soutiens d'Emmanuel Macron au Sénat, pour qui ces décisions "parfois courageuses" du gouvernement "suscitent à tort l'inquiétude des élus locaux". "Nous avons de bons candidats, implantés dans la vie active. Mon objectif est que nous soyons le deuxième groupe du Sénat", soutient le sénateur de Côte-d'Or.

"Si on est 50 au groupe ce sera bien", concède le président du groupe REM, qui compte aujourd'hui 29 membres, dont les deux-tiers sont renouvelables ou ne se représentent pas.

Avec 143 sièges dans le Sénat sortant, Les Républicains jouent la prudence. "Si on garde ce chiffre ce sera bien. Dans le meilleur des cas on en gagne, dans le pire on est stable", avance Bruno Retailleau.

Fort de 108 membres avant la présidentielle, le groupe socialiste a fait face pour sa part à des défections de ses membres en faveur d'En Marche! et tentera de limiter l’hémorragie.

Quand aux sénateurs écologistes (9), ils ont vu leur groupe disparaître fin juin, avec le ralliement d'un des leurs au groupe REM.

Autre enjeu du scrutin : Emmanuel Macron obtiendra-t-il la majorité des 3/5e des parlementaires (555 élus à l'Assemblée et au Sénat, sur un total de 925) nécessaires pour faire adopter des réformes constitutionnelles ?

C'est peu probable au vu des ambitions mesurées de la République en Marche au Sénat. Mais les lignes peuvent bouger après le vote. "Il y aura une majorité relative composite au Sénat, note François Patriat. Avec des centristes, des MoDem, des RDSE, des socialistes, des REM et des Républicains qui soutiendront le gouvernement".

L'exécutif devrait alors tenter de rassembler ces différentes sensibilités pour disposer des 3/5e nécessaires pour réformer la Constitution. L'autre solution étant l'usage du référendum.

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