Élisabeth Borne poursuit les consultations : « Le projet présidentiel pourra être enrichi ou amendé », assure Maud Bregeon

Élisabeth Borne poursuit les consultations : « Le projet présidentiel pourra être enrichi ou amendé », assure Maud Bregeon

Pouvoir d’achat, éducation, santé, réforme des retraites, droit à l’IVG… Au micro de Public Sénat, la députée de la majorité Maud Bregeon, porte-parole de Renaissance, évoque ces dossiers sur lesquels le camp présidentiel est susceptible de construire des majorités avec ses oppositions.
Romain David

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Confirmée à son poste par Emmanuel Macron, la Première ministre Élisabeth Borne poursuit cette semaine les consultations avec les forces d’opposition, en vue de trouver un potentiel accord de gouvernement. L’objectif : évoquer la participation de certains responsables d’opposition au « gouvernement d’action » qui sera mis en place début juillet, et voir sur quels textes législatifs la majorité est susceptible de dégager un consensus avec ses adversaires. « L’objectif est d’arriver à savoir jusqu’où on peut aller sur un accord de gouvernement, ce à quoi sont prêtes à s’engager les oppositions. Et une fois ce travail réalisé, proposer au président de la République la formation d’un gouvernement d’action », résume au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, la députée Maud Bregeon, également porte-parole de Renaissance (ex-LREM).

« Derrière les logiques comptables du nombre de députés [nécessaire pour faire adopter un texte], il y a des problématiques extrêmement concrètes comme la question du pouvoir d’achat sur lesquels nous sommes tous attendus, peu importent nos groupes ou partis politiques d’appartenance », défend Maud Bregeon. « Pour dialoguer, il faut être au moins deux. Ces derniers jours, le président de la République a tendu quatre fois la main [aux oppositions] », défend encore l’élue des Hauts-de-Seine, qui évoque la prise de parole d’Élisabeth Borne le soir du second tour des législatives, la rencontre d’Emmanuel Macron avec les représentants des forces politiques susceptibles de former un groupe à l’Assemblée nationale, son allocution mercredi soir et enfin l’entretien qu’il a accordé à l’AFP dimanche. « Charge à chacun d’y mettre du sien et de faire avancer le dialogue, nous sommes tous comptables devant nos électeurs », martèle encore la députée des Hauts-de-Seine.

Education et santé

Mais sur quels dossiers la majorité est-elle susceptible de s’accorder avec ses adversaires ? « Le projet présidentiel est à la base des discussions avec les oppositions. Pourquoi ? Parce qu’Emmanuel Macron a été réélu le 24 avril. C’est une victoire contrairement à ce que certains laissent entendre. Les Français ont choisi de lui donner une majorité. Relative, certes, mais une majorité quand même. Le projet présidentiel pourra être enrichi ou amendé à partir des concertations », explique Maud Bregeon. « Il y a par exemple deux grands chantiers que nous avons ciblés pendant la présidentielle - les questions d’école et de santé -, sur lesquels on assumait de dire : nous n’arrivons pas avec un projet ficelé de A à Z parce que l’on doit travailler de façon très concrète avec les différents élus, le corps enseignant et le corps médical. Je pense que là-dessus, dans l’intérêt général, on doit pouvoir trouver des consensus », fait-elle valoir.

« Pas de totem » sur la réforme des retraites

Autre dossier sur lequel le chef de l’Etat pourrait trouver une majorité de circonstance, notamment en ralliant les voix de la droite : la réforme des retraites. Après avoir évoqué un recul de l’âge légal de départ à 64, voir 65 ans, Emmanuel Macron se montre plus nuancé depuis l’entre-deux tours de la présidentielle. « On avait dit que l’on n’arrivait pas avec un projet complètement figé. On a un objectif général, une philosophie dans la réforme qui est de trouver un système plus juste. C’est pour cela que l’on propose une retraite minimum à 1 100 euros, que l’on propose de revoir les notions de pénibilité et de carrière longue. En même temps, ce système doit être équilibré sur la durée, pérenne », explique notre invitée. « Il ne doit pas y avoir de totem. Il faut garder en tête l’objectif : l’équilibre, ce qui nécessite un décalage progressif de l’âge de départ. Tout cela doit être discuté avec le Parlement. »

Revirement sur l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution

Dernier point, amené en haut de la pile par l’actualité internationale : le droit à l’IVG. Aux Etats-Unis, la Cour suprême a révoqué ce droit constitutionnel, laissant aux Etats les plus conservateurs la possibilité d’interdire complètement le recours à l’avortement. En France, l’opposition de gauche a évoqué la nécessité d’une proposition de loi constitutionnelle visant à sanctuariser le droit à l’IVG en l’inscrivant dans la constitution. C’est finalement la majorité qui a annoncé samedi le dépôt d’un tel texte. En juillet 2018, l’opposition avait déjà cherché à faire passer cette mesure. À l’époque, la majorité et le gouvernement s’y étaient opposés, estimant qu’aucune menace particulière ne pesait sur ce droit. « Est-ce que le recours à l’IVG est en danger en France ? Non. Est-ce qu’il pourrait l’être demain ? Oui, les Etats-Unis nous l’ont prouvé », explique Maud Bregeon. « Fort de cette triste illustration, nous prenons nos responsabilités. »

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