Enquête assistants FN: partie civile, le Parlement européen veut « récupérer les fonds »
Le Parlement européen s'est constitué partie civile dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs visant des assistants d...

Enquête assistants FN: partie civile, le Parlement européen veut « récupérer les fonds »

Le Parlement européen s'est constitué partie civile dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs visant des assistants d...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le Parlement européen s'est constitué partie civile dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs visant des assistants d'eurodéputés frontistes, avec l'intention affichée de "récupérer les fonds des contribuables", a déclaré jeudi à l'AFP son avocat, Me Patrick Maisonneuve.

Le Parlement a lancé plusieurs procédures de recouvrement de salaires versés aux assistants rattachés à certains élus frontistes, dont Marine Le Pen. Ces décisions font l'objet de recours devant la justice européenne.

En parallèle, l'institution s'est constituée partie civile dans l'enquête menée en France par des juges d'instruction du pôle financier, qui ont convoqué Mme Le Pen en vue d'une possible mise en examen pour abus de confiance vendredi. Un rendez-vous auquel elle ne compte pas se rendre.

"Le Parlement européen souhaite être associé et présent dans la procédure. Son devoir est de rendre des comptes sur l'utilisation de ses fonds. Il ne s'agira pas d'une présence symbolique", a expliqué jeudi à l'AFP Me Maisonneuve, avocat de l'institution.

"Cet argent appartient aux contribuables européens, donc aussi aux contribuables français. Pour nous, le but est de le récupérer", a-t-il ajouté.

L'information judiciaire a été ouverte en décembre par le parquet de Paris, qui menait une enquête préliminaire depuis mars 2015. Les juges d'instruction tentent de déterminer si le FN a mis en place un système pour rémunérer ses cadres ou employés avec des fonds publics de l'Union européenne, via des contrats d'assistants de députés.

Le Parlement européen avait saisi la justice française sur les cas d'une vingtaine d'assistants parlementaires. En cause, leur présence à des postes figurant dans le dernier organigramme du parti en France, qui peut faire douter de leur emploi effectif à l'assemblée siégeant à Strasbourg.

Les juges d'instruction ont mis en examen la cheffe de cabinet de Mme Le Pen, Catherine Griset, pour recel d'abus de confiance. Elle est soupçonnée d'avoir été salariée comme assistante parlementaire "accréditée" de Mme Le Pen au Parlement européen de décembre 2010 à février 2016, un statut qui suppose une présence effective à Strasbourg ou Bruxelles, alors qu'elle exerçait en fait ses activités au sein du parti.

A ce titre, mais également pour des salaires versés à son garde du corps Thierry Légier, le Parlement européen réclame environ 340.000 euros à Mme Le Pen, en tête dans les sondages consacrés au premier tour de la présidentielle.

"C'est paradoxal d'être antieuropéen, de profiter financièrement de l'Europe et de se retrancher derrière l'immunité qu'offre le Parlement européen pour ne pas se rendre à une convocation en justice", a relevé Me Maisonneuve.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01066724_000014
8min

Politique

Référendum sur l’immigration : une pétition controversée relance le débat enterré au Sénat en 2023

Plus d’1,3 million de personnes auraient signé la pétition de Philippe De Villiers en faveur d’un référendum sur l’immigration, dont certains cadres LR, comme Laurent Wauquiez. L’idée d’élargir les conditions du recours au référendum de l’article 11 de la Constitution aux questions migratoires avait été portée en 2023 par l’ancien président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau avant d’y renoncer faute de majorité.

Le

Enquête assistants FN: partie civile, le Parlement européen veut « récupérer les fonds »
4min

Politique

Rencontre entre le PS et Sébastien Lecornu : « Quand on a 39 ans, je crois qu'on n'a pas intérêt à être censuré au bout de 15 jours », lance Patrick Kanner

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.

Le

Enquête assistants FN: partie civile, le Parlement européen veut « récupérer les fonds »
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le