Emmanuel Macron devant les maires : ce qu’il faut retenir de son discours

Emmanuel Macron devant les maires : ce qu’il faut retenir de son discours

Au 100e Congrès de l’AMF, le président de la République, très attendu, a maintenu ses engagements. "J'ai besoin de vous" a-t-il lancé. Retrouvez tous les temps forts et les annonces du chef de l'État
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17h45 : « Merci pour votre colère », la conclusion d’Emmanuel Macron 

AMF: « Merci pour votre colère », la conclusion d’Emmanuel Macron
05:27

En guise de conclusion, les mots d’Emmanuel Macron ont pris des accents de « team building ».  Se présentant «  en Président engagé », il a affirmé vouloir « transformer le pays ». « Et nous ne sommes pas là pour faire plaisir en renonçant à faire. Donc, vous n’aurez jamais dans mes discours, des discours de renonciation par complaisance. Mais vous aurez toujours de la considération et du respect quand il y a des erreurs qui sont faites (…) Parce que je sais que vous aussi vous êtes des élus engagés ».

 « J’attends de vous que vous continuiez à entreprendre, à innover (….) que vous ne cédiez en rien à la morosité ambiante ou à l’esprit de défaite. Parce que ce qui nous tient là, c’est l’esprit de conquête ».

« Je m’engage à une chose. C’est de venir chaque année rendre compte des engagements que je viens de prendre parce que c’est cela l’esprit de responsabilité dans la République ».

Enfin, il a remercié les maires de France. « Merci pour votre colère, merci pour vos indignations parce que je sais que vous ne répercutez, parfois, qu’un peu de celles que vous subissez. Merci pour votre engagement pour la République. Vive la République et vive la France » a-t-il conclu avant le départ de la Marseillaise.   

17h30 : Emmanuel Macron veut des « assises de l’eau » et une simplification de la loi ALUR

Emmanuel Macron veut simplifier la loi ALUR
02:04

«L ’Etat doit parler d’une voix dans le montage de vos projets » a-t-il expliqué. « Je veux un Etat facilitateur de vos projets. C’est le rôle que je veux assigner à l’Agence nationale de la cohésion des territoires dont j’ai annoncé la création lors de la conférence nationale des territoires ».

« L’Etat aura une agence unique qui permettra de supprimer beaucoup d’agences ministérielles qui se sont multipliées »

« Cette agence unique permettra une grande simplicité avec sur le terrain, un interlocuteur : le préfet de région ou le préfet de département. »

« L’Etat doit aussi être au rendez-vous de vos attentes sur les grandes politiques publiques » a-t-il poursuivi. Il est notamment revenu sur la fracture numérique. « Les engagements qui ont été pris avec les opérateurs seront contraignants, traduits de manière législative et donneront lieu à des sanctions pécuniaires » a-t-il affirmé.

Sur la gestion de l’eau, le président annonce « des assises, qui permettront de regarder dans le détail comment financer les indispensables investissements dans nos réseaux. La vraie crise, c’est la vétusté des réseaux » a-t-il souligné. Ces assises seront lancées dans les prochaines semaines et conduites par le ministre de la Transition écologique.

« J'ai également entendu vos inquiétudes sur le logement » a évoqué Emmanuel Macron. « Le système fonctionne mal (…) il ya aujourd’hui plus de 750 acteurs » souligne-t-il, promettant de rendre la réforme du gouvernement « plus efficace. »

« J’ai fait mienne la proposition du président du Sénat de réunir une conférence du consensus sur le logement » 

« Cette concertation devra associer étroitement les collectivités territoriales et les acteurs du logement pour permettre de finaliser un projet dès le début de l’année prochain. »

« Je veux que cette conférence soit le lieu de certaines améliorations attendues dans le monde rural, par exemple pour simplifier la loi ALUR qui a conduit à des contraintes, sans doute inattendues, qui empêche certains élus de construire là où ils le voudraient alors que cela n’a rien à voir avec l’objectif de la loi » a-t-il expliqué. 

« Durant le premier semestre 2018, nous aurons à présenter un texte ambitieux qui conduira à un choc de simplification pour la politique du logement, là aussi en simplifiant radicalement les contraintes d’urbanisme, les recours inutiles qui bloquent la construction et qui en accroissent le coût » a-t-il enfin annoncé. « Ce projet de loi sera soumis au parlement au premier semestre prochain. »

17h20 : Macron: « le nombre d’élus va diminuer à travers les rapprochements, les fusions (des collectivités) »

Macron: le nombre d’élus va diminuer à travers les rapprochements, les fusions (des collectivités)
05:03

L’annonce de la réduction du nombre d’élus locaux lors de la dernière conférence nationale des territoires avait, là encore, alarmé les participants. « Je veux d’abord dissiper un malentendu, celui de la réduction du nombre d’élus. Mécaniquement le nombre d’élus va diminuer à travers les rapprochements, les fusions  (des collectivités)» a tempéré le chef de l’État.

