Éric Woerth sur LR : « Un parti qui n’a ni leader, ni idées, ne sert à rien »

Éric Woerth sur LR : « Un parti qui n’a ni leader, ni idées, ne sert à rien »

Invité de notre matinale, Éric Woerth est revenu sur la situation difficile dans laquelle se trouve son ancien parti. Pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, LR a vocation à intégrer la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est un soutien de poids, mais un soutien qui peut aussi embarrasser Emmanuel Macron. Nicolas Sarkozy a annoncé, sobrement, hier, son soutien au Président sortant, non pas seulement pour faire barrage à Marine Le Pen, mais par « fidélité aux valeurs de la droite républicaine et à notre culture de gouvernement. » Une nouvelle qui n’a pas dû déplaire à son ancien ministre du Budget, et sarkozyste de toujours, Éric Woerth, qui a rallié la majorité présidentielle il y a quelques mois : « C’est mieux que Nicolas Sarkozy soutienne Emmanuel Macron qu’il ne le soutienne pas. Il est très apprécié à droite, c’est une vraie parole, il a été le patron de la droite. »

« On peut quand même se retrouver dans un projet de gouvernement »

Mais alors cela ne peut-il pas constituer un problème pour l’électorat de gauche et mettre en péril le « en même temps » macronien ? « Nicolas Sarkozy est profondément social. Sa voix vient s’additionner avec des paroles plus à gauche, c’est l’ADN d’Emmanuel Macron. Il faut une forme de coalition, qu’importe le mot. Emmanuel Macron a réussi à casser ce clivage en approfondissant la démocratie française », répond Éric Woerth. Ainsi, d’après le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, « il faut discuter avec tous ceux qui pensent que la France est une France de progrès, que l’Europe est une solution, que le pouvoir d’achat est la résultante du travail et que le modèle social ne peut pas être un modèle social parapluie, qui aide tout le monde indifféremment. »

Cette description comprend-elle LR, l’ancien parti d’Éric Woerth ?  La nouvelle du ralliement de Nicolas Sarkozy y est moins bien passée, sans surprise pour un parti fondé par l’ancien Président de la République lui-même. « C’est important d’avoir une vision unitaire, avec un programme enrichi, comme le dit Emmanuel Macron », explique Éric Woerth, qui voit clairement un rapprochement possible entre LR et la majorité présidentielle sortante : « Valérie Pécresse disait que le projet d’Emmanuel Macron était du copié-collé, donc on peut quand même se retrouver dans un projet de gouvernement. »

« Le général de Gaulle ou Jacques Chirac doivent se retourner dans leurs tombes, quand ils voient quelque chose d’aussi ambigu »

À cet égard, la division du parti sur l’attitude à adopter pour le second tour n’est pas vraiment du goût d’Éric Woerth : « LR ne peut pas se contenter de dire ‘faites ce que vous voulez parce qu’on n’aime pas Macron’. Que Mélenchon le dise … mais pas LR. LR n’est pas un observateur, il faut s’engager, pas uniquement par tweets. Le général de Gaulle ou Jacques Chirac doivent se retourner dans leurs tombes quand ils voient quelque chose d’aussi ambigu. »

L’ancien ministre du budget n’est pas tendre avec son ancienne famille politique, qu’il voit vouée à intégrer la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron : « À 4,5 %, je ne suis pas sûr qu’on survive. Un parti qui n’a ni leader, ni idées, ne sert à rien. Leurs idées doivent perdurer dans une autre forme, ce n’est pas la première fois dans l’histoire de notre pays [qu’une telle recomposition se dessine]. »

Dans la même thématique

France Israel Palestinians Campus Protests
6min

Politique

Sciences Po bloqué : la droite sénatoriale dénonce « la pensée totalitaire d’une minorité d’extrême gauche »

La mobilisation de plusieurs dizaines d’étudiants en soutien aux Palestiniens se poursuit à Sciences Po. Après avoir été délogés par les forces de l’ordre dans la nuit de mercredi à jeudi, les étudiants occupaient toujours les lieux ce vendredi. Une action en miroir de celles qui ont lieu sur les campus américains. La droite sénatoriale dénonce l’importation « du wokisme » d’outre Atlantique.

Le

Éric Woerth sur LR : « Un parti qui n’a ni leader, ni idées, ne sert à rien »
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le