Sur le terrain à Cergy, Emmanuel Macron esquisse le portrait du futur Premier ministre

Sur le terrain à Cergy, Emmanuel Macron esquisse le portrait du futur Premier ministre

Réélu, Emmanuel Macron doit maintenant rassembler la France alors que l’abstention, au second tour, atteint les 28 % et que l’extrême-droite franchit le seuil historique des 40 %. Pour son premier déplacement, le président a donc choisi, ce mercredi 27 avril, de se rendre à Cergy où le candidat Insoumis, Jean-Luc Mélenchon a fait plus de 47,9 % au premier tour de l’élection.
Public Sénat

Par Klara Durand

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« C’est une ville jeune, aux côtés de laquelle nous continuerons d’agir. Je vais continuer d’être engagé auprès des quartiers populaires », a déclaré mercredi 27 avril le Président tout juste réélu, Emmanuel Macron, depuis le Pas Saint-Christophe, un quartier de Cergy. Pour son premier déplacement après les résultats du second tour dimanche 24 avril, le Chef de l’Etat a choisi la ville de Cergy. Une ville populaire dans laquelle, au premier tour, le candidat Insoumis Jean-Luc Mélenchon, a été plébiscité, en recueillant pratiquement 48 % des suffrages. Au second tour, Emmanuel Macron y est arrivé largement en tête face à Marine Le Pen, en obtenant 76,21 % des voix mais l’abstention y atteint aussi les 33 %, lors de ce second tour. Le Président de la République a voulu signifier qu’il avait compris le message de ces quartiers : « Il y a aussi de la symbolique dans les premières heures d’un mandat. Être là, c’est dire que j’ai été dans les quartiers populaires pour la campagne et que je veux l’être aussi, dans les premières heures, et tout au long de mon mandat en leur donnant les moyens de réussir et d’avancer, parce que c’est un moyen de conjurer cette défiance », a-t-il détaillé.

Le chef de l’Etat a donc décidé de partir au contact des habitants de cette ville où la population y est, aussi, très jeune. Une rencontre avec l’association « Les déterminés », qui accompagne gratuitement chaque personne désireuse d’entreprendre était organisée.

« Je vais continuer à aller sur le terrain »

Au cours de sa visite, Emmanuel Macron a pris un important bain de foule au marché de Saint-Christophe et évité, grâce au service d’ordre, un jet de tomates, ce qui ne l’a pas empêché de réaffirmer sa volonté d’être sur le terrain : « Je vais continuer à aller sur le terrain, à agir et à rencontrer les Français », a-t-il annoncé tout en se déplaçant dans le marché. Une déclaration qui intervient au lendemain du lancement, par la France Insoumise, de sa campagne d’affichage en vue des législatives les 12 et 19 juin prochains. Les affiches titrent « Mélenchon premier ministre » et les tractations pour une union de la gauche sont en cours.

« Chaque chose en son temps », a répondu le Président à des questions des journalistes sur ce sujet : « Il faut respecter les électeurs », a-t-il ajouté, alors que le camp LREM n’a pour le moment pas arrêté les candidatures pour les législatives et s’inquiète de devoir recruter beaucoup de nouveaux députés, certains élus ne souhaitant pas reconduire leur mandat.

» Lire aussi : Législatives : Emmanuel Macron va suivre les investitures « comme le lait sur le feu »

Un futur Premier ministre « attaché à la question sociale, environnementale et productive »

En revanche, en fin de visite, une question a été posée à Emmanuel Macron sur le profil de son futur premier ministre et si celui-ci aurait des attaches à gauche. Le Chef de l’Etat a pris le temps d’indiquer quelques détails supplémentaires à ce propos, tout en entretenant le flou : « D’abord, moi qui crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout. Jean Castex, qui venait de droite, a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies. Parce que c’est aussi un homme de cœur, il a la fibre sociale. Je nommerai quelqu’un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive », a-t-il détaillé. L’annonce du Premier ministre pourrait avoir lieu autour du 2 mai, alors que des rumeurs portent sur les noms de la ministre du travail Élisabeth Borne et du ministre de l’agriculture Julien Denormandie.

Pour l’heure, le chef de l’Etat est attendu à 16 heures à Paris pour présider une cérémonie d’hommage au comédien Michel Bouquet, décédé le 13 avril à 96 ans, aux Invalides. Jeudi 28 avril, il présidera le probable dernier conseil des ministres du gouvernement Castex avant de se rendre au chevet des soldats blessés à l’hôpital de Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine). Le vendredi 29 avril, il se déplacera dans les Hautes-Pyrénées pour honorer la mémoire de sa grand-mère, ancienne enseignante, décédée en 2013.

 

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