« Vous ne m’avez jamais entendu parler d’une réduction des conseils municipaux. Quel intérêt ? Quelle pertinence ? Vous êtes des bénévoles. Ce sont des bénévoles ».

Le Président a ensuite évoqué « la réflexion indispensable sur le statut de l’élu local, sur la responsabilité pénale sur les protections qui doivent être associées à vos mandats particulièrement exposés (….) Nous le ferons dans le cadre de la conférence des territoires »

En ce qui concerne la limitation des mandats dans le temps, une réforme là encore contestée, Emmanuel Macron a cité Gérard Larcher, le président du Sénat. « Peut-être avez-vous trempé dans cette affaire, M. le Président ».

« Tous ceux qui disent, un élu, il ne faut pas le limiter dans le temps, ce sont les électeurs qui décident… Et bien, ils étaient d’accord pour limiter celui du président (de la République) ». 

Le chef de l’État confirme que la limitation des mandats dans le temps des élus figure dans le projet de loi sur la confiance dans la vie politique, il concernera « les maires, les présidents d’intercommunalités, de départements et de régions. « Cette limitation s’appliquera à compter du prochain renouvellement des mandats ». « Toutefois, cette réforme ne touche pas les mandats pour les communes de moins de 3500 habitants » a-t-il affirmé sous les applaudissements. « Je suis content d’être applaudi pour une loi qui est déjà passée en conseil des ministres en juillet » a-t-il réagi.

 

17h05: Macron annonce « une refonte en profondeur de la fiscalité locale dès 2020 »

Macron annonce « une refonte en profondeur de la fiscalité locale dès 2020 »
02:29

Après avoir confirmé la suppression de la taxe d’habitation pour 80% de la population dans les trois prochaines années, le chef de l’État déclare « que ce n’est qu’un début » et annonce  « la pleine autonomie financière et fiscale » des collectivités locales.

« C’est une refonte en profondeur de la fiscalité locale et en particulier communale que nous allons engager (…) La dynamique amorcée avec le transfert d’un point de TVA va dans ce sens. Nous devons aller plus loin ».Sur la base des travaux de la mission menée par le sénateur LREM et l’ancien préfet, Alain Richard et Dominique Bur, des travaux des commissions des finances des deux assemblées et de l’AMF, Emmanuel Macron annonce qu’une « décision » sera prise en 2019.

« Je veux que pour les textes budgétaires de 2020 et des années suivantes, soit mise en œuvre une refonte en profondeur de la fiscalité locale, qu’il s’agisse des communes, des départements comme des régions ».

 

17h : « Pas de nouvelle grande transformation institutionnelle pour les collectivités territoriales » assure Macron

« Pas de nouvelle grande transformation institutionnelle pour les collectivités territoriales » assure Macron
00:30

Le chef d’État a ensuite évoqué la profusion des normes. « Il y a un coût caché, un transfert non-dit de l’État lorsqu’il augmente les normes qui sont à la charge des communes » assure-t-il. Le président est ainsi revenu sur une de ses promesses de campagne : en finir avec l’inflation des normes. « Il y avait auparavant 5 ou 6 décrets créant une nouvelle obligation par mois. » Depuis une circulaire de juillet, « il n’y a eu aucun décret » affirme-t-il. « L’objectif n’est pas tant le nombre de normes que leur impact sur les finances de vos collectivités. » Le président souhaite aussi conforter le rôle du Conseil National d'Évaluation des Normes pour que de nouvelles propositions soient faites. Il souligne avoir demandé au maire du Mans de « passer en revue le stock des normes qui pèsent sur le quotidien » des élus locaux.

Il est ensuite revenu sur le découpage territorial. « Il n’y aura pas une nouvelle grande transformation institutionnelle pour les collectivités territoriales » a-t-il expliqué. « Je pense que nous perdrions du temps et de l’énergie à les revoir. »

« c’est la stabilité institutionnelle des collectivités territoriales qui sera retenue »

« Je veux aussi vous garantir que l’État ne forcera pas à des regroupements de communes, ni à des modifications de la carte intercommunales » a-t-il assuré, provoquant les applaudissements du public. « Vous savez mieux que moi où sont les bons regroupements (…) et cela marche mieux quand vous l’avez voulu que quand c’est imposé. »

Puis, le chef d’État a évoqué les métropoles. « Il y a une vingtaine de métropoles. Sont-elles toutes de rang européen et international ? Non ! » a-t-il tranché. « Mais il y a entre 5 et 8 métropoles qui sont d’ambition européenne, qui ont une vraie volonté de rayonner (...) il nous faudra procéder à un rapprochement dans la concertation ».

