Emmanuel Macron aux maires : « Je vous ai entendus sur la question du second tour »
Le chef de l’Etat a passé quatre heures à écouter les associations d’élus et maires des grandes villes. Tous ont pris position pour l’organisation du second tour des municipales fin juin. « Vous êtes unanimes et c’est encourageant » leur a dit le chef de l’Etat, selon des participants.

Emmanuel Macron aux maires : « Je vous ai entendus sur la question du second tour »

Le chef de l’Etat a passé quatre heures à écouter les associations d’élus et maires des grandes villes. Tous ont pris position pour l’organisation du second tour des municipales fin juin. « Vous êtes unanimes et c’est encourageant » leur a dit le chef de l’Etat, selon des participants.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ça se précise sur les municipales. Emmanuel Macron a pris le temps d’écouter, lors d’une réunion en visioconférence, les élus locaux. Les associations d’élus, ainsi que les maires des grandes villes, étaient conviés, ce mardi, à échanger avec le chef de l’Etat sur la question du second tour des municipales et du déconfinement. Ou plutôt à s’exprimer. Durant le long tour de table de près de quatre heures, « les associations d’élus ont été unanimes pour l’organisation du second tour des municipales fin juin, tout comme les maires présents », affirme à publicsenat.fr Christophe Bouillon, président de l’Association des petites villes de France (APVF), présent à la réunion.

« Il voulait acter l’unanimité des associations d’élus »

C’est seulement peu avant 20 heures, après une prise de parole de Jean Castex, le Monsieur déconfinement, qu’Emmanuel Macron s’est exprimé… pour seulement trois minutes ! Pas de long discours du président de la République cette fois, pour cause de rendez-vous téléphonique international.

Si le message a été court, il donne une indication sur la suite. « Je vous ai entendu sur la question du second tour. Vous êtes unanimes et c’est encourageant » a affirmé Emmanuel Macron, rapporte Christophe Bouillon. « Il voulait acter l’unanimité des associations d’élus », selon le député PS de Seine-Maritime. Manière pour le chef de l’Etat de s’appuyer sur les élus locaux, s’il prend la décision d’un vote fin juin. Et ainsi, en quelque sorte, d’en partager la responsabilité, comme les difficultés, en cas de nouvelle polémique… Les sénateurs affirment justement de leur côté que c’est au Président de prendre ses responsabilités, alors que la Macronie ne s’était pas faite prier pour souligner que Gérard Larcher, président du Sénat, s’était opposé au report du premier tour. Les élus de la Haute assemblée n’ont pas dû oublier.

« On sait que de Gaulle a dit à un moment donné "je vous ai compris", mais la compréhension était différente »

Michel Fournier, vice-président délégué de l’Association des maires ruraux, confirme les propos d’Emmanuel Macron. Mais à l’écouter, l’élu attend de voir. « On sait aussi que de Gaulle a dit à un moment donné, "je vous ai compris". Et on sait que la compréhension était différente » plaisante le maire de Les Voivres, commune de 330 habitants des Vosges. « Mais c’est vrai qu’il a reconnu que toutes les associations représentées, ce qui n’est pas négligeable, sont pour l’organisation rapide du second tour. Les exécutifs doivent être mis en place et on doit avoir des intercommunalités qui tiennent debout pour participer à la relance économique » souligne le responsable de l’Association des maires ruraux. « On a besoin des territoires pour la relance » confirme Christophe Bouillon.

S’il a entendu le message, le chef de l’Etat n’a cependant pas clairement pris position pour l’organisation du second tour fin juin – la date du 28 est évoquée. Il reste « prudent », constate le président de l’Association des petites villes de France.

« Il faut s’autoriser à mettre le frein à main tout d’un coup »

Hier, le Conseil scientifique a rendu au premier ministre son avis sur l’organisation du scrutin. Il est très mesuré. C’est un petit « oui » et un gros « mais » (voir notre article). En cas de retour de l’épidémie, les scientifiques préconisent même « une nouvelle interruption du processus électoral » et demande de faire un point 15 jours avant le vote. « Il faut s’autoriser à mettre le frein à main tout d’un coup » dit Christophe Bouillon.

Le Conseil scientifique alerte aussi sur les « risques majeurs liés à la campagne électorale » et renvoie bien la responsabilité de l’organisation du second tour aux autorités. Dans cette affaire, c’est comme si chacun ne voulait pas se retrouver pointé du doigt, au cas où les choses tournaient mal.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Session of questions to the government at the Senate
3min

Politique

Réponse de Lecornu aux patrons : sur le budget, « le Premier ministre se décharge de sa responsabilité », déplore le président de la délégation sénatoriale aux entreprises

Un mois après la publication d’une tribune cosignée par 2 000 patrons dénonçant la « spirale fiscale dangereuse » du budget, Sébastien Lecornu leur répond sur les réseaux sociaux et leur rappelle que le vrai danger, « c’est l’absence de budget ». Une réponse qui ne satisfait pas les sénateurs LR de la délégation aux entreprises

Le

Paris: sFin rencontre Olivier Faure du PS et Sebastien Lecornu Premier ministre demissionnaire
8min

Politique

Budget : après une rencontre avec Sébastien Lecornu, l’optimisme modéré des socialistes, sur fond de débat autour du 49.3

« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.

Le

Emmanuel Macron aux maires : « Je vous ai entendus sur la question du second tour »
4min

Politique

Budget de la défense : Sébastien Lecornu s’explique sur les débats 50-1 au Parlement

Le Premier ministre et la ministre des Armées ont rassemblé cet après-midi les parlementaires des commissions chargées des sujets de défense, dans une réunion à huis clos. Au menu des discussions : la hausse des crédits budgétaires militaires et l’organisation d’un débat sur ce thème à l’Assemblée nationale, et au Sénat.

Le