Eoliennes : « Ce droit de véto des maires est une mauvaise idée », prévient Aurélien Taché (EELV)
Invité de notre matinale, Aurélien Taché est revenu sur le projet de loi de développement des énergies renouvelables, qui est débattu aujourd’hui au Sénat. Le député écologiste s’oppose au droit de véto des maires sur l’implantation d’éoliennes dans leurs communes voté par les sénateurs, et attend que le gouvernement revienne sur cet ajout de la majorité sénatoriale.

Eoliennes : « Ce droit de véto des maires est une mauvaise idée », prévient Aurélien Taché (EELV)

Invité de notre matinale, Aurélien Taché est revenu sur le projet de loi de développement des énergies renouvelables, qui est débattu aujourd’hui au Sénat. Le député écologiste s’oppose au droit de véto des maires sur l’implantation d’éoliennes dans leurs communes voté par les sénateurs, et attend que le gouvernement revienne sur cet ajout de la majorité sénatoriale.
Louis Mollier-Sabet

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Alors que l’examen du projet de loi d’accélération du développement des énergies renouvelables débute ce mercredi soir au Sénat, Aurélien Taché s’inquiète des ajouts au texte votés en commission par la chambre haute. Dans la version du texte du Sénat s’est en effet invité un droit de véto des maires sur l’implantation de projets éoliens dans leur commune. Si le député EELV peut partager les objectifs poursuivis par un texte « qui va dans le bon sens », dans la mesure où la France est, en Europe, « le seul pays à ne pas avoir atteint [ses] objectifs en matière d’énergies renouvelables », il se « pose la question » de ce que le gouvernement va faire par rapport aux modifications proposées par la majorité sénatoriale. « Je suis un fervent partisan de la décentralisation et je crois à la démocratie locale, mais ce droit de véto est une mauvaise idée. »

» Pour en savoir plus sur le projet de loi du gouvernement : « À Saint-Nazaire, Emmanuel Macron détaille son plan pour « accélérer » sur le solaire et l’éolien en mer »

« Ce n’est pas la démocratie locale qui peut primer sur l’intérêt général national »

Pour défendre sa position, Aurélien Taché s’appuie sur l’exemple des contraintes imposées aux communes sur le logement social : « Je travaille beaucoup sur les questions de logement, et s’il n’y avait pas eu la loi SRU pour imposer 25 % de logements sociaux dans toutes les communes, il n’y aurait pas eu de logement social en France aujourd’hui. Il y a comme ça parfois des impératifs qui s’opposent : le droit à vivre dignement c’en est un, donc nous avons fait cette belle loi sur le logement social. »

D’après le député EELV, c’est la même chose pour le développement des énergies renouvelables : « Le droit à vivre dans un environnement préservé, c’est aussi quelque chose qui doit être garanti par la Constitution et ce n’est pas la démocratie locale qui peut primer sur l’intérêt général national. Les maires ne peuvent pas s’y opposer, sinon ce sera comme sur le logement social : c’est bien chez les autres, pas chez moi. »

Ainsi, les écologistes « seront des alliés du gouvernement » sur ce texte, mais si et seulement s’ils sont « entendus », et que ce droit de véto des maires « disparaît. » Aurélien Taché évoque aussi les volets du texte traitant de « la place qui sera faite aux citoyens » ou de « ce qui est prévu pour les zones à biodiversité rare. » Malgré ces réserves, les écologistes voteront-ils le texte du gouvernement ? Cela ne semble en tout cas pas exclu. « Nous avons de nombreuses propositions, ensuite on avisera. Je ne peux pas vous donner une position avant que le débat ait lieu. »

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