Il a d’ailleurs évoqué le Grand Paris, « un beau projet auquel je crois » a-t-il expliqué. « A-t-on mis toutes les chances de notre côté pour faire réussir la métropole du Grand Paris ? Je n’en suis pas persuadé. Nous avons aujourd’hui 6 niveaux, une grande complexité (…) Nous devons arriver à un schéma plus simple, plus volontariste, plus efficace et là aussi, il faudra peut-être l’accompagner d’une loi. »

16h58 : Macron confirme la suppression de la taxe d’habitation et récolte des sifflets

16h58 : Macron confirme la suppression de la taxe d’habitation et récolte des sifflets
00:59

C’était l’un des points d’inquiétude des maires de France, la suppression de la taxe d’habitation pour 80% de la population. Même si l’état s’engage à compenser le manque  à gagner fiscal, la mesure est très impopulaire chez les élus locaux.

« Qui aujourd’hui est la victime de cet impôt ? Les classes populaires françaises et les classes moyennes, comme souvent. Donc pour toutes ces raisons, je l’assume totalement, et le gouvernement l’applique strictement. Sur trois années, la taxe d’habitation sera supprimée en trois tranches pour 80% de la population française » a-t-il confirmé, récoltant ainsi les sifflets attendus de l’assistance.

« Il y a beaucoup de candidats pendant la campagne présidentielle qui aimaient faire siffler les autres candidats. Je pense avoir été abondement sifflé, peut-être l’un des plus sifflés.

Les sifflets ne m’ont jamais beaucoup étourdi.

Mais j’ai toujours demandé aux gens dans mes meetings de ne pas siffler. C’était des militants. Je peux demander la même chose aux maires » a-t-il rétorqué sous, cette fois-ci, des applaudissements.

16h35 : « L’été n’a pas été à la hauteur » de l’engagement de l’État, admet Macron

Congrès des maires : « L’été n’a pas été à la hauteur » de l’engagement de l’Etat, admet Macron
01:24

« J’ai eu une caractéristique : c’est d’avoir dit des choses qui ne plaisaient pas » explique le président en référence à ces premiers mois de mandat. « J’en ai une autre : immanquablement, je les applique. Ce que je vais vous dire a vocation, non pas à vous satisfaire automatiquement, non pas toujours à vous contenter, parfois à répondre à vos inquiétudes ou vos reproches mais à être appliqué » a-t-il tranché.

« Nous avons le devoir de réussir ensemble pour la France et ses citoyens » a-t-il poursuivi. « Je ne crois pas une seule seconde que l’État puisse réussir sans les communes (…) nous avons cette République en partage. »

« J’ai besoin de vous » a-t-il lancé par la suite.

« Parce que le pays ne se redressera pas avec quelques décisions, quelques lois ou l’action de quelques-uns. Rien ne sera possible sans cette relation de confiance et de responsabilité. »

« Cette considération pour les maires, c’est aussi la raison pour laquelle j’ai souhaité lancer dès le début de mon mandat la conférence nationale des territoires, afin de faire qu’aucune des décisions concernant les collectivités territoriales ne soit prise sans leur association préalable. Et sur ce point, l’été n’a pas été à la hauteur de cet engagement. Parce que des habitudes se sont installées dans les fonctionnements politiques, administratives (…) il est vrai que des décisions prises pendant l’été n’ont pas été dûment concertées et présentées alors même que cette conférence était lancée. »

« Ce que je veux maintenant c’est qu’elle vive pleinement et qu’elle soit réunie régulièrement par le Premier ministre et les ministres » a-t-il expliqué.

16h30 : Début du discours d’Emmanuel Macron

"Je peux tout à fait être Shéhérazade" ironise Emmanuel Macron
00:39

« J’ai bien entendu votre défi qui consiste à ne pas m’arrêter tant que je n’ai convaincu » a débuté Emmanuel Macron, en s’adressant à François Baroin, président de l’AMF. « Pour ceux qui ont eu à subir mes discours, je pense que vous prenez un risque certain parce qu’il paraît qu’ils peuvent durer longtemps. En quelque sorte, vous m’infligez le supplice de Shéhérazade, consistant à parler pour ne pas être exécuté mais je peux tout à fait être Shéhérazade » s’est-il amusé.

15h30 : Des sifflets et huées à l'arrivée d'Emmanuel Macron

Le président de la République est arrivé à la tribune du Congrès des maires où les élus lui ont réservé un accueil mitigé : des applaudissements mais aussi de nombreux sifflets et huées sont venus accompagner son entrée.

 

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