Emmanuelle Wargon : « Les Républicains ne sont plus une famille politique »

Emmanuelle Wargon : « Les Républicains ne sont plus une famille politique »

Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre déléguée chargée du Logement a réagi au maintien de la liste de sa collègue du gouvernement Sophie Cluzel face à celle de Renaud Muselier en Paca. Emmanuelle Wargon qui est candidate en Ile-de-France aux côtés de Laurent Saint-Martin pour les élections régionales a également détaillé sa proposition de mettre en place un revenu d’urgence pour les jeunes Franciliens.
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

« Le Premier ministre a répondu à la main tendue de Renaud Muselier qui proposait à différentes sensibilités de se ressembler pour un projet commun pour la région Paca et Sophie Cluzel est toujours dans cette même logique. Elle souhaite que la majorité présidentielle soit représentée avec un projet pour les habitants de cette région ».

Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée chargée du Logement a apporté logiquement son soutien ce matin sur le plateau de Public Sénat à Sophie Cluzel. La secrétaire d’Etat en charge des personnes en situation de handicap a annoncé en effet ce matin qu’elle maintenait finalement sa liste en Provence-Alpes-Côte d’Azur alors que le gouvernement par la voix de Jean Castex avait assuré que sa ministre et donc la majorité présidentielle feraient liste commune avec le président LR sortant de la région Renaud Muselier.

« Il y a deux droites chez les Républicains »

« Le problème, ce sont surtout les ambiguïtés à travers le mouvement des Républicains. Quand on entend d’un côté Éric Ciotti qui dit que la seule chose qui différencie la droite du Rassemblement national, c’est leur capacité à gouverner, et de l’autre des élus comme Christian Estrosi, Hubert Falco et Renaud Muselier pour lesquels l’engagement contre l’extrême droite est clair, on voit bien à quel point cette famille n’est plus une famille politique, et qu’elle se déchire », a lancé Emmanuelle Wargon.

Avant d’ajouter : « Ce débat ne doit pas être un débat de personne, mais il montre qu’il y a deux droites chez les Républicains, et d’ailleurs certains ont quitté le parti ».

« Je suis réellement opposée au RSA jeune »

La ministre en charge du Logement est également revenue sur l’une des propositions phares de la campagne de la liste Territoires et progrès qu’elle forme avec le candidat de la majorité présidentielle en Ile-de-France, Laurent Saint-Martin, pour les élections régionales des 20 et 27 juin prochains.

Alors que la proposition de loi du député Insoumis François Ruffin pour instaurer un RSA jeune a été rejetée hier à l’Assemblée nationale, Emmanuelle Wargon a détaillé sa proposition de « revenu d’urgence pour les jeunes ».

« Nous devons aider nos jeunes à partir d’un accompagnement de parcours. Les aider à trouver leur place dans la société avec soit, de la formation initiale pour continuer leurs études, soit avec de la formation professionnelle, soit avec des services civiques, ou encore des parcours d’insertion renforcés. Et tout cela, ce n’est pas le RSA jeune qui le permet. Le RSA jeune, c’est d’abord une allocation avec un accompagnement qui est plus ou moins bien mis en place en fonction des départements. Je suis donc réellement opposée à ce RSA jeune qui commencerait dès 18 ans et avec finalement assez peu d’accompagnement, alors que c’est l’accompagnement des jeunes qui doit primer », a-t-elle expliqué.

« Le moment de solidarité qui manque »

Emmanuelle Wargon dit vouloir « aller plus loin dans le filet de sécurité pour les jeunes ». « Même si nous avons déjà de nombreux dispositifs d’accompagnement comme la garantie jeunes, il y a des trous dans la raquette. C’est pourquoi, je propose un donc ce revenu d’urgence pour les jeunes »

« L’objectif est d’aller vers les dispositifs d’accompagnement des jeunes en grande difficulté, qui dorment à la rue et qui n’ont aucun revenu. Il faut leur permettre d’avoir un revenu quelques semaines ou quelques mois au niveau du RSA, le temps de leur permettre de rejoindre les dispositifs que porte le gouvernement dans le plan « un jeune, une solution ». Ce n’est pas un nouveau revenu, c’est le moment de solidarité qui manque, le maillon qui manque entre un jeune qui est en grande détresse et le moment où il a finalement intégré un grand dispositif d’aide ».

La candidate aux élections régionales en Ile-de-France a également précisé que le montant serait de 500 euros par mois, qu’il sera financé par la Région et sans doute versé par les associations d’aides aux jeunes en difficultés ou via un guichet mis en place par le Conseil régional.

« Nous avons 1,8 million de passoires thermiques à rénover »

La ministre déléguée chargée du Logement s’est également exprimée sur la loi climat votée récemment par l’Assemblée nationale et prochainement en examen au Sénat. Avec notamment un article de ce texte qui la concerne au premier chef : la rénovation des logements considérés comme des passoires thermiques.

« L’interdiction progressive de la location des passoires thermiques va mettre mise en place grâce à cette loi. Les logements les pires, les plus mal isolés, portent l’étiquette G et ils seront interdits à la location en 2025, ceux ayant l’étiquette F en 2028 et ceux avec l’étiquette E en 2032. A compter de ces différentes dates, on ne pourra plus mettre en location ce type de logement. Nous avons à rénover 1,8 million de passoires thermiques à rénover d’ici à 2028 », a-t-elle précisé, en assurant « ne pas redouter que le Sénat bloque ce texte, car, je le sais, les sénateurs sont très mobilisés sur la question du logement en France ».

Dans la même thématique

Formulaire de demande de RSA (Revenu de solidarite active), allocation assurant aux personnes sans ressources un revenu minimum variable selon la composition du foyer
7min

Politique

Assurance-chômage : quand le candidat Macron promettait une « assurance-chômage pour tous » en 2017

« Oui, il y aura une réforme de l’assurance-chômage cette année », a annoncé le Premier ministre, ce mercredi 27 mars, chez nos confrères de TF1. Troisième réforme en la matière depuis l’élection du Président de la République, ses conditions ont largement été durcies en sept ans… loin de la promesse du candidat Macron qui proposait de faire de l’assurance-chômage, un droit « universel ».

Le

French PM gathers the government for a seminar on work
10min

Politique

Réforme de l’assurance chômage : « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose »

La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».

